La monogamie est-elle naturelle ?

L’espèce humaine est par définition artificielle. Donc cette question n’a pas de sens. Pour moi, être monogame, c’est un peu comme être végétarien. C’est surtout un choix.

couple noir blanc dessin crayon étreinte nu sépia

La monogamie est-elle naturelle ? (ref. photo (c) x-art.com)

Notons d’abord que l’argument du « naturel » est toujours éminemment piégeant. C’est celui qu’utilisent les opposants au mariage pour tous, les anti-contraception, les ultra-libéraux du darwinisme social, les sexismes et les racismes de tout bord. Rien que pour ça, il faudrait s’abstenir d’y avoir recours. Par principe.

L’espèce humaine n’est pas naturelle

C’est un peu radical mais je pense pouvoir affirmer que l’espère humaine n’est pas naturelle. La définition d’un truc naturel, c’est quand les humains n’y ont pas mis leurs pattes. Et bien l’espèce humaine a été très largement forgée par des humains. Nous sommes donc une espèce artificielle, par construction.

Des exemples de trucs pas du tout naturels qui sont consubstantiels à l’espèce humaine ?
Manger cuit ; écrire ; se déplacer autrement qu’à pied ; habiter dans des maisons chauffées ; communiquer électroniquement ; choisir d’avoir des enfants ; cultiver les champs ; fabriquer des trucs en métal ou en plastique ; porter des habits ; se couper les cheveux ; se brosser les dents ; mettre de la crème ; faire de la musique ou du dessin érotique…

En fait, je pense que presque rien de ce que nous faisons n’est « naturel ». Et donc ?

Le choix et le ressenti

Et donc je pense que le côté naturel, tout en n’étant pas transgressible à l’infini*, n’est jamais un argument en soi tant notre espèce est variée et plastique. Tout se ramène à deux éléments très personnels : le choix et le ressenti (et les conséquences pour les autres mais je fais l’hypothèse que nos choix sont éthiques).

(* ne serait-ce que par nos limites physiologiques et notre héritage génétique)

On peut choisir d’être végétarien, que ça soit naturel ou pas. Et ensuite, le ressenti fera que ce choix sera plus ou moins difficile à porter. Ce ressenti peut être bon ou mauvais, physiologique (meilleure santé ou bien troubles métaboliques) aussi bien que socio-culturel (fierté d’accorder son style de vie à ses principes, ou bien emmerdements logistiques et familiaux pour adapter le menu).

Quand quelqu’un a du mal à travailler dans un bureau ou à se conformer à des horaires, les autres le considèrent anormal. Lui va plutôt invoquer le fait que travailler dans un bureau n’est pas naturel (mais qui parcourt encore la savane pour y trouver sa subsistance ?). Il peut choisir de s’efforcer de travailler dans un bureau et avec des horaires fixes, mais si c’est insupportable (ou même si c’est supportable mais que ça le rend pas heureux), il peut aussi choisir un boulot où on travaille en plein air un peu quand on veut – il sera peut-être moins payé mais sûrement plus heureux.

Ainsi, si on ne ressent pas négativement le fait de vivre selon les principes du couple monogame, que ça soit naturel ou pas, il n’y a aucun mal à se conformer au modèle, de façon plus ou moins stricte. Ça a d’ailleurs été mon cas pendant 20 ans ; mon seul regret, c’est qu’à l’époque ç’ait été un choix « par défaut » et non pas un choix explicite et informé.

A l’inverse, si on sent profondément que pour soi ça colle pas (et je ne nie pas qu’il puisse y avoir une part de naturel dans ce ressenti, je dis juste que ce n’est pas un argument suffisant), on peut aussi choisir, au moins dans certaines parties du monde, de vivre autrement.

Et ce blog, c’est un peu pour montrer qu’un autrement est possible, pour qu’on puisse justement faire un choix explicite et informé.

27 réponses à “La monogamie est-elle naturelle ?

