Mieux vaut plusieurs amant(e)s qu’un(e) seul(e)

La plupart des personnes inscrites sur les sites de rencontres extra-conjugales cherchent seulement un(e) amant(e). Je pense que tant qu’à faire, qu’on soit libertin ou polyamoureux, autant avoir plusieurs amant(e)s simultanément, et je m’explique.

plusieurs amantes

Mieux vaut avoir plusieurs amant(e)s

D’abord la diversité

A moins d’être vraiment malheureux dans son couple et d’être simplement à la recherche du prochain conte de fées, le principal attrait de l’aventure extra-conjugale, c’est l’enrichissement sensuel et humain au contact de nouvelles personnes. Les bouquins de sexo regorgent de conseils pour diversifier la vie sexuelle d’un couple. C’est bien, mais c’est un peu comme la bouffe : rien ne sera jamais aussi dépaysant que de voyager.

A plus forte raison si on a des tendances bi : d’ailleurs on devrait tous être bisexuels, ne serait-ce que pour que le/la partenaire ‘principal(e)’ comprenne évidemment qu’il/elle ne peut pas satisfaire tous nos désirs.
Ainsi donc, si le but c’est la diversité, rien n’oblige à vivre la diversité au compte-goutte dans le temps, en vivant des aventures successives sur l’air de la monogamie en série : autant la vivre un peu simultanément, et d’ailleurs, pourquoi pas dans le même lit de temps en temps.

Ensuite la redondance

Le calendrier coquin est une source perpétuelle d’imprévus, entre les alibis qui tombent à l’eau (pour ceux qui n’ont pas fait leur coming-out polyamoureux), les empêchements familiaux, les cycles biologiques et les rhinopharyngites. Quand deux semaines de suite tu as deux amantes qui annulent chacune à la dernière minute, tu te demandes si deux c’est assez.

Non, ce n’est pas totalement égoïste. Au contraire, quand on est disponible, c’est mieux s’il y a moyen d’en faire profiter quelqu’un, non ?

Et puis l’indépendance

Un seul amant, c’est un peu reproduire le schéma monogame exclusif. D’ailleurs il y a souvent des amants et des amantes qui exigent l’exclusivité –ils tolèrent à la rigueur le conjoint légal, mais pour le reste ils veulent rester seul(e) en selle. Je trouve ça dommage que des adultes continuent de penser que l’exclusivité est le seul moyen de se sentir unique et important aux yeux d’un autre. C’est juste complètement immature.
Et ça serait con de retomber dans un pacte exclusif alors qu’on vient justement de secouer le joug du premier, et que côté souffrances et chantage affectif on a déjà donné.

En ayant pluseurs amants en même temps, on fait bien passer le message aux intéressés qu’on n’appartient à personne. Et si ça doit écarter les jaloux, et bien tant mieux – gérer une jalousie c’est déjà pas facile, alors on ne va pas s’en coltiner deux.

Et aussi la sérénité

La passion dévorante, celle où on n’a d’yeux que pour une personne, où le monde entier disparaît, où on est mal dès qu’on n’a pas reçu de sms pendant 5 minutes, où on perd l’appétit, où on n’en dort pas la nuit… Cette folie que la littérature a décidé de vénérer au-delà du raisonnable, et bien je ne suis plus si certain qu’elle ait vraiment du bon. J’ai parfois l’impression que c’est plus pathologique qu’autre chose : que c’est juste l’amour qui vient mettre le bazar dans le délicat équilibre de nos humeurs et qui vient amplifier nos tendances maniaco-dépressives plus ou moins prononcées.

Alors autant ne pas l’encourager en ne lui donnant qu’un seul être sur lequel se fixer. Avec plusieurs amants, il y a moyen de désamorcer complètement la tendance à la fixation maniaque – au prix d’une éventuelle dilution de l’exaltation, mais je crois que ça peut valoir le coup. Et si ma femme avait deux amants, j’aurais moins souvent à la récupérer à la petite cuillère.

Enfin la fidélité

Aussi provocateur que cela puisse paraître, je pense que quand on a plusieurs amants, notre partenaire de vie se sent probablement moins menacé que quand on n’en a qu’un. Justement parce qu’un amant unique laisse entrevoir la possibilité d’une nouvelle exclusivité et évoque culturellement une séparation ou du moins un éloignement dans le couple. Alors que la présence simultanée de plusieurs autres partenaires fait davantage appel à l’image culturelle d’un libertinage sans conséquence. Avoue que tu te sentirais moins menacée si ton mari partait pour des soirées trio avec un couple plutôt que quand il sort avec sa collègue de bureau..

Ainsi, quand on n’a pas l’intention de briser son couple, avoir plusieurs amants permet peut-être de faire comprendre inconsciemment à notre partenaire de vie qu’on lui reste toujours fidèle (ce qui n’empêche pas de tomber amoureux de l’un ou l’autre de ces amants multiples).

Autre chose ?

Si vous avez de l’eau pour mon moulin, versez-la aux commentaires.

52 réponses à “Mieux vaut plusieurs amant(e)s qu’un(e) seul(e)

  1. « La redondance »
    « …quand on est disponible, c’est mieux s’il y a moyen d’en faire profiter quelqu’un, non ?
    NON.
    Non, parce que le tout ne de limite pas seulement à des besoins primaires de sexualité, quelque fois, on a envie de passer un moment avec X et seulement X ce jour là. Ce n’est guère une histoire d’emploi du temps, on parle de sens, de désir, d’envie, de singularité de chaque individu, Paul n’est pas Jacques. C’est une d’une indélicatesse que de penser… « Puisque Paul n’est pas disponible, je vais appeler Jacques… Et si lui non plus ne l’est, se morfondre en pensant que c’est un gâchis de temps que l’on pourrait combler avec Xavier. » Quel horreur! Non, mais vous réaliser la portée de vos mots, sous prétexte d’être un polyamoureux, les autres deviennent aussi facilement interchangeable? Si le tout se limite qu’à une envie de jouir, autant se faire plaisir seul.

