Sur le ton mièvre et paternaliste des secrets beauté des magazines, voici un conseil aux relents légèrement soufrés, mais qui peut faire des miracles s’il est utilisé à bon escient.
Après quinze ans de vie commune, combien sont-ils qui ne se laissent pas un peu aller ? Les kilos superflus s’empilent, les désagréables manies s’enracinent, les tendres attentions s’espacent. Heureusement parfois on se sent bien ensemble, on se désire encore malgré nos défauts manifestement indéboulonnables, mais on voudrait reprendre les choses en main et interrompre la spirale du laisser-aller avant qu’elle finisse par achever sinon le couple, du moins le glamour.
Voici une proposition de thérapie de choc (à ne pas mettre entre toutes les mains) : tenter le couple libre. Sous cette proposition provocatrice se cache une logique implacable, dont voici la démonstration.
En s’ouvrant – et de façon consensuelle et négociée – à des aventures, les conjoints se retrouvent sur le marché de la séduction. En s’appuyant sur la sécurité affective d’un couple où la complicité et la bienveillance sont totales, chacun peut à nouveau se frotter au sentiment exaltatant de désirer et être désiré(e)*.
(* et non, c’est malheureux à dire, mais entre Monsieur et Madame, ça fait longtemps que ce n’est plus pareil – c’est pas grave, c’est juste comme ça)
Dès qu’on la déverrouille, l’envie de plaire autour de soi est un moteur très puissant, surtout quand on y ajoute l’aiguillon omniprésent d’une pointe de jalousie. L’un et l’autre rivalisent d’efforts pour faire les beaux. Parce qu’avouons-le : le survêtement, le poil aux pattes ou la brioche marquent peu de points lors d’un plan drague, même si votre moitié n’a jamais osé faire de remarques, vu qu’il/elle n’est pas tellement mieux placé(e) pour en faire. Alors pour la première fois depuis longtemps, les bonnes résolutions du nouvel an survivent au-delà de la Saint-Valentin. On se pomponne, on s’habille, on fait du sport, on range la maison, on cuisine des légumes, dans un élan d’enthousiasme d’une candeur désarmante.
D’un côté, c’est horriblement injuste pour le conjoint. Mais de l’autre, qui c’est qui en profite le plus ? Car même s’il s’échappe parfois pour un week-end à la destination inconnue, c’est bien avec Madame que Monsieur passe l’essentiel de ses fins de semaine – dont un certains nombre de sorties romantiques parce qu’il y a carrément repris goût depuis qu’il se sent beau, valorisé, mâle. Car même s’il y a des nuits où Monsieur dort seul dans le grand lit, c’est quand même avec lui que Madame passe l’essentiel de ses soirées – dont beaucoup sont redevenues très coquines depuis qu’elle se sent épanouie, désirée, désirante.
Notez qu’il n’y a pas forcément besoin de sauter le pas : rien qu’entrouvrir la boîte de Pandore peut déjà titiller les amours-propres au point que chacun se resaisisse. De toute façon, c’est votre couple, c’est à vous d’en discuter.
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Merci pour cet article… je me rends compte qu’une petite dose de narcissisme c’est pas si mal que ça 😀
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Bonsoir Audren, je lis et relis toujours tes billets avec une grande attention. J’ai toutefois un petit mot à dire sur celui-ci, en tant que féministe tricophile 🙂
Le « poil aux pattes » n’est pas un tue l’amour. C’est sexiste d’imposer la mutilation aux femmes (l’épilation). Si nous avons des poils, d’un point de vue strictement biologique, c’est bien qu’il y a une raison : le poil nous protège, le poil envoie des phéromones, le poil est doux, le poil régule notre température, le poil est une partie vivante de notre corps …
Alors oui on est conditionné (par notre culture et par la mode) à penser que le poil est un ennemi (étrangement, surtout sur le corps féminin …), mais je pense qu’il faut ouvrir les yeux et arrêter d’être pilophobe juste parce qu’on nous dit que le poil c’est le mal. On peut ne pas trop aimer ça, c’est une question de goût (et dans ce cas, on choisit un partenaire imberbe, au lieu d’imposer à son partenaire d’enlever ses poils), mais il ne faut pas détester le poil juste parce que c’est la norme, ou se sentir obliger de s’épiler si on déteste ça (or c’est le cas actuellement : connais-tu beaucoup de femmes qui se sentent libres de sortir dans la rue en jupe sans s’être épilées les jambes ? Peut-on garder ses poils sans susciter le dégout ? Est-ce destructeur, violent, normal ? Est-on dégoutant au naturel ?). Et pourtant, la vie est tellement plus simple et belle quand on s’accepte tel qu’on est, sans faire la guerre à son corps ou à celui des autres 🙂 il me semble que c’est important. Tout autant que la liberté d’être polyamoureux ou pas ❤
Julien Wolga le dit très bien, le poil ce mal-aimé : https://www.youtube.com/watch?v=2RSktZtr4QI
Solange le dit, poils pubiens indignez-vous ! : https://www.youtube.com/watch?v=7hWXU9VBeXY
Isabelle Ferron le chante, le poil est un être vivant : https://www.youtube.com/watch?v=pF38HM-g_Tk
Voilà, c'était mon commentaire pro-poil, même si je sais que ça n'est pas le sujet du blog 🙂
Au plaisir de te lire encore et encore !
C’est vrai, j’avais écrit ça « le poil aux pattes […] marque peu de points lors d’un plan drague ». Mais remarquons que la barbe d’ermite non plus.
Mais si je peux me permettre, même si c’est indéniablement méchant contre les poils aux pattes, ce n’était pas le propos central de l’article, qui était à sur l’envie de plaire et les efforts qu’on est prêt-e à faire pour séduire l’amant-e (en comparaison du relatif laisser-aller qu’on constate souvent dans un couple exclusif). Après, l’envie de plaire chez celui-ci ou celle-là se traduira potentiellement par une autre posture que le canon dominant du moment (parfum, maquillage, épilation, musculation, cravate, aftershave), et ça sera tant mieux.
Pour les poils pubiens, ton procès est tro z’injuste, puisque j’avais justement proposé une troisième voie qui me semblait assez raisonnable.
Je viens de découvrir votre blog. Bravo ! Très drôle… Je m’abonne.
Bettina Auteur sur Facebook 😉