  1. Pingback: La monogamie est-elle naturelle ? | Myster Jo·

  2. Bonjour,

    Tout d’abord, j’adhère totalement à l’idée que l’être humain n’a plus, à l’heure actuelle et dans nos contrées, de comportement naturel. Toutefois, j’ai du mal à saisir le sens de ce passage :

    « On peut choisir d’être végétarien, que ça soit naturel ou pas. Et ensuite, le ressenti fera que ce choix sera plus ou moins difficile à porter. Ce ressenti peut être physiologique (troubles métaboliques, ennuis de santé) aussi bien que socio-culturel (emmerdement logistiques et familiaux pour adapter le menu). »

    Je me méprends peut-être mais il me semble que vous étayez votre propos en argumentant sur le fait que le végétarisme (et la monogamie, du coup) n’aurait que des effets négatifs. Or, d’une part, votre exemple est faux (il est impossible d’avoir des ressentis physiologiques négatifs en devenant végétarien, je me demande bien quelles sont vos sources), et d’autre part, vous faites totalement l’impasse sur les ressentis moraux positifs qu’implique tout choix en accord avec sa conscience. Un peu comme si je résumais le polyamour au problème d’échanges de SMS trop présents (cf. un autre article). Or, tout choix, dès lors qu’il est choisi, n’est pas subi, et a donc plus de conséquences positives que de négatives. Sinon, on aurait fait un autre choix, c’est logique.

    Je suis tout à fait d’accord que la monogamie devrait être un choix éclairé et non un comportement par défaut comme c’est encore souvent le cas. En ce sens d’ailleurs, et malgré qu’on puisse bêtement résumer la monogamie à la privation de partenaires sexuels multiples et le végétarisme à la privation de viande, ils ne sont pas du tout comparables. Si la monogamie est généralement un comportement par défaut, le végétarisme, lui, est le plus souvent le fruit de recherches et de réflexions. Nous vivons dans une société où le comportement alimentaire « normal » par défaut est celui de manger les animaux. La monogamie est donc, selon moi, beaucoup plus proche de ce comportement que du végétarisme.

    • Votre argumentaire est tout à fait valable sous l’angle de la ‘normalité’ : on mange de la viande par convention / on est monogame par convention.

      En revanche, quand on pose la question de savoir ce qui tient la corde dans le débat « naturel ou pas », la monogamie se retrouve du même côté que le végétarisme. Procédons à un vote google:
      « vegetarianism is natural » => 3560 resultats
      « vegetarianism is not natural » => 13500 resultats
      « la monogamie est naturelle » => 3600 resultats
      « la monogamie n’est pas naturelle » => 10000 resultats

      Donc mon parallèle n’est pas totalement hors sujet.

      • Quand on fait la recherche en français, il y a plus de résultats pour « le végétarisme est naturel » (735.000), que pour « le végétarisme n’est pas naturel » (482.000), cela ne place donc pas la monogamie et le végétarisme du même côté de la normalité selon les statistiques Google. Il me semble plus judicieux de faire la recherche dans la même langue si l’on veut obtenir des résultats comparables sur le plan socio-culturel.

        Je l’ai peut-être lu de travers mais j’avais l’impression que votre article répondait justement au fait que le « choix par défaut » était la monogamie, ce qui n’est jamais, en France du moins, le cas du végétarisme. Je ne vois donc pas du tout en quoi c’est comparable.

      • Il ne faut pas oublier les doubles guillemets, sinon les réponses google correspondent simplement à des pages où les différents mots sont présents mais pas forcément dans cet ordre (et donc ça ne veut plus rien dire en ce qui nous concerne).

        En l’occurrence, quand on fait la recherche en français, ça fait du 1 (naturel) contre 385 (pas naturel). Ayant jugé ces résultats non-significatifs, j’ai ensuite fait la recherche en anglais (sachant que le courant végétarien en France est très largement influencé par la culture UK/US, on peut considérer que c’est socio-culturellement relativement valable, ce qui ne serait pas le cas des questions de monogamie étant donné l’écart traditionnel de religiosité/puritanisme entre la France et les pays anglo-saxons).

  3. Je ne suis pas d’accord sur le fait de dire : « Ce ressenti peut être physiologique (troubles métaboliques, ennuis de santé) ». La santé des végétar/liens et des omnivores a été étudiée. Les végé sont en bien meilleur santé que les omnivores…. Les ennuis de santé que vous avancez ne sont valables que dans peu de cas : ceux qui, comme la plupart des omnivores mangent déséquilibrés. La seule carence possible concerne les végétaliens concernant la B12 (et encore on la stocke et on a besoin de je ne sais plus combien de microgrammes par jour… donc on peut se retrouver carencer surtout après des années de végétalisme !). Désolée mais j’aimerai que ce mythe tombe !

    • J’aurais pu dire veganisme. Bon mais de toute façon ce n’est pas le propos de l’article, même si je suis en gros d’accord avec vous. C’est d’ailleurs pour ça que j’insiste sur la fait que c’est avant tout un choix.

