Le couple libre, ça ne marche pas. Apparemment.

Et aussi : aucun couple ne survit à une infidélité. Et bien si. Vous connaissez sûrement des couples qui ont survécu et même se sont renforcés après une infidélité. Et vous connaissez aussi certainement des couples libres qui vivent très bien la non-exclusivité et qui ne sont pas près de se séparer. Simplement vous ne savez pas que vous les connaissez.

couple tender kiss, pen and ink digital drawing by audren

Vous ne savez pas que vous en connaissez (ref. photo (c) x-art.com)

Cet article est éhontément inspiré d’une tirade favorite de Dan Savage (activiste gay et journaliste sexo pour The Stranger à Seattle) – ceux qui entendent l’anglais peuvent l’écouter directement dans les cinq premières minutes du numéro 346 du savage lovecast (note pour ceux qui écoutent : Dan utilise le terme « monogamish« , qu’il a inventé, et qui désigne un couple « en gros » monogame).

L’infidélité, bouc émissaire de la séparation

Quand un couple d’amis se sépare et qu’il y a eu infidélité, tout le monde est au courant. Y compris si l’infidélité n’avait pas grand-chose à voir avec la séparation. Y compris si l’infidélité était assumée (en version couple libre). Car l’infidélité a bon dos. Comme elle est perçue culturellement comme un motif inconditionnel de séparation, il n’y a rien à expliquer ou presque.

On n’a pas à dire qui ne désirait plus qui, qui se sentait délaissé, qui ne faisait plus d’efforts, qui n’avait jamais réussi à parler. Pas besoin d’expliquer pourquoi la magie s’était brisée, ou pourquoi l’un des deux s’est senti bien dans d’autres bras, pourquoi l’autre en a ressenti plus de jalousie que d’amour. Il suffit de dire : « elle s’est tirée avec un autre mec » ou bien « il l’a trompée pendant des semaines ». Et hop, circulez, il n’y a rien à voir.

Le couple libre aussi a bon dos

Quand des amis qui étaient en couple libre se séparent, les langues se délient et c’est rare qu’on ne finisse pas par apprendre qu’ils étaient en couple libre, et tout le monde comprend évidemment que c’était parce qu‘ils étaient en couple libre que ça n’a pas marché. Même si parfois les intéressés ne le pensent pas. C’est étonnant parce que — même connaissant la statistique des divorces– quand un couple marié se sépare, personne ne se met à penser qu’évidemment, c’est la faute au mariage.

Imaginez un instant que le mariage soit quelque chose de strictement privé et confidentiel, que les couples mariés restent sagement dans leur placard et ne dévoilent leur statut à personne. Vous penseriez que vos couples d’amis sont simplement en concubinage ou bien pacsés, comme tout le monde. Jusqu’au jour où ils annoncent à leur entourage qu’ils divorcent. Donc les seules personnes que vous sauriez avoir été mariées sont celles qui auraient divorcé.

Le placard d’invisibilité

Dan Savage, qui en tant que gay connaît très bien les effets de placard et la distorsion de visibilité qu’ils induisent, est convaincu qu’en réalité nous sommes victimes d’un biais statistique : tant qu’elle ne conduit pas à la séparation, la non-exclusivité sexuelle reste socialement cachée. Les couples libres heureux sont quasiment tous dans un placard, et n’en sortent qu’en cas d’échec.

Si je fais le compte des gens qui nous côtoient ma femme et moi et qui sont au courant, on est 10 en tout (et encore, si son aventure à elle avait fait moins de vagues, on serait 3). Comparé aux quelques centaines d’amis, voisins, collègues ou parents qui nous connaissent, ça fait donc une sous-représentation d’au moins 1 contre 10 ou 1 contre 20. Et quand on va bientôt fêter nos 22 ans de vie commune dont 17 ans de mariage, quasi tout le monde va nous envisager comme un couple de contes de fées (et malheureusement nous ne comptons pas les détromper).

Donc en fait, vous connaissez certainement des couples libres heureux. Simplement vous ne le savez pas. Tiens, ça pourrait même être vos parents (s’ils ne se sont pas séparés après une infidélité…)

43 réponses à “Le couple libre, ça ne marche pas. Apparemment.