    « L’indépendance »
    Si je suis la logique de votre pensée, pour affirmer ma liberté je devrais multiplier les partenaires? C’est assez tortueux comme réflexion, que l’on soit avec un seul ou plusieurs partenaires, notre liberté ne passe pas dans une démonstration à l’autre. Je peux décider d’être dans une relation exclusive tout en me sentant libre. Être dans une relation « monogame » n’est pas synonyme « d’immaturité »! Vous y allez fort! Et l’envie, le désir vous en faites quoi? Si je ne rencontre personne qui ne me séduise, je devrais absolument en prendre un pour m’affirmer?
    Il est évident que l’imposer à l’autre n’est pas correct, cependant si les deux partenaires y adhèrent, je ne vois pas en quoi vous pouvez parler d’immaturité. Ce qui est « immature » c’est de subir la pensée de l’autre. Ce n’est pas parce que les autres font un choix différent du notre que l’on doit croire qu’il est mauvais. Nous ne sommes pas des clones, mon équilibre n’équivaut pas forcément à celui d’un autre. Vous avez une façon assez particulière de présenter les choses. Non, non, je n’ai pas envie de « multiplier » de partenaires, pas que ça soit mal, ou par manque d’indépendance, non, simplement parce que dans l’immédiat, je n’en ressens pas le besoin. C’est tout aussi simple.

    « La sérénité »
    Et si ma femme avait deux amants, j’aurais moins souvent à la récupérer à la petite cuillère.
    Puisque Paul n’est pas Jacques si votre épouse avait deux amants, vous la ramasseriez autant à la petite cuillère. Du moins j’espère qu’elle fait cette différence. Le manque de l’un n’est pas compensé par l’autre.

    « La fidélité »
    Ce que vous annoncez là, est l’excuse parfaite « des infidèles » vous savez ceux qui cache leur escapade à leur conjoint. ^^ Lorsqu’on passe en couple libre, c’est réfléchi, pensé, on a pas besoin de subterfuge (de se disperser) pour affirmer son amour à l’autre ou la solidité de son couple. D’ailleurs à quoi bon, même avec multiple partenaire on est pas à l’abri d’une rupture. On appartient pas à l’autre… Vous le dites 😉

    • Pas le temps de tout relever.

      Je dirai juste -concernant le changement de dernière minute- qu’il n’y a pas de raison de considérer qu’il est odieux d’être un amant ‘plan B’ mais acceptable avec les amis. Si Lucile m’appelle un soir parce que Fabrice l’a plantée pour aller au concert, et qu’elle me demande si je veux bien aller au cinoche avec elle (parce qu’elle se souvient que la musique techno c’est pas mon truc), je ne lui répondrai certainement pas « quelle horreur ! je suis donc aussi facilement interchangeable ? »

      • Un amant « plan B »? O_o Tiens donc! Je n’aurais jamais pensé…Une sorte de liste complémentaire… Sourire. Non, mais pas tenté. Pour un concert (ou autre qui ne soit sexuel), j’appelle un ami ou j’offre à qui veut sur un réseau social. Ça marche fort bien. 😉

  2. Ps: Je ne prône pas « l’exclusivité » hein! Je ne suis pas exclusive, je veux simplement souligner qu’il difficile de parler en termes « d’avantages » ou « d’inconvénients »!du polyamour. Lorsque je suis séduite par un homme je ne pense pas à remplir un trou dans mon calendrier ou à affirmer une indépendance encore moins à prouver ma fidélité à quelconque relation. Je suis séduite et c’est tout.

    • Peut être Vellini ( Pourquoi y a un b chez Audren?) peut on être séduite par plusieurs personnes en même temps et que chaque relation est complémentaire. Il n’y a rien de consommateur là dedans car chacune est une vrai relation avec un vrai lien qui perdura dans le temps.Le consommateur , crois moi , se casse vite fait bien fait et lui ne te « zappera » pas dans le calendrier. Il veut pas louper ça!! alors que dans une relation plus construite, on peut s’autoriser à se dire que ce soir, je préfère ne pas te voir pour de multiples raisons.
      C’est une question d’ego à régler et c’est vrai que nous les femmes, on aime se sentir unique aux yeux de l’autre. Allez Messieurs , dites le nous !!! 🙂

      • Ah non, non, ce n’est même pas une question de consommateurs ou pas… J’ai rarement vécu en mode « exclusif » même très jeune, mais j’aime penser que chaque relation est unique et particulière, l’une ne compense ou ne complète pas l’autre. Dans le billet d’Audren, je grince un peu les dents parce que lorsque je décide de laisser entrer une une nouvelle personne dans ma vie, je ne me dis « chouette il pourrait rentrer dans mon plan B et dans la foulée affirmer aux autres que je ne leur appartient pas »…Sourire, je caricature un peu.. Hein! ^^
        Ce n’est même pas une question d’ego, ou un vœux à vouloir se sentir unique aux yeux de l’autre, on l’est déjà, chaque personne est singulière, nul besoin que les hommes nous le confirme, par contre l’homme qui tendrait à penser que nous sommes toutes identiques peut gentiment se faire plaisir seul, il n’en verra pas la différence. Lorsque je passe souhaite passer une heure avec un homme, je veux cette heure là avec lui, s’il a un empêchement, je ne me rue pas sur mon téléphone pour appeler un autre sous prétexte que l’hôtel est réglé et qu’il faille l’amortir… Non. Voyons! [Pour l’avoir déjà vécu, bah… J’ai fais une sieste dans le grand lit après un orgasme solo. ;)]
        Je pense que toutes deux, on dit un peu la même chose, mais nous ne lisons pas Audren sous le même angle. (Où peut-être que tout ça me dépasse 😦 )

        Ps: Bah! Audren, j’y arrive pas en dix lignes, je suis une catastrophe!!