  4. Lorsque l’on fait les 2 recherches en anglais (et avec des guillemets, vous avez tout à fait raison sur ce point ;-)), la monogamie ne se retrouve pas du même côté que le végétarisme au niveau de ce qui est jugé naturel ou non. Il y a presque 20% de végétariens dans les pays anglo-saxons contre 2% en France, et ce depuis plus de 20 ans, on ne peut donc pas dire que la France soit influencée par les États-Unis ou l’Angleterre en ce qui concerne le végétarisme, du moins pas plus que dans tous les autres domaines de la vie, y compris la sexualité. Certes, les végétariens/végétaliens ont des lectures et références anglo-saxonnes car il n’y en a pas en France, de même que sur ce blog on trouve des traductions d’articles en anglais. Je pense au contraire que le puritanisme américain se compare aisément à l’indécrottable « carnivorisme » français !

  5. Je découvre votre blog et ne me lasse pas de le parcourir. Il nous fait nous poser des questions très intéressantes, et vos réflexions sont très pertinentes (que l’on soit d’accord ou non).

    C’est d’ailleurs marrant que je « tombe » dessus (on l’a partagé en lien dans mes contacts FB), à ce moment précis de ma vie où je me suis déjà posé plusieurs fois cette question sur la monogamie.
    Et la réponse que je m’en fait tant aussi à ce qu’elle ne soit pas naturelle mais une résultante de l’Histoire de nos culture, des habitudes formés des siècles durant dans nos sociétés et des rapport Femme / Homme, que l’on a jamais remis en questions (ça en ferait, des manifs de guignols…!), et surtout pour ma part suivi d’un certains modèle parental (pourquoi pas un article à ce sujet?)

    Et pourtant je suis en couple monogame, et n’est pas vraiment le désir d’aller voir ailleurs car je suis bien avec la personne qui m’accompagne (jusqu’à ce que certains désirs se réveillent?). Mais ce qui m’a fait me questionner provient chez moi notamment de ce modèle parental amoureux qui m’a précédé et éduqué, mes parents ne s’étant jamais quitté (d’ailleurs ils passent leur temps ensemble, ce qui m’a valu un schéma de possessivité et d’exclusivité dont il est dur de se défaire) le tout malgré une période d’adultère tumultueuse qui a duré des années, et qui s’est arrêté car l’un des deux en aurait littéralement quitté la vie… (l’un a donc du taire ses désirs, par une certaine menace au final…). Me voilà donc ado à l’époque face à la possessivité et la jalousie maladive de l’un des deux, deux « tares » (à mes yeux) qui me poursuivent et que je reproduis inconsciemment (j’ai beau le savoir, j’arrive très difficilement à m’en défaire! bordel que c’est dur… et pourtant j’y travaille).
    Et aujourd’hui, avec le recul, quelques retours à soi et un travail sur mon passé, je comprend que je suis carrément conditionnée par ce modèle de « jamais l’un sans l’autre ». J’ai énormément de mal à me garder ce temps personnel qui doit être si précieux, je veux tout faire avec l’autre, et devient tarée si il reprend contact avec d’anciennes connaissances relationnelles, ou qu’il semble plaire à une autre femme. J’aurai mieux fait peut-être de ne pas en prendre conscience car c’est vraiment compliqué de faire taire son ego, et d’être consciente d’un comportement que l’on sait inutile mais si tenace. Bon, j’y travaille j’y travaille…

    Bref, je me suis éparpillée dans mon exemple perso, mais tout ça pour dire que malgré tout, je réussi à poser les choses et me demander si la monogamie, ce schéma sociétal qui nous domine, est naturel. Et bien je pense que non, que même si je suis conditionnée au départ à devoir suivre cet exemple, je sais au fond de moi qu’il n’est pas inné, mais une construction sur des siècles de « civilisation » (occidentale, française), et quand bien même dans ma vie je ne réussirai pas à faire autrement (que ce soit parce que je n’arrive pas à dépasser cette habitude ou que mon compagnon le refuse), je n’en ai pas moins l’envie que ce système de pensée amoureux et relationnel puisse évoluer et que l’on remette en question le couple, comme vous le faites si bien dans vos articles, afin de libérer nos désirs, et arrêter de tout dominer par nos égos peureux et dépendant de l’autre.