    • C’est tentant et probablement pas aussi risqué que ce qu’on imagine. Mais bon, quand on voit déjà les remous que ça cause dans un tissu d’amis proches prétendument ouverts, ça mérite d’y réfléchir à deux fois…

  1. Moi je suis en train de réfléchir à comment faire visiter le placard à des amis, mais c’est ma femme qui dit que ce n’est pas présentable 🙂

    En tous cas l’image du placard, c’est bien cela…
    Faudrait organiser un recensement anonyme sur le web, comptez-vous ! 🙂

    Il croire que pour vivre heureux il faut vivre caché, ou bien qu’il n’y a que le malheur qui peut nous contraindre à sortir du bois…

    • Déjà devenir visibles sur internet et dans les médias, ça aidera forcément. Mais sortir vraiment du placard auprès des amis et des parents, il n’y a que ça qui changera la donne. Peut-être que la notion de polyamour, de plus en plus médiatisée, permettra une transition en douceur (plus facile de dire à sa mère qu’on est amoureux de plusieurs personnes que de dire qu’on baise avec qui on veut).

  2. Avant notre coming out poly, je me sentais dans le placard. Avec une certaine peur d’être stigmatisé. Et habité d’un léger sentiment d’hypocrisie aussi (mais pas si fort que ça, car après tout, ça regarde qui d’autre que moi la façon dont je vis mes relations?)

    Le coming out privé, auprès d’amis proches, a tout de même été émancipateur. Et très riche aux niveaux des échanges et des réflexions que cela a entraîné.

    Le coming out public, via des publications pas très subtile sur les réseaux sociaux de la part de ma copine et de moi (dont cette image publiée à la Saint-Valentin: http://img46.imageshack.us/img46/1825/anarchierelationnelle.jpg), a suscité son lot de curiosité, d’ouverture aussi. Des amis vivant des trucs similaires pouvaient maintenant aborder la question directement avec nous, partager leur vécu, etc.

    Il n’y a eu aucun ressac négatif par rapport à ce coming out en deux temps. Ce qui m’amène à penser que le mouvement poly dans son ensemble est peut-être sur le point d’éclore aux yeux de la société. De se présenter à tout le moins. Et un blogue comme celui-ci y participe certainement!

  3. Je lis votre blog régulièrement mais n’ai jamais posté. Je suis en couple depuis 7 ans, et libre « officiellement » depuis 6 mois (bien que plutôt ouvert sur la question avant cela). Nous ne nous étendons pas sur le sujet mais lorsque nous parlons de notre vie amoureuse avec nos connaissances respectives, nous ne le cachons pas.
    Ni lui ni moi n’avons eu de retour négatif, mais ça reste de l’opinion entre semblables (mêmes opinions politiques généralement, petite trentaine, plutôt « ouverts »).
    Par contre en parler à nos familles ou au boulot, pas envie.

    • Cela dépend effectivement du niveau d’ouverture s’esprit des uns et des autres. J’imagine qu’avant de révéler quoi que ce soit à quiconque, je commencerais par une discussion sur le mariage et l’adoption dans les couples homosexuels (sujet disjoint en apparence, mais très proche au niveau des types de préjugés que ça révèle sur les gens). Si je le sens pas, il vaut mieux s’abstenir de révélations, à mon avis. Et en particulier au travail, le risque de représailles salopophobes est à mon sens trop élevé pour s’y risquer.

      • mon témoignage: moi je l’ai fait au travail, auprès de personnes choisies mais pas forcément intimes. Il suffisait que la conversation aborde le sujet du couple, et à la quarantaine c’est assez fréquent. Résultat : ça a été plutôt très bien accueilli, y compris de la part de personnes tendance catho pratiquant. Plusieurs types de réactions, de « j’y pense mais mon mari n’est pas assez ouvert » à « moi je ne pourrais pas, je suis trop exclusive » mais jamais de rejet ou de mépris. Je pense que le coming out est un devoir, pas par prosélytisme mais dans les cas où l’on sent simplement qu’ouvrir les yeux des gens sur une forme de liberté possible peut les aider. NB: je travaille dans une grande boite, ça peut aider.

      • Tant que ça reste de l’ordre de la confidence, ça peut passer. Mais un jour, ça peut passer dans le domaine du ragot et être retenu contre vous par des gens à qui vous n’avez pas fait la confidence.