      • Bon, 13 lignes (vu sur mon ordi), c’est pas mal.
        En l’occurrence, je ne me permettrais jamais de penser que mes amantes sont interchangeables. Rien qu’à voir à quel point elles sont différentes… L’idée du plan B, et de la preuve d’indépendance, c’est un peu par dérision. Mais je continue de penser qu’on se gène moins pour appeler d’autres amis quand on avait prévu de sortir et que le pote avec qui on devait y aller est coincé. Après, si on ne voulait voir que cette personne là, on ne va pas se forcer non plus…
        J’aime votre idée que les relations sont uniques et que l’une n’est pas faite pour compléter ou compenser l’autre. Souvent les polyamoureux se « justifient » en disant que les relations leur apportent des choses complémentaires. Mais à ce compte là, ça voudrait dire qu’on tisse de nouveaux liens pour les lacunes de ceux qu’on a déjà. Ça rejoint le mythe selon lequel on n’est tenté par les rencontres extra-conjugales que quand quelque chose cloche à la maison et « qu’on ne trompe jamais par hasard ». Transposé à la bouffe, la position de l’exclusif, ça serait : tant que les plats sont bons à la maison, tu ne devrais pas avoir envie d’aller dîner ailleurs. Et le cas polyamoureux « complémentaire », ça serait : « j’aime bien aller de temps en temps dans un resto japonais pour les oméga 3 et les oligo-éléments que je ne trouve pas le resto italien où je vais d’habitude – et pour les crudités, rien ne vaut les salades composées bio du marché ». Une forme de diététique amoureuse que je trouve très éloignée de la simple gourmandise. Tiens, ça ferait un chouette billet, tout ça.

  3. C’est de plus en plus subversif ce blog, un vrai scandale ! sourire
    Mais vous oubliez un détail : si en allant ailleurs, en changeant de resto, on apprend de nouvelles recettes (les sushis, les tacos, ça change du steack-frites), et bien… on peut rapporter des idées à la maison !
    Moi je dis ça, je dis rien… 🙂

  4. je n’ai pas d’eau à vous apporter car votre vente à l’infidélité multiple ou au polyrelationnel me fait l’effet d’un froid calcul.
    la seule chose qui m’ait importé en d’autres temps et pourquoi j’ai eu plusieurs amants, c’est l’envie. c’est la liberté. liberté de ne point en avoir(d’amant) et liberté de n’en avoir qu’un ou plus d’un.
    c’est un peu dommage de faire passer les « bons points » avant le désir mais ce n’est que mon point de vue.

    ensuite la passion, ça me fait toujours sourire de voir les stratagèmes et autres arguments pour s’en protéger. c’est au fond un déplacement de la peur d’être amoureux. on veut bien le truc tranquille sans trop de remous. comme on aime bien avoir un 5à7 qui ne viendra pas réclamer plus..d’ailleurs si possible rendre interchangeables ces personnes.. je pousse, je pousse votre propos mais avouez qu’il est assez surprenant (sous couvert de relations multiples vous parlez de simple libertinage de corps et d’amitié), et assez égoiste je trouve

    je reviens à la passion.. non la passion ne s’encourage pas. elle est là ou elle n’est pas là.
    avoir plusieurs relations tout au plus permettrait de ne pas encourager l’attachement. une petite protection qui n’est pas si loin de celle recherchée par l’exclusivité..

    je ne trouve pas que la passion soit si vénérée en littérature, on en trouve au contraire beaucoup de « mise en garde », d’exemple à ne pas suivre.. et ce depuis des siècles (surtout dans les schémas adultères où cette passion qui fait tout oublier est bien punie!). ce que vous décrivez ressemble plus à l’état amoureux un peu foufou du début où on fusionne. et ça c’est comme les contes de fées, on parle du début, de la rencontre, mais pas de la relation..

    bref, le multi relationnel ce n’est pas qu’une personne qui jongle avec d’autres au gré des agendas, c’est ce que ça implique,au moins émotionnellement.. et du coup sauf à avoir des relations uniquement sexuelle avec de l’amitié (ou pas), dès qu’il y aura un peu d’amour sans même parler de passion, se poseront les questions de temps, de disponibilité qu’on donne à cet autre ou ça se fera tout seul et le nombre d’amants diminuera. (il ne faut pas oublier que dans le cas dont on parle, il y en a toujours au moins deux d’amants puisqu’il y a le compagnon, le conjoint.. qui j’ose espérer est toujours un peu un amant -on parle bien de couple heureux-
    et que deux personnes, c’est déjà beaucoup.. 🙂
    bien sûr on peut être raisonnable et rester dans les règles établies.

    au fond je crois que vous ne pouvez pas mélanger les polyamoureux et les libertins, même si on peut être les deux. la « mécanique » de la relation à l’autre est différente. et votre argumentaire pour le coup, à mon oreille, sonne bien plus libertin que polyamoureux (c’est ce qui l’invalide – mot qui ne se veut pas pompeux, hein, juste que pour moi concernant du polyamour votre notion de diversité me parait étrange, c’est au gré des rencontres qu’on se décide.. )

    • Pour vous et Vellini : il faut relire le texte d’intro. On est dans la démarche de gens qui s’inscrivent sur un site pour trouver un amant.