    Merci aussi pour vos articles sur la jalousie, j’en avais bien besoin. 😉

  6. Et bien je pense que ce serait intéressant de demander aux personnes qui sont très jalouses quelle a été leur modèle parental?

  7. la vraie fidelite est celle du coeur….etre fidele est respecter ses propres regles de couple quelles qu elles soient….
    oui nous sommes un couple libertin, echangiste, unis…tres amoureux, sinon ce ne serait pas possible vivre cela….et en totale confiance,….
    notre sexualite reflete notre vie et et notre relation….d un cote « faire l amour » d un autre cote du sexe…
    il n y a pas deux semaines qui se ressemblent au niveau sexuel entre nous depuis 10 ans
    et nous vivons tout ensemble et pour le plaisir des deux…
    les tabous n existent pas….juste des gouts sexuels…..

    • « Respecter ses propres règles de couple » : et avoir le courage de les rediscuter quand on en éprouve le besoin. Trop de gens s’imaginent que parce qu’ils ont pris un engagement monogame, il y sont tenus à vie, et qu’il est normal de péter un câble quand l’autre suggère que peut-être il/elle apprécierait qu’on révise l’engagement… Alors plutôt que d’oser parler, ils vont choisir de partir (ou l’autre va les pousser dehors).

  8. Bonjour à toutes et tous,

    Je reviens en vos contrées pour y relire et découvrir de nouvelles choses et de forts bons articles 😉
    Et voilà-t-y- pas que je retombe sur le mot naturel… toujours intéressant, souvent interpelant.
    De tous les propos que je lis, je n’en vois aucun qui me semble aberrant ou décalé…
    Encore une fois, il s’agit de bien se mettre d’accord sur la définition d’un terme, sa portée et son assertion précise dans le contexte qui nous occupe.

    Nous pouvons donc dire ceci:
    1. si 1% de toutes les espèces animales (connues) sont fidèles vraies (à savoir socialement et sexuellement); ce n’est donc pas une caractéristique humaine et donc pas une « construction » sociale, comme beaucoup voudraient en fait nous le faire croire.
    2. Si la fidélité renvoie à une notion d’exclusivité, chez les animaux observable soit socialement, soit sexuellement, soit les deux… cette exclusivité n’est pas une construction humaine, comme beaucoup aimeraient nous le faire croire.
    3. Qu’est-ce qui est naturel? Qu’est-ce qui ne l’est pas? En regard de ce qui précède, et ceci demeure mon opinion, est naturel ce qui a x probabilité de se produire dans le monde sur lequel je vis. Donc… tout est naturel, précisément puisque rien ne peut pas l’être, car cela se produit. Or tout ce qui se produit est par définition naturel. Il serait présomptueux de penser que l’humain, par son évolution, a réussi à s’extraire de la nature. Il reste et demeure le produit de sa propre évolution, elle-même parfaitement naturelle. Rien de ce que fait, pense ou construit l’humain ne peut être autre chose que naturel. Il parait effectivement rassurant de se dire que les enjeux, la maitrise et nos pouces opposables nous ont extrait du règne animal et surtout la conscience que nous en avons nous place hors de la nature et du super règne animal. Or l’être humain demeure un mammifère, cordé, doté de poil et sécrétant du lait… point barre, rien de plus rien de moins.

    IL en va de même, si l’on s’intéresse à la polyandrie (une femelle, plusieurs mâles); la polygamie (un mâle plusieurs femelles), l’homosexualité, l’hermaphroditisme, et j’en passe et des meilleures. Rien de ce qui arrive à l’homme n’arrive qu’à lui, et ses comportement, catégorisés, identifiés et reproduits, ne sont pas exclusifs de sa condition…toute naturelle et animale.

    L’humilité est sûrement la chose la plus cruellement manquante à l’intelligence humaine, et le bon sens celle qui est le plus largement revendiquée à la surface de notre belle terre.