  4. coucou,
    je suis en couple polyamoureux mais c’est vrai que mon entourage n’est pas au courant (sauf des amis très proches… dont certains le sont aussi 😉 ). En fait lire cet article m’a rappelé l’époque ou je parlais facilement aux gens du fait que j’étais en couple libre, irl et sur internet; et souvent, quand je parlais de ça, y avait des gens qui essayaient de me convaincre que ça ne marcherait pas, que c’était pas possible, que tout ça allait mal finir. Je n’ai aucun doute sur le fait que si je m’étais séparée de mon compagnon, tous ces gens auraient dit que c’était à cause du fait qu’on était en relation libre (comme si les couples monogames ne se séparaient jamais). Et le pire c’est que je sentais qu’ils VOULAIENT qu’on se sépare. Si bien qu’une fois alors que je reparlais à une de ces personnes après un certain temps, quand elle m’a demandée si j’étais encore avec mon copain, j’ai dit non. Juste par curiosité, peut-être aussi parce que je sentais que ça lui faisait plaisir que je lui dise ça. J’ai eu droit au « je te l’avais bien dit, blablabla, ça pouvait pas marcher blablablabla ».
    Dans ma relation précédente j’avais été infidèle mais mon ex ne l’a jamais su, et nous avons été heureux ensemble pendant 4 ans… Je crois que parmi les gens qui affirment qu’un couple ne survit pas à l’infidélité, beaucoup sont cocus, d’autres cocufient leurs partenaires, certains peut-être les deux à la fois!

    • Comme pour le mariage gay : je n’ose pas imaginer la curée qu’il y aura le jour où un journaliste couvrira le premier divorce gay de France. Avec un peu de chance, les vrais journalistes feront l’effort de préciser « oui mais non, ce n’est pas parce que blabla » mais rien que le fait de relater dans un média un divorce qui ne soit pas de pipole sera un signe en soi que ben si.

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  6. Merci pour cet article que je découvre un peu tard.
    Je suis en « couple libre heureux invisible », la seule personne à qui j’ai évoqué ça était ma meilleure amie que je pensais ouverte au sujet, elle l’a pris avec un mépris, m’a ensevelie sous une avalanche de préjugés…
    Je sais que tout le monde ne réagit pas comme ça, je parle souvent du sujet sans dire que c’est mon cas et que je le vis, les gens y semblent ouvert, alors peut-être qu’un jour je sortirai de ce placard, mais j’ai peur que les réactions soient différentes s’il s’agit de moi et pas de simples idées.

    Mais cet article est plutôt motivant 😉

    • Peut être que commencer par un coming out anonyme sur internet permet de se faire peu à peu à l’idée pour qu’ensuite franchir le pas dans la vraie vie soit moins vertigineux.

  7. Pour être moi même dans une relation libre (même si l’on réfléchit encore ensemble aux « modalités » de cette liberté) je me rends compte que ça n’est pas vraiment l’affectivité, la jalousie qui sont des freins mais plutôt des « détails » logistiques qui au fil du temps se font plutôt lourds.
    Dans beaucoup de cas par exemple, on se rend compte qu’une protection à 100% n’est pas possible, mais les risques que j’accepte de prendre pour moi ne sont pas ceux que j’accepte quand c’est aussi la santé de mon amoureux qui est en jeu.
    Et malgré tout, avoir une vie sexuelle exaltante avec préservatifs et sans rapports sexe/bouche n’est si évident. Au final, en théorie j’ai le droit, mais je ne l’utilise que rarement.
    Avez-vous déjà été confronté(e)s à ce type de problématiques?

    • Je pense deux choses : d’une part, les risques associés aux pratiques orales sont excessivement faibles si on ne parle pas de populations spécialement à risques (j’aurais un petit doute sur les clubs libertins) ; d’autre part, il faut ramener le risque aux autres risques qu’on est prêt à prendre. A partir du moment où on se teste régulièrement, si on connaît un peu les pratiques de ses partenaires (genre pas de mec bi qui fait du bareback sous les buissons avec des inconnus et qui ne se teste pas), et si on utilise des préservatifs, le risque majeur quand on sort, ça reste l’accident de voiture, pas les IST.
      Je compte faire un article sur ce sujet prochainement, quand j’aurai amassé assez de données concrètes pour appuyer mon propos.

      • Oui ce point est très interressant à développer car moi aussi c’est une des conséquences de l’union libre qui me tracasse. En effet, je ne pourrai jamais assumer la responsabilité de choper un truc et de le re-filer à mon copain, même si je me protège et que je pratique le safe-sex. Je peux assumer les conséquences de mes actes et de mes choix vis-à-vis de moi-même mais pas vis-à-vis de l’autre. J’imagine que cela fait partie de la discussion et du deal avec le partenaire.