      • Je ne vois pas la nuance. Quitte à s’inscrire sur un site, au lieu d’UN amant autant prendre un LOT?
        Je ne saisi toujours pas… Mais bon, je suis peut-être bornée. 😀

      • OK. Bon, j’ai peut-être répondu vite, mais vous avez écrit toutes les deux des trucs plus longs que mon article lui-même. Je vous promets que si vous résumez vos réserves en 10 lignes, je vous répondrai de façon claire et circonstanciée 🙂
        Sur ce, je vais me coucher.

  5. Ca rejoindra en certains points Vellini.
    Le désir et la liberté nouent, multiplient ou pas les relations. Faire de la multiplicité une règle/ un must cest simplement se couper de l’autre, être égoiste et consommateur et je soupçonne derriere ça la même poussée que la règle d’exclusivité : se proteger.
    (je nai rien contre la protection)

    lautre chose cest que la passion de tout temps a été reprouvée (litterature, religion..)et que vous confondez la fusion dun couple (tres bien
    vue) avec la passion.

    La multiplicite des amants telle que vous la depeignez protegera le couple.. De l’amour (cest lui qui fait qu on a pas forcement envie de remplacer, qu on veut plus de disponibilité.. Pas le fait d avoir un unique amant.) la passion cest different.

    Jai fait le plus court possible, je gagne ma réponse personnalisée? 😀

    • Alors pour commencer, je ne fais pas de la multiplicité une règle. Je constate que la plupart s’arrêtent à 1 amant(e) par principe (et reproduisent un peu l’idée d’un couple exclusif), et je propose des éléments de réflexion pour dire qu’on peut laisser la porte ouverte à plusieurs.

      (Note : c’est étrange comme souvent quand quelqu’un écrit « ceci n’est pas blanc », il y en a plein pour comprendre qu’il a écrit « ceci est noir ».)

      La passion était peut-être réprouvée par l’Eglise (sauf la passion mystique) mais la littérature lui a plutôt déroulé le tapis rouge, depuis Tristan et Yseut, Roméo et Juliette, Ariane et Solal – et en général, le couple passionné et le couple fusionnel y sont conçus comme des synonymes. Rares sont les passionnés qui arrivent à ne pas s’envoyer des sms tous les quarts d’heure et à ne pas commencer à flipper quand l’autre ne donne pas de nouvelles pendant 24 heures. J’aimerais voir des passions qui se vivent sans obsession, sans aspects compulsifs, sans possessivité fusionnelle. En tout cas, ce n’est pas ce que nous propose la culture mainstream (version hollywood).

      Et je ne comprends pas votre avant-dernier paragraphe. Mais c’est pas grave.

      • Vos arguments tendent plus à prouver que plusieurs amants cest mieux qu’un mais bon telle netait peut etre pas votre intention 🙂

        Tristan et Iseult? Cest beau mais souhaite t on connaitre meme sort?

        Les tragedies mettaient en scene les passions pour que le public y prennent davantage garde, mme bovary, anna karenine .. Les fins ne nous enjoignent pas a aller vers la passion.

        Oui, passion va peut etre avec fusion.. Mais la fusion nest pas forcement passion. Cest un avis .. Un vécu plutot. Etre tres amoureux nest pas etre pasionné (mais oui je fais beaucoup de nuance) qui vaut pour ce qu il est 🙂

        Pour le dernier point cest que que
        javais limpression que la strategie des multiples amants permettaient de ne pas pleurer, de ne pas focaliser etc. Des choses qui ne sont pas necessairement liées a l’exces ou a la passion mais qui peuvent tres bien etre la par « simple » amour. Dou que jen.deduis que vous vous protegez non pas tant de la passion que de cet amour.

      • Je dis que plusieurs amants je trouve ça mieux mais je n’oblige personne. Et j’ai beau relire mon article, je vois bien que je prêche pour ma chapelle mais je ne vois nulle part où j’impose quoi que ce soit.
        Pour l’idée de ne pas focaliser, c’est juste une hypothèse qui me touche à cause de ce que vit ma femme en ce moment. L’impression que tout se fixe sur un seul, et que quand ledit seul fait défaut, tout s’effondre. Et notre culture nous encourage surtout à focaliser la passion – rien qu’à voir la teneur maniaco-dépressive de la plupart des chansons d’amour. S’il est possible de se passionner pour deux à la fois, on garde l’amour, l’attirance, l’épanouissement, mais on dilue l’obsession. Je n’ai aucune preuve de ce que j’avance.

  6. Ouch le telephone n’est vraiment pas mon ami.
    (et pour mes exemples litteraires j’entendais plutot des tragédies aux romans, bref qu’importe)

    Cest drole et bien que vous ouvriez « débat » meme s’il se clôt 🙂
    Puissiez vous ne pas tenir trop rigueur à la lectrice en désaccord mais lectrice tout de même 🙂

    • Non, c’est très bien, ça m’aide à avancer dans la réflexion. En particulier c’est toujours un peu flou dans ma tête concernant les sujets de l’amour, de la passion, de l’attachement et j’aimerais me faire une philosophie qui tienne un peu la route.

      Si tout le monde était d’accord, je tournerais un peu trop vite en rond. En revanche l’idéal c’est quand les désaccords sont clairs et concis parce que plus ça va aller, moins j’aurai de temps pour répondre à tout le monde.

      Donc je vous remercie d’avoir lancé le débat.