    Il s’agit ici d’identifier une « tierce » voie institution, reconnaissable, identifiable, à l’image de tous les autres modèles, afin que certains individus puissent s’y retrouver, se retrouver, se sentir moins seuls et abandonnés, moins jugés ou catégorisés péjorativement par l’establishment accompli et assis (qui lui est une construction sociale). Ce n’est pas en effet l’occurrence d’une variable qui est une construction, c’est sa systématisation et sa catégorisation en vue d’être reproduite qu’il l’est. Toutes et tous ont besoin de modèles (catégoriques-> cf. impératif catégorique de Kant) pour identifier l’autre…c’est bien pour s’identifier eux-même…puissant déficit intellectuel et cognitif, limite exceptionnelle de l’intelligence humaine qui ne comprend qu’après avoir réduit! Car oui l’intelligence humaine a ceci de terrible, c’est qu’elle s’appuie sur de la matière et des formes qui sont finies…

    Mais sans vouloir m’étaler… je voulais juste signifier ceci:
    1. Que je considère important que tous puissent s’exprimer et surtout se sentir eux-mêmes…dussais-je ne pas être d’accord.
    2. que toutes et tous sont libres, c’est certain, mais ils l’oublient trop souvent!
    3. Que l’on soit dans le consentement comme dans l’exclusivité, que l’on soit dans la poly ou dans le mono…je ne vois rien de plus ou moins naturel…toute chose étant égale par ailleurs…
    4. Enfin …je parlais d’humilité, je ne connais pas la nature humaine et je n’ai pas la prétention un jour d’y arriver… ce que je sais par contre…c’est que l’être humain ne peut absolument se soustraire à la NATURE. Il ne peut-être que naturel. Rien d’autre… même en fabricant des bombes H ou A, même en posant le pied sur la lune ou en mourrant dans ses cités… rien d’autre qu’une expression possible d’une évolution naturelle de l’espèce Homo sapiens sapiens. Et la nature se fait fort, quotidiennement, de nous le rappeler. Rien ni personne à ce jour n’a réellement créé quoi ce soit… tout au plus a-t-on modifier des formes en travaillant la matière…mais jamais l’homme ne fut créateur… il n’a été que le forgeron… rien de plus, rien de moins.

    Quant à considérer que les comportements humains pourraient aujourd’hui ne plus être naturels… je ne vois rien d’autre autour de moi qu’une réduction et une intensification de ce que l’HUMAIN a appelé la LOI du TALION… absolue loi régissant les échanges énergétiques dans la nature…en vue de maintenir la vie… Plus efficace, plus meurtrière, plus intense est la loi humaine, qui juge, prive et lobotomise les gens ….

    Soyez-libres! Simplement. Vivez…comme vous l’entendez…n’attendez pas des autres qu’ils vous disent que c’est juste ou faux! N’attendez pas d’eux qu’ils vous reconnaissent! Car ils n’ont pas à le faire! Ils sont eux…vous êtes vous! La seule chose que nous puissions exiger c’est que toutes et tous puissent dire et vivre… Après, que je sois comme eux, seul ou unique… rien de plus unique, rien de moins unique…je suis moi, vous êtes vous…et vous n’avez pas BESOIN de moi pour savoir qui vous Êtes!

    Queer, homos, LGBT, noirs, juifs, normo ou surdoués… on s’en fout! Vous ETES! Et la CHANCE est là! N’oubliez jamais que rien n’est dû… une chance au mieux… un accident au pire! Je vous vois et je sais que vous existez…cela me suffit! Je ne vous demande pas de me dire si ce que je fais est possible ou non puisque je le fais… or tout ce qui est possible est naturel…et ne sera jamais rien d’autre!

  9. La famille naturelle, c’est pas le mariage, c’est pas le couple, c’est le matriarcat : non pas la domination des femmes (gynarchie), mais une société sans père ni mari, mais pas sans oncles maternels. Chacun reste vivre chez son clan maternel, le père n’est pas reconnu, et ce sont les oncles et tantes maternels, qui avec les grands mères et grands oncles, aident les mères à élever leurs enfants. Puisqu’il n’y a pas de vie à 2, chacun est libre d’avoir autant de partenaires que désirés et de changer à volonté, et ce, en toute discrétion (les relations sont secrètes et nocturnes). Les derniers à vivre ainsi se trouvent dans le Tibet historique, dans le Yunnan chinois, le peuple Moso qui vénère la déesse Gemu, la montagne-mère :
    http://matricien.org/geo-hist-matriarcat/asie/moso/

  10. Ça fait du bien de te lire!
    Merci : )
    je me retrouve vraiment dans chacun de ces textes et c’est une véritable bouffée d’air!