  8. il y a quelque chose que je ne comprends pas dans certains commentaires ci dessus, certains parlent de polyamoureux et ensuite parle de leur compagne/compagnon. Ne devraient ils pas le mettre au pluriel (si c’est bien de polyamour et pas simplement
    non exclusivité sexuelle). voilà c’est juste une question.

    • Vivre le polyamour et être polyamoureux n’implique pas d’avoir forcément des relations, quelles que soit leur nature, avec plusieurs personnes… ni même d’en avoir tout court.
      C’est comme ça que je le vois en tout cas, on peut être poly et ne le vivre qu’avec une personne, pour un moment peut-être… désolée si j’ai mal compris la question.

    • Je pense que polyamour peut assez facilement s’employer comme synonyme de non-exclusivité sexuelle et amoureuse. A ce titre, comme le précise lloa, il suffit qu’il y ait la possibilité de plusieurs pour se dire polyamoureux-se.

      • Je suis quant à moi plutôt d’accord avec vridens. Il y a une grande différence entre le fait d’avoir la possibilité de rencontrer de nouveaux partenaires sexuels et celle d’avoir plusieurs relations amoureuses suivies. Dans polyamour, il y a amour.

  9. Dans ses principes, j’adhère entièrement à votre modèle de pensée. Mais il me reste une interrogation : quid des célibataires ?
    Si je comprends bien le couple libre libère les couples, mais lorsqu’on n’a pas la chance de vivre avec celui/celle qu’on aime (peut-être, justement, car il/elle est déjà en couple – libre ou non), est-ce qu’on est censé/e se contenter de quelques miettes ? La liberté sexuelle et affective ne remplace pas le fait de partager le reste, le quotidien, les projets… Offrir à un/e célibataire la possibilité de s’attacher à quelqu’un qui est en couple libre, c’est lui faire comprendre qu’il/elle ne sera jamais considérer comme l’officiel/le. Or je l’ai vécu, et je peux vous dire que les personnes en couple ne sont pas toujours celles du trio qui souffrent le plus.
    En somme j’aimerais beaucoup être en couple libre, mais vivre en tant que célibataire libérée (et seule de fait), plus jamais. Et le fait que l’adultère soit assumé ou non ne change rien au fond de ce problème (qui, j’en ai conscience, n’est pas la préoccupation principale de votre propos auquel je n’enlève rien de sa pertinence).

    • C’est parce que nous n’avons aucune culture du couple libre et de la façon de traiter les personnes qui ne font pas partie du couple. La seule référence que nous ayons, c’est le vaudeville où l’on se permet de larguer l’amante au moindre coup de vent, de la traiter comme moins que rien.
      C’est justement la clé du message que la communauté polyamoureuse essaie de faire passer : de tenir compte des besoins et des désirs de toutes les parties prenantes. Le couple n’a pas à avoir le pouvoir absolu sur la destinée des autres partenaires.
      Je compte prochainement traduire une série d’articles sur la façon de se comporter vis-à-vis de ces partenaires. Par exemple, si vous lisez l’anglais, vous pouvez aller lire : http://solopoly.net/2012/11/27/non-primary-partners-tell-how-to-treat-us-well/

      • Merci beaucoup pour le lien. Je continuerai à vous lire afin de découvrir cette façon de vivre l’amour.