  7. Bonsoir Audren,
    M’étonne pas que vous ayez du retard avec les illustrations avec toutes ces amantes à vous occuper 🙂

    Pas forcement contre l’idée, si je n’ai pas plusieurs maitresses ce n’est pas « par principe ». En multipliant les maitresses on rogne sur la qualité des relations, il me semble. La relation extra conjugale est pour moi un plus, la cerise sur le gâteau, et pas pour combler un manque, si il y en a pas c’est pas grave. Si il y en a une c’est déjà très bien, je vais pas allez chercher une deuxième. Bon, si vraiment une deuxième se présente… par hasard… je l’enverrais pas balader quand même, hein! Plus de deux maitresses il faudra que je demande un mi-temps à mon patron…En plus, je risque de me gourer dans les prénoms….

    • Une vraie réponse de sage.
      Je crois qu’il ne faut pas envisager l’amante ou la maîtresse comme une relation ‘taille unique’ qu’on doive entretenir avec le même soin dans tous les cas. Il y a une infinité de variations possible entre l’amie qu’on voit trois fois par an (dont deux fois en tout bien tout honneur) et la quasi-seconde-épouse avec qui on passe deux jours par semaine et un week-end par mois (deux exemples rhétoriques – je ne dirai pas combien j’ai d’amantes ni à quelle fréquence je les vois).
      Par ailleurs, j’ai du mal à envisager de rompre si c’est quelqu’un avec qui j’ai passé de si bons moments. On se verra moins souvent quand le désir se fera moins pressant, mais je ne me vois pas en train de dire « j’ai rencontré une autre fille alors bye-bye », j’aurais trop l’impression de reproduire un schéma préécrit. Mais effectivement à l’arrivée le temps n’est pas incompressible, il y aura des conflits d’agenda, et il vaut mieux que mes amantes aient d’autres hommes que moi au cas où je leur fasse faux bond (et je l’aurai bien cherché si dans leur agenda je passe en catégorie ‘plan B’)

      • « l’amie qu’on voit trois fois par an (dont deux fois en tout bien tout honneur) et la quasi-seconde-épouse avec qui on passe deux jours par semaine et un week-end par mois  » : ça ferait un sujet de post à lui tout seul, non ? Je vais horrifier les romantiques, mais quitte à aller dans la logique d’audren (et c’est mon cas), on gère finalement un « portefeuille » d’amoureux(ses), qui correspondent à des types de relations différentes. En laissant un peu de place à la nouveauté, je pense que c’est le moyen de lutter contre l’ennemi commun de tous les amoureux : l’ennui. Et là encore, ça ferait un vrai sujet de post :
        « Peut-on jamais savoir par où commence
        Et quand finit l’indifférence
        Passe l’automne vienne l’hiver
        Et que la chanson de Prévert »
        Ca peut paraître froid et calculateur, et pourtant au contraire quand on le vit, c’est très chaud, très humain, que du bon (d’où le nom du site, bien sûr)

  8. Pingback: Infidélité : le secret beauté | les fesses de la crémière·

  9. Tout à fait ok avec toi Audren sur tous tes points de vue ….sauf vouloir avoir plusieurs amantes pour « (r)assurer à tes amantes « …et peut-être toi aussi ce  » temps dégagé ».( ?)..au cas où tu ( elles ) te feraient faux bond.

    J’ADORE baiser, mon mari, mon amant (pas + de 2 maximum…car l’agenda se complique ok .. et par choisir de la  » facilité de la qualité de la relation  » et ….. pour exister par moi-même : à côté du travail,( 80% du temps ) et du sexe ,…. il faut rajouter les banales trivialités quotidiennes de la vie ( courses, ménage, repassage…et je suis loin d’être maniaque…et j’ai un homme à la maison qui prends aussi sa part….,mais aussi,…. il existe d’autres plaisirs dans la vie avec des émotions presque  » orgasmisques  » pour moi , comme la musique, la danse, certains films, certaines lectures et romans( thriller bien écrits qui donnent des frissons de plaisirs), discuter et rire avec mes meilleurs ami(e)s, et aussi être SEULE » pour humer les odeurs de la nature, écouter les bruissements des feuilles, observer les gens qui passent, réfléchir, … ne rien faire ….Je m’appartiens alors vraiment !!Cela prends du temps aussi !

    Mais, Je peux aussi alors  » combattre  » ce délicat équilibre de mes humeurs » comme tu dis si bien. C’est vrai que notre nature humaine , le sexe, le désir, les relations sont très complexe : elle  » exige » un certain courage et des frustrations pour lutter contre nos peurs …de l’attachement ( par peur de souffrir lors des séparations), la jalousie, la possessivité, l’interprétation, la dramatisation, nos problématiques familiales, etc…tous ces foutus parasites psychologiques personnels et les schèmas socioculturels chrétiens… Les vrais Libertins du 17siècle ), « Siècle des lumières  » en savaient quelque chose ( cf : Diderot) qui en + de cette ouverture  » sexuelle « , s’ouvraient à plein d’autres champs d’intérêts ( politique, religions, écrits , arts, sciences etc…)

    .Alors vient peut-être pour moi,( à un âge un peu mûr !), un peu plus de  » Sérénité  » , un bout  » d’Eternité  » ( ce moment présent si fragile), le « Hasard  » qui te fait rencontrer certaines personnes plus que d’autres bienfaisantes pour toi .Ceci n’est pas mon credo, mais le partage de mon expérience singulière. Car pour moi, à côté d’une certaine philosophie, rien n’est Vérité, , tout est une histoire personnelle et singulière. Quel bonheur !! on ne rentre dans aucun cadre, même pas celui des polyamoureux …
    Merci pour ta réflexion et excuse-moi d’avoir été si longue. Je ne sais pas faire court quand le sujet m’intéresse. Pour ça, l’échange téléphonique est + facile et évite les malentendus.
    Lènou, une Exta-terrestre

    • Il n’y a pas de limite de longueur des commentaires 🙂
      La seule chose, c’est que quand c’est trop long, ça me prendrait des heures de répondre en détail, alors j’esquive (comme présentement). Mais peut-être n’attendais-tu pas de réponse particulière…

  10. Merci d’avoir pris le temps de lire mon commentaire qui n’attendait aucune réponse .: c’était une forme de participation à un  » débat » qui, c’est sûr, comme tu les dis, demande plusieurs heures …. d’où les multiples réactions et échanges que tu nous fais partager sur ce blog.