  11. Je ne suis pas du tout d’accord sur l’idée que l’espèce humaine n’a plus rien de naturelle. Au contraire, je pense qu’elle est toujours naturelle, que tout ce qui existe est naturel, et c’est le mot artificiel que je trouve…artificiel.
    L’homme étant un produit de la nature, tout ce qu’il entreprend et construit, est par association, naturel. Alors oui, quand on cherche la définition de naturel on trouve « ce qui suit le cours spontané des choses, par opposition à artificiel ou forcé, cela peut paraître contradictoire ». Mais finalement, construire des outils ou cuire ses aliments pourrait être assimilé à des caractéristiques évolutionnistes de l’être humain, au même titre que la marche bipède par exemple. Et puis, certaines des activités que tu cites comme non-naturel se retrouve dans la nature. Les hommes se brosser les dents, mais beaucoup d’autres espèces, notamment les chats se la vent les dents en mâchant certaines herbes. Les hommes fabriques des outils, mais certains espèces le font aussi. Il existe aussi une race de fourmis qui capture d’autre fourmis pour en faire leur esclaves. Les fourmis d’ailleurs, comme les hommes font aussi de l’élevage.
    Je pense que de dire que l’homme s’est complètement coupé de la nature est n’est plus naturelle est aussi dangereux que de dire que l’homme est la plus intelligente des espèces et que la nature doit se plier à sa volonté. Dans les deux cas, cela isole l’homme du reste des être vivant, comme s’il avait une place à part, alors que non. Maintenant, je ne dis pas que les actions des hommes sont sans conséquences. Au contraire, l’homme dérègle souvent les écosystème dans lesquels il s’installe. Mais il n’y’a pour moi, rien d’artificiel. Car il faut aussi se sortir de l’idée que tout ce qui est « naturel » est positif, bénéfique. La nature ne connait pas le bien ou le mal, elle s’en fout. Elle ne fait qu’exister. Elle peut aussi bien produire des choses qui lui seront bénéfiques, comme des choses qui lui seront mortel. Mais il est vrai que pour la faire survivre, il faut réussir à vivre en accord avec elle.

    Je me rend finalement compte que tout ce que j’ai dit n’a rien avoir avec le sujet en question, la monogamie. La monogamie est-elle naturelle ? Je répond oui. Tout comme la polygamie d’ailleurs, ou le fait de refuser de vivre en couple.

    • Tout dépend de la définition de naturel. Si on considère que l’homme est un produit de la nature et que les productions de l’humanité sont naturelles, alors les matières plastiques, la musique amplifiée, les applications iPhone et les fuites radioactives sont naturelles. Moi ça me va. Mais dans ce cas, on n’a effectivement plus l’utilité du mot ‘artificiel’ 😉

  12. A mon avis, la monogamie n’est pas naturelle! Elle est culturelle. Elle a été élaborée petit à petit à partir du néolithique. J’en veux pour preuve non seulement les problèmes relationnels qu’elle pose quand les couples, à un moment de leur vie, tombent forcément dans le carcan des difficultés relationnelles où un, ou les deux partenaires cherchent la « petite bête » envers l’autre: critiques, reproches, stigmatisation qui débouchent le plus souvent sur l’impossibilité de continuer à vivre ensemble…
    Mais il n’y a pas que cela. Si l’on lit (aussi entre les lignes) ce qu’ont dit les biologistes et les généticiens, notamment Albert Jacquard, on s’aperçoit que l’homme est fait pour disperser ses gènes au maximum et la femme pour en récolter le plus possible…
    Il y a aussi une question fondamentale à se poser: pourquoi en effet la femme, au contraire de toutes les autres femelles des mammifères – à part les bonobos et peut-être une ou deux autres espèces – pourquoi dis-je la femme peut faire l’amour tous les jours de l’année si ça lui chante… Et même plusieurs fois par jour pour les mieux nées…
    Cette caractéristique est certainement à la base de l’évolution de l’humain. Qu’on songe simplement aux bébés naissant au plus mauvais moment de l’année. Là où ils ont très peu de chance de survie. Cela a certainement engendré un intense développement cérébral chez l’homme pour savoir comment nourrir et préserver le nouveau-né. Chez les animaux, rien de semblable, le nouveau-né nait lorsque la saison lui est le plus favorable pour qu’il ait le plus de chance de survie.

    • C’est la position défendue par Christopher Ryan et Cacilda Jetha dans ‘sex at dawn’. J’ai un point de vue plus nuancé. Je pense que pour certain(e)s, coucher avec une seule personne peut sembler parfaitement ‘naturel’ (au sens où ça ne cause aucune gêne ou aucune détresse), quelle que soit l’origine du sentiment. Et ça me suffit.

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