  10. Bonjour ! J’ai découvert votre blog il n’y a pas longtemps… et j’adore !
    Moi et mon conjoint sommes ensemble depuis plus de 14 ans. Nous nous aimons et avons un enfant. Nous sommes en union libre. Chacun à le droit d’aller voir ailleurs, avec ou sans l’autre. C’est arrivé non par choix mais bien par circonstances. J’ai eu une aventure avec son ami et je lui en ai parlé. Nous en avons parlé les 3 ensemble, et avons même fait ça à trois à l’occasion…hummmm…. (oups désolé, j’ai des images qui me sont venues en tête) Je dois vous avouer que c’est beaucoup plus facile pour moi que pour mon conjoint de trouver quelqu’un qui est intéressé. Les offres d’hommes sont nombreuses tandis que les femmes intéressées à avoir un amant qui a une conjointe sont presque inexistantes.
    Nous avons fait notre *coming out * avec quelques uns de nos amis. Nous nous sommes fait jugés fortement. J’ai en tête une fois ou nous en parlions avec un de nos couples d’amis *fermés* lolll… et où ils nous disaient que c’était inconcevable pour eux. Finalement, un autre soir où nous sommes allés souper chez eux, une soirée bien arrosée en passant, et bien ils nous ont fait des avances. Quoi ? Vous qui nous avez jugé ? Et bien oui, ils voulaient essayer. Nous étions 5. Moi et mon chum, notre couple d’amis et une fille célibataire. Les hommes étaient aux anges, et nous aussi. Je dois vous dire que les lendemains ne sont pas toujours facile. Le regard des autres est différent ensuite. On se sent proche, bizarre, excité, intrigué…bref, une panoplie d’émotions nouvelles se développent. Et la vie reprend son cours, avec comme souvenirs des moments chauds et agréables en bonne compagnie. La clé du succès dans ce genre d’aventure, c’est la communication. Oh My God qu’on discute beaucoup.
    Bon, je disais ça simplement pour dire que le fait d’en parler autour de nous n’a fait que démontrer que tout le monde y pense mais que personne ne le fait par crainte d’être jugé.
    Il y a même déjà quelqu’un qui nous a jugé sévèrement et qui ensuite a trompé sa conjointe sans lui dire et ça à fait beaucoup de vagues. Vous savez, à l’instar de ceux qui gardent ça secret, les polyamoureux ouverts sont chanceux. Nous avons le droit de sauter la clôture en sachant très bien que nous serons accueillis par notre amoureux les bras et les oreilles ouvertes. Je dois vous dire que ça excite fortement mon conjoint quand je lui raconte mes histoires, et moi aussi ça m’excite que ça l’excite.
    Donc, tromper son chum ou sa blonde ouvertement ou non, c’est un choix, mais dites-vous que la plupart d’entre nous auront, un jour ou l’autre, des envies pour quelqu’un d’autre. Il suffit de décider d’en parler ou non à son conjoint. Nous ne sommes pas différents des couples *monogames* qui trompent leur conjoint.
    Continuez votre bon travail, je me sens moins seule en vous lisant !
    Elle xx

    • « La clé du succès dans ce genre d’aventure, c’est la communication »
      Je ne serais pas si optimiste. Je dirais plutôt que la clé de l’échec assuré, c’est l’absence de communication 😉
      Merci du témoignage.

  11. J’ai été en couple 15 ans. Depuis ma séparation (pas à cause d’infidélité), je vis célibataire et libre, plusieurs relations en mode non-exclusif. Je fais régulièrement des nouvelles rencontres. Depuis que j’assume ça, je découvre un autre monde, je suis passé de l’autre côté du miroir, d’anciens amis me révèlent la liberté de leur couple. Ma mère me révèle que ma tante couche encore avec son mari, même après 20 ans de séparation, etc. Je suis donc effectivement persuadé qu’il existe des millions de couples libres, à des degrés divers, et/ou infidèles bien sûr. Et je suis de plus en plus interrogé et choqué de l’image sociale du « couple », comme imposée.

    • Le plus fort étant l’extrême naïveté avec laquelle les médias s’interrogent sur les infidélités des un(e)s et des autres, à toujours vouloir voir un problème, un symptôme, une anomalie… Alors que sur la durée, c’est bien l’exclusivité heureuse qui est l’anomalie.

  12. Pingback: Couples atypiques : on vous attend au tournant | les fesses de la crémière·

  13. Pingback: Dix mauvaises raisons de devenir un couple libre | les fesses de la crémière·

  14. Salut !
    En lisant plusieurs de vos articles et commentaires, je ne peux m’empêcher de m’insurger un tout petit peu.
    Je comprends votre volonté de casser des préjugés et une « dictature de la monogamie ». Chacun devrait être libre de choisir sa façon de vivre son couple comme il l’entend sans être jugé (du moins, tant que cela ne fait de mal à personne).
    Mais n’êtes-vous pas en train de tomber dans l’excès inverse en critiquant si durement la monogamie ? À vous lire, c’est un contrat implicite et contraignant que personne ne choisit vraiment. Être monogame semble rimer avec être hypocrite… Je pense que deux personnes peuvent choisir l’exclusivité amoureuse et sexuelle, se mettre d’accord là-dessus et être très épanouies et heureuses avec ça… Votre choix de couple libre est probablement le meilleur pour vous, mais de là à prôner qu’il est le meilleur en soi… Il semble que vous êtes en train de faire ce que vous reprochez aux autres : juger ceux qui ont fait un choix de vie différent du vôtre. Ce n’est pas parce que la société préconise d’être monogame (ce qui est de moins en moins vrai à mon humble avis mais c’est un autre débat) qu’être monogame est un mauvais choix. Ne pas vouloir être en couple libre, ce n’est pas être fermé d’esprit. Être fermé d’esprit, c’est ne pas concevoir que les gens puissent choisir un autre système que le nôtre.
    À part ça, je n’ai pas de critique à faire à votre initiative, je trouve ça intéressant et vous dessinez bien 😉