  11. pris le temps de lire d’autres de tes articles …plus anciens , dans ta rubrique  » traduction » : très très intéressant celui du 7 avril 2013:  » sur les femmes ont nettement + de désir de sexe et l’explication sociologique et historique que tu en donnes. Merci pour cet apport !!!!

  12. Bien sûr, on peut rencontrer une seule personne, en tant que candidat.e à être le bon amant / la bonne amante. Mais ça me paraît tout de même un peu aléatoire ou laborieux comme projet.

    On peut aussi avoir autant d’amant.e.s que d’adultes consentants qui nous plaisent, et parmi ces « plans cul », laisser certains se révéler plus durables que d’autres et attraper le béguin de temps en temps.

    J’ai des amant.e.s dont je suis amoureuxe et d’autres qui me plaisent, sans plus. Des relations d’un soir, des relations de couple, des relations en pointillés… J’ai même eu une mini « lune de miel » terminée par des adieux chaleureux et sans regret.

    Parmi toutes ces personnes, oui, certaines sont totalement interchangeables. Je situe mon respect pour elles dans le fait qu’elles le savent et le vivent très bien.

    Certaines le sont beaucoup moins. Il y a des moments que j’ai envie de partager avec une personne et pas une autre.

    Il y a aussi des moments où plusieurs personnes peuvent convenir (pas forcément des amant.e.s, d’ailleurs). Selon mon humeur, je n’hésiterai pas à appeler en « plan B », même les personnes qui comptent le plus pour moi, aussi bien que le/la premièr venu’. Parfois je me dis « Ah, X n’est pas libre, voilà l’occasion de passer un moment avec Y que j’avais aussi envie de voir », d’autres fois j’ai juste envie de peau, ou de bavarder.

  13. Comme souvent, je suis totalement d’accord avec audren, y compris sur ses propos les plus contestés comme le « Plan B », le « ce serait dommage de ne pas en profiter » (qui n’est pas forcément sexuel : partager un bon moment au resto est aussi un cas où 1+1 vaut plus que 2 et en tant cas plus que 2 fois 1 tout seul devant sa télé ou son ordi), ou le côté plus sécurisant de deux amant(e)s plutôt qu’un, parce que ça apprend à relativiser.

    Alors évidemment, ça fait bondir les défenseurs de l’amour passionné façon 37°2. Mais ce sont effectivement deux conceptions très différentes de l’amour. Pas la peine de s’étriper, à chacun de reconnaître ce qui lui convient : imageriez-vous un fan de death metal et un amoureux de musique baroque tenter de se convaincre mutuellement de changer de goûts musicaux.

    La seule réserve que je rejoins est celle du temps, mais je me doute qu’audren connait aussi bien ce problème que vous et moi. Et en évitant certains loisirs chronophages, en faisant le choix (si on peut) d’habiter pas trop loin de son travail, et bien sûr quand les enfants sont assez grands, on arrive à libérer plus de temps qu’on ne le pense.

    • Le travail aussi est parfaitement chronophage. Je vois peu de gens qui savent trouver où est leur niveau de travail (et de revenus) optimal au lieu de se mettre sans réfléchir au taquet des 40 heures (ou 37.5 ou 35) hebdomadaires maximales autorisées par le code du travail quand ils ont le choix (et peu de gens qui s’insurgent quand ils n’ont pas le choix).
      Sur son lit de mort, on regrette rarement de ne pas avoir passé assez de temps au travail ou devant la télé. Alors autant inverser ses priorités de suite et choisir de passer plus de temps dans les bras de sa chérie ou ses chéries. Oui je sais que ça fait très privilégié comme réflexion – que celui qui n’a jamais acheté une voiture ou un écran plat me jette la première bouse.

      • Tu es donc en phase avec Rocard qui pense qu’on travaille encore trop. Par respect pour plein de gens qui n’ont VRAIMENT pas le choix, il faut quand même avoir conscience que pouvoir arbitrer sur le temps de travail (comme toi et moi) est un vrai luxe. Ce qui fait d’ailleurs dire à certains que le polyamour est un sport de privilégiés (j’ai pas dit de riches, hein).

  14. Eh bien moi, même si à l’heure actuelle je vis une relation de couple avec une femme qui exige l’exclusivité, cela ne me convient pas, cela ne convient pas à ma vision de l’amour ne se vit bien qu’en toute liberté et je suis à 100% pour le polyamor, pour vivre sainement mes désirs, pour combler mes besoins exactement il le faut pour me sentir comblé! Et quand je me sens vraiment aimé que lorsque je me sens libre, je me sens alors encore plus amoureux de cette personne et donc, je suis plus fidèle, moins volage!!

  15. « Alors autant ne pas l’encourager en ne lui donnant qu’un seul être sur lequel se fixer.  »

    Après avoir lu tous vos précédents articles, en voilà un qui me donne envie de signaler mon accord avec vous !
    Combien de copines n’ai-je pas vu s’abîmer la santé en attendant le délai socialement acceptable pour envoyer un petit message à leur nouvelle conquête ! Elles angoissent, s’inquiètent, se morfondent, et quand elles se laissent « aller », il arrive qu’elles provoquent la fin en ayant été insistantes…

    Et si ces moments-là étaient passés dans les bras de quelqu’un d’autre, ne pourrait-on pas offrir le meilleur de nous-même, sans insécurités et peurs ?

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  17. Merci d’avoir condensé les pensées que j’ai mis quelques années à oser évoquer… 🙂
    C’est exactement l’expérience que je suis en train de vivre… Suis bluffé 🙂

  18. « Et si ma femme avait deux amants, j’aurais moins souvent à la récupérer à la petite cuillère » : il y aurait de quoi faire un article à ce sujet, non ?
    Quand un de mes amants me quitte, cela m’attriste bien sûr. Mais si je m’en remets plus vite grâce à mes autres sources d’amour, on soupçonne que mon attachement était superficiel. « Tu ne souffres pas beaucoup, c’est donc que tu n’aimais pas vraiment ».

    • Je me demande si l’AAmour romantique n’est pas le dernier refuge socialement acceptable pour les tendances bipolaires qui nous habitent. Ou pas. En ce qui me concerne, pas du tout. Et j’en viens presque à croire que je suis un monstre si je sais simplement profiter des bons moments sans être dans l’exaltation mystique, envisager l’avenir sans être dans la terreur de la séparation, et déplorer les fins de parcours sans avoir envie de mourir.

      • Je crois que c’est un signe de maturité et d’expérience de ne pas être dans le romantisme (permanent) ! Car il faut être réaliste tout simplement… l’espérance de vie fait que nous allons avoir (enfin j’ose espérer) une longue vie et donc allons faire beaucoup (beaucoup) de rencontres. Le prochain effacera l’actuel amant… ainsi va la vie !
        J’ai d’ailleurs tendance à penser que -sauf passion – les vies ne sont pas intrinsèquement liées comme « on » nous le fait croire (et qu’on se retrouvera tous un jour au paradis…) ! Keynes disait que la seule certitude c’est la mort, donc 2 enseignements : profiter individuellement la vie et préparer collectivement la suite pour les générations à venir (engagement politique…autre).
        Nous avons tous une facette plus ou moins publique mais sachons utiliser notre vie privée pour ce qu’elle doit être : une vie strictement privée.

  19. Bien écrit ça aide à comprendre
    Mais la fin du texte : on peut tomber amoureux d’un de ces partenaires et là ça se passe comment ?

  20. Immaturité que de croire à la monorelation….complètement d accord !
    A l ère de la société de consommation et de la mondialisation je vie avec ma femme et 2 maitresses de passage une vie des plus remplies… J ai pas le temps de regarder les experts à la télé !!! Ma vie je la scénarise je la fantasme et je la vie en bon chef d orchestre…. Mes deux maîtresses m’aident à supporter ma femme et mon job et autres contrariétés….

  21. ben moi depuis peu, j’ai une deuxième maitresse. Et vous savez quoi ? eh bien je les aime toutes les trois et j’ai pas envie d’arrêter et j’ai pas de scrupule !!

    J’ai essayé d’arrêter les deux maitresses, elles étaient désespérées et m’on demandé de continuer car malheureuses.
    Alors pourquoi ne pas donner du bonheur et en prendre au passage ?

  22. Bonjour,

    Intéressant cette remarque sur le souhait de developper un multipartenariat dans le but, non unique, d accord, mais but tout de même, de garder son ou sa conjointe principale…
    Pourquoi vouloir la ou le garder ? Est ce que, du coup, ce n est pas une manière d’espérer conserver son couple ? Ce qui finalement reviendrai à rester, dans sa base, dans une norme, qui aurait peut-être tout son sens, ou en tout cas du sens.. ?

  23. Le multipartenariat est plus rassurant (je résume), pour la conjointe et le conjoint principal. e, qu’ un amant ou une amante unique. Mieux, plus il y a d amant.e.s, plus c’est rassurant pour le couple principal. Ce qui me semble être tout à fait logique. Mais pourquoi avoir un.e conjoint. e principal ? Parce que, c est peut-être cela qui nuit également à la prolifération du multipartenariat et a un changement de société. La base de notre organisation sociale, comme norme majeure, reste le couple. Et ça dit quelque chose… Non ? Est ce que, si on voulait vraiment changer de modèle de société pour arriver à celui que j’interprète, ou souhaite interpréter, comme d’abord, partager quelques choses, en somme, comme si le monde était un buffet autour duquel les humains se retrouvaient pour partager ce qui leur plait, les intéresse, auquel s’ajoute quelques affinités, est ce que, pour être équilibré, il ne faudrait pas éradiquer cette norme du couple ? Sinon, tout part toujours du couple. Cette organisation part du couple.. principal.  Quelque soit la manière dont il s’organise,  il reste le couple principal, et symbolique. Or, tout le monde n’est pas en couple. Je sais, pour l avoir lu dans certains articles, que certaines femmes pratiquant le multipartenariat, sont célibataires et si je me souviens bien, souhaitent, pour certaines, le rester.  On peut dire que celles ci sont hors norme, mais si j ai bien compris, rares sont celles qui le restent (et ceux, sans doute). Pour quelle raison, si ce n est parce que le couple, quoi qu’ il en soit, reste la norme ? Et de ce fait, est ce que c est parce qu’ il est la norme par excellence et que du coup on ne peut indéfiniment s’en tenir à l’écart, ou est ce parce qu’ il a une raison d’être non raisonnable, affective ? Et si c est le cas, on peut aussi se demander si cette raison affective, rassurante, n’est pas elle-même engendrée par la norme qui la construit, qui agit comme une pression, suggestive.. et sur nos affects..  une des raisons, je crois, qui motive le multipartenariat, est la mise à distance de l’attachement, donc, des affects. Une mise à distance qui ne veut pas dire une absence, mais une maîtrise. Mais alors, pourquoi, hors raisons pratiques (investissements communs, enfant.s…), rester en couple ? L’habitude ? La peur de la solitude ? Si c est le cas, c est aussi une manière de conserver la norme du couple (alors qu’ on ne serait pas plus seul.e.s dans un modèle de société où il serait « proscrit », puisqu’on s’organiserait autrement). La peur de la mort ? (Qui rejoint, je crois, celle de la solitude). Autre chose ? Si on veut une société davantage fondée sur le partage, où les centres d intérêts seraient partagés par des humains qui se côtoient, en fonction de ces intérêts et de leurs disponibilités, et que le sexe intervenait pour répondre à nos besoins, dans le consentement, mais sans sacralisation de l’amour, il faut une société où la norme du couple principal disparaisse… Sinon, il y aura toujours une base hiérarchique… Et c est cette base qui fait pression. C’est le mur porteur. Tant qu’ on le conserve, on pourra toujours faire des transformations, mais on construira à partir de lui…