    • J’avoue.
      Je suis de moins en moins tolérant vis-à-vis de la promesse d’exclusivité.

      Je n’ai aucun problème avec la monogamie « de fait », quand on est bien ensemble, qu’on n’a pas la tentation d’aller rencontrer d’autres personnes. Chacun fait ce qu’il/elle veut de sa liberté. Rien n’est attendu, mais c’est comme ça que ça tombe.

      Par contre, quand on fait de l’exclusivité un socle du couple et un serment solennel, mon opinion (qui se renforce à mesure que j’écris ici), c’est que c’est une ingérence illégitime dans la liberté de l’autre. Je l’ai résumé sur un ton léger dans cet article : exclusivité sexuelle – la seule qui ne fasse pas bondir.

      Je prévois de m’en expliquer plus avant dans un prochain article. Voici l’ébauche de ma réflexion. Essentiellement, ça tourne autour de la perception sociale de ce qui peut être considéré comme légitime. On jugerait dysfonctionnel un couple dans lequel l’un et l’autre auraient à faire la promesse de ne jamais passer du temps en tête à tête avec quelqu’un de l’autre sexe ; ou de ne jamais dormir ailleurs qu’au domicile conjugal ; ou de toujours manger bio. Mais on considère totalement légitime que l’un et l’autre doivent assujettir mutuellement leur liberté sexuelle.

      A mon sens, ça traduit deux incohérences dans notre culture :
      – on trouve ça normal de traiter le sexe comme quelque chose de fondamentalement différent de tout le reste.
      – on trouve ça normal d’attendre de l’autre un renoncement à une partie de sa liberté qui pourtant n’a pas à priori d’impact sur la vie du couple (la preuve, c’est qu’il faut espionner l’autre pour savoir s’il nous trompe avec sa collègue –absence inacceptable– ou s’il est vraiment en train de finir un dossier urgent — absence compréhensible).

      • Bien vu, mais la rhétorique de votre article a ses limites. Permettriez-vous à votre moitié d’aller fonder une autre famille, parallèlement à la vôtre ? Être en couple, c’est aussi se fixer des limites. Après, à chacun de voir si ces limites sont acceptables. C’est un choix individuel (ou « bi-individuel »), donc il n’y a pas de bon ou de mauvais choix en soi.
        Pour le reste, ne me faites pas croire que vous même considérez le sexe comme 100% équivalent à tout le reste… L’abondance de (très beaux) dessins érotiques sur votre site témoigne tout de même de la grande importance que vous lui accordez 😉 De plus, votre vision du couple libre semble (à moins que je ne me sois pas encore assez renseignée, auquel cas je m’excuse) ne concerner que le sexe. Pas question d’aller fonder une famille ou faire des projets avec quelqu’un d’autre, je me trompe ? Même le couple libre a besoin de poser certaines limites. Alors pourquoi le sexe devrait-il faire exception à ce qui est exclusif au partenaire ? Nous renonçons bien à d’autres libertés lorsque nous sommes en couple. Pourquoi pas à celle d’aller forniquer ailleurs ?
        Pourquoi serait-il une erreur de renoncer à cette partie de notre liberté par amour pour une personne ? Si je sais que je fais de la peine à mon copain en allant voir ailleurs, n’est-il pas normal que j’y renonce ? Si le sexe est un désir si banal, est-il si difficile d’y renoncer au nom de l’amour ? Sans compter que tout de même, si j’ai envie de faire l’amour, ben… Mon copain est là, quoi ! Pas si difficile, donc, de rester fidèle : rien de dysfonctionnel. Alors qu’avouez qu’éviter tout contact avec l’autre sexe (pour reprendre votre exemple) est nettement plus difficile à réaliser, d’où le jugement que cela risque d’être dysfonctionnel. Mais tant qu’on reste dans le domaine du fonctionnel, à chacun sa façon de gérer ses propres limites.

    •  » Nous renonçons bien à d’autres libertés lorsque nous sommes en couple. Pourquoi pas à celle d’aller forniquer ailleurs ? »
      Bien sur, mais est ce que cela veut dire pour autant que renoncer à la liberté de « forniquer » ailleurs est légitime pour autant ? Elle est là la vraie question surtout.
      Par ailleurs, si j’ai mis le terme « forniquer » en guillemets, c’est que pour vous le couple libre s’arrête plus ou moins au sexe alors qu’en réalité, on peut aller bien plus loin que ça.

      « Pourquoi serait-il une erreur de renoncer à cette partie de notre liberté par amour pour une personne ? Si je sais que je fais de la peine à mon copain en allant voir ailleurs, n’est-il pas normal que j’y renonce ? »
      A l’inverse, si vous vous souffrez de devoir rester exclusif, n’est il pas normal que votre copain renonce à son désir d’exclusivité ? Vous faites comme si une souffrance était plus légitime qu’une autre. Ce que vous appelez « normal » recouvre d’une norme, qui justement ne convient pas à tous.

      « Sans compter que tout de même, si j’ai envie de faire l’amour, ben… Mon copain est là, quoi ! »
      C’est triste ce que vous dites parce que vous sous-entendez probablement s’en vous en rendre compte en plus, que vous faites l’amour avec votre copain parce que vous avez envie de faire l’amour et pas parce que vous avez envie de lui.
      Le couple libre permet de vraiment être avec quelqu’un parce qu’on en a envie et non parce qu’on le doit.

      « Pas si difficile, donc, de rester fidèle »
      J’ai envie de répondre : facile de rester fidèle quand on a pas d’occasions surtout. Parce que parfois, certains se disent fidèles parce qu’ils n’en ont jamais eu l’occasion surtout et pas par réels principes.

  15. Pingback: Le couple, ça ne marche pas : je sais, j’ai essayé | les fesses de la crémière·

  16. Pingback: Quand les ami-e-s ne sont d’aucun secours | les fesses de la crémière·

  17. Après plusieurs années de discussions sur ce sujet avec ma compagne elle a enfin (si j’ose dire) rencontré et baisé avec un mec. Je savais avant et, après, elle m’a raconté dans le détail leurs 2 heures…
    Notre « convention » repose sur plusieurs principes:
    1, elle, et elle seule, peut avoir des relations sexuelles hors notre couple.
    2, elle me prévient avant (je suis prêt ou pas et je dis).
    3, elle leur dit qu’elle vit avec moi et que ce n’est que (si j’ose encore dire) du sexe avec eux.
    Sauf que, car il y a un « sauf que », elle n’arrive pas à dire franchement que je sais qu’elle est avec untel ou untel au moment ou ça se passe ni qu’elle vit avec moi ( ils s’imaginent donc que nous sommes ensemble mais ne vivons pas ensemble)…cela créé de la confusion car ils la croient libre de tout faire avec eux à tout moment. Elle n’arrive pas encore à dire qu’elle aime le sexe tout simplement.
    C’est un peu chiant mais on progresse. N’assumant pas encore complètement la clarté totale « je vis avec un homme qui me laisse libre de m’éclater sexuellement si ça ne pose de problèmes (voyages, sorties, repas, envie de rester nous deux…) à aucun et surtout à notre couple…Elle a peur de passer pour une « salope » alors qu’elle est juste normalement hétéro pleins pots…
    Et moi je ne supporte pas de passer pour le bon cocu de service alors que ses récits sont hyper excitants pour nous deux…
    Du coup ben, ce n’est pas du poly amour en fait…pisque ya pas d’amour avec les autres mais, je le pense, les autres devraient clairement savoir ce qu’elle n’arrive pas encore à leur dire et ils ont tendance à insister (sms, mails) et ça me va moyennement…

    • Il vous faut peut-être vous rapprocher des libertins, tendance candaulistes. Il y a de par le monde des gentils amants qui adorent l’idée que Madame ait son homme à elle chez elle, et qu’eux-mêmes ne soient que de passage, et qui n’osent prononcer le mot de ‘salope’ que quand Madame insiste.

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