  24. Suite.

    Qu »engendre également a norme sociale du couple, ou couple principal (mais toujours le couple) dans une société histoquement hétérosexuelle et judéo chrétienne ? Nous sommes tellement frustrés sexuellement que nous en sommes devenu.e.s des obsédé.e.s sexuels/les, qui ne faisons que manoeuvrer pour obtenir le droit de baiser, mais décemment. Le tout nous empoisonne l’existence, exacerbe nos affects, cloître notre sexualité, engendre le viol et et même, le crime dit passionnel. Pourquoi ça perdure ? Pour différentes raisons logiques et imbriquées les unes dans les autres.
    La domination d’un mode d’existence fait qu’ il est quasiment impossible, sans contact avec un autre mode d’existence, d’avoir suffisamment de recul pour voir que c’est non pas dans notre mode d existence qu’ il y peut il y avoir un problème, mais dans l’organisation de ce mode d’existence (voir ce que dit Bourdieu). Cad que nous aménageons notre mode d existence différemment, mais à partir de la norme du couple exclusif, monogramme, puis, toujours en partant de ce modèle, donne naissance aux relations adultères, au polyamour, avec des devoirs de transparence et une obligation d’affect comme leitmotiv… On part toujours de la relation directe à l autre, plutôt que de partir d’autre chose autour duquel on se rejoindrait.
    Comme notre manière d être collectivement exacerbe les affects et nourrit notre imaginaire, on est toujours en quête d amour, bien que de différentes manières (couple, couple adultérins, poly). Ainsi, comme on pense depuis des siècles que les règles douloureuses c est normal, on pense que souffrir d une séparation est normal. On ne se demande pas comment s’organiser pour l’éviter, mais comment recommencer, éventuellement légèrement différemment, pour moins souffrir. On apprend à gérer nos affects par un traitement suggestif, une sorte d’auto organisation, plutôt que par une nouvelle base d’ organisation sociale, détachée du couple. Sachant cette norme, les femmes qui en reviennent sont considérées comme des objets, des salopes, les hommes, comme des égoïstes et des obsédés, tous et toutes, traitées avec mépris .. Quand on sort de là, vivre notre sexualité devient ce qui est primordial, ce à partir de quoi on part pour organiser notre vie, et ce qui nous ramène à devoir nous protéger d’être pris.e.s pour des objets sexuels, et meprisé.e.s par ailleurs, socialement, ce qui nous renvoie inexorablement à nous soumettre aux codes d’une vie considérée comme décente…
    Qu’ est ce qu’ un.e obsédé.e sexuel.le. ? Otons lui d abord toute connotation péjorative. C’est pas spécialement quelqu’un qui couche avec « tout le monde », c’est quelqu’un qui va s’organiser à partir de la sexualité, y compris au nom de l’amour, idéal de décence par excellence, plutôt que quelqu’un dont la sexualité est une composante parmi d’autres, mais pas spécialement prioritaire. Autrement dit, dans une société où la sexualité est sacralisée, on a forcément la nécessité de s’organiser pour pouvoir la vivre, ou à l’inverse, de s’en défendre, et donc, on fait une société d’obsédé.e.s sexuels.lle.s, souvent frustré.e.s, parfois décomplexé.s.é.s, avec des propositions ou contre propositions un peu « hystériques », toujours obsédé.e.s, mais obsédé.s.s libéré.e.s, ce qui est propre aux dominés qui se libèrent.

  25. « Le réformateur religieux Luther, et avec lui tous les penseurs et hommes d’action de la Renaissance et de la Réforme (xve-xvie siècles) mesuraient très bien la force sociale que renfermait le sentiment de l’amour. Sachant que pour la solidité de la famille – unité économique à la base du régime bourgeois – il fallait l’union intime de tous ses membres, les idéologues révolutionnaires de la bourgeoisie naissante proclamèrent un nouvel idéal moral de l’amour : l’amour qui unit les deux principes [sentiment amoureux et sexualité].

    L’amour n’était légitime que dans le mariage ; ailleurs, il était considéré comme immoral. Un tel idéal était dicté par des considérations économiques : il s’agissait d’empêcher la dispersion du capital parmi les enfants collatéraux. Toute la morale bourgeoise avait pour fonction de contribuer à la concentration du capital. »

    Alexandra Kollontaï

    « Lorsque les dominés appliquent à ce qui les domine des schemes qui sont le produit de la domination, ou, en d’autres termes, lorsque leurs pensées et leurs perceptions sont structurées conformément aux structures mêmes de la relation de domination qui leur est imposée »(id. mais la domination s’impose toujours par un effet d’aveuglement), leurs actes de connaissance sont, inévitablement, des actes de reconnaissance, de soumission. »

    Pierre Bourdieu.

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