On ne va pas se mettre des oeillères : l’humain est accro à la nouveauté, et le risque est grand de confondre « nouveau » et « mieux ». Une des craintes qui revient régulièrement à propos du couple libre, c’est que l’autre nous quitte parce qu’il a trouvé « mieux » ailleurs. Examinons ça d’un peu plus près.

Les couples de stars sont plutôt plus fragiles que les autres…
Alors oui, en ouvrant la cage, on augmente les chances de rencontrer des personnes avec qui le courant passe vraiment bien. Mais garder la cage fermée de peur que l’autre trouve « mieux », c’est déjà penser que le couple n’est pas épanouissant. Si je suis convaincu que ma femme va trouver « mieux » et que je veux l’en empêcher, ça veut exactement dire que je voudrais qu’elle se contente de « moins bien ». C’est donc vouloir la forcer à vivre quelque chose d’insatisfaisant (ou de moins satisfaisant) – c’est aussi nul que d’empêcher les Coréens du Nord de sortir de leurs frontières. Et puis quand bien même elle resterait : est-ce totalement satisfaisant pour moi de vivre avec quelqu’un d’insatisfait ?
Mais plaçons nous dans la situation d’un couple globalement satisfait, un couple qui n’est pas déjà sur le chemin du divorce pour toutes sortes d’autres raisons (car oui, l’infidélité a souvent bon dos). L’ouverture ne risque-t-elle pas provoquer une séparation qui n’était pas en germe ?
Creusons un peu davantage. Qu’est-ce que ça voudrait dire, ‘mieux’ ?
Quelqu’un de plus attirant physiquement
C’est la hantise des cocus des deux sexes. Même si la définition de « plus beau » est extrêmement subjective, admettons qu’effectivement l’autre rencontre une personne qu’il trouve plus attirante physiquement. Il faudrait que cette personne soit vraiment beaucoup plus belle pour que la séparation ne tienne qu’à cette question de l’apparence physique. Car en général –sauf pour les plans cul, et encore– la beauté n’est que la cerise sur le gâteau d’une attirance plus profonde.
Car si l’attirance ne tenait qu’à la beauté, ça se saurait. Et même quand on est le plus beau ou la plus belle de la Terre, ça ne protège absolument pas des infidélités et des séparations. Les stars hollywoodiennes sont parmi les plus belles personnes du monde et pourtant la longévité des couples de stars est plutôt moins bonne que la moyenne.
Donc il vaut mieux ne pas trop avoir peur que ma femme parte avec quelqu’un de plus beau, s’il s’agit simplement d’une question de physique. D’autant que si on est en couple libre, elle n’a pas besoin de partir pour vivre de jolies choses avec un joli gars (ou une jolie fille, voire les deux à la fois). Pas trop peur, mais juste assez peur pour m’aider à éviter de me laisser aller, à soigner mon apparence : je transforme une peur égoïste en une marque d’attention et de respect pour elle, et c’est tant mieux.
Quelqu’un de plus jeune
Malheureusement ça arrive. Il faut tout de même que la complicité dans le couple soit bien défaillante pour qu’on soit prêt(e) à aller vivre avec quelqu’un qui vit dans un tout autre monde, dans un univers parallèle. Car au-delà d’environ 10-15 ans d’écart, on est vraiment de générations différentes. L’histoire de Gilles Lellouche avec la jeune étudiante dans le film « Les Infidèles » était à mes yeux à peine exagéré. Donc à mon avis, autant c’est très exaltant de pouvoir sortir de temps en temps avec un mec ou une nana nettement plus jeune, autant je ne crois pas que le risque de séparation soit tellement élevé.
Et puis l’homme qui divorce pour épouser une femme plus jeune s’expose violemment au risque réciproque quand l’heure des rides sera venue. A bon entendeur, salut.
Quelqu’un qui fait renaître la passion
Quand survient un nouvel amour, on a parfois l’impression de revivre ou de découvrir un nouveau morceau de soi, et cette impression peut être suffisamment forte pour donner envie de tout plaquer. C’est généralement une illusion (que les polyamoureux ont baptisé NRE en anglais), mais elle est particulièrement puissante. On voit ainsi beaucoup de gens qui divorcent à répétition, convaincus à chaque fois que cette fois-ci, c’est LA BONNE personne, qu’on s’était trompé toutes les autres fois mais pas celle-ci. Et même quand on est conscient que la passion ne durera sans doute qu’un temps, l’exigence d’exclusivité conduit à un choix cornélien entre une passion qui fait revivre et un amour auquel on tenait viscéralement (au moins jusqu’à ce qu’il nous mette le couteau sous la gorge sur le thème du « elle ou moi »).
Si selon le précepte de Françoise Simpère on s’interdit de décider d’une séparation pendant la « phase passionnelle », il y a de bonnes chances que la nouvelle relation s’apaise d’elle-même après un certain temps, et ce d’autant plus qu’elle aura pu suivre son cours. Les deux relations (l’ancienne et la nouvelle) joueront alors davantage à armes égales. La nouvelle aura peut-être encore un peu plus d’intensité ; l’ancienne sûrement toujours un peu plus de profondeur.
Quelqu’un avec qui l’entente sexuelle est meilleure
Il peut s’agir de libido mais aussi de compatibilité des goûts et des fantasmes en matière de sexe. Certes, le sexe a souvent plus d’importance que ce qu’on est prêt à croire (l’environnement culturel nous chuchote constamment à l’oreille qu’on est une mauvaise personne si on laisse le sexe gouverner nos relations) et il est très difficile de faire durer une relation si le sexe est totalement dysfonctionnel. Mais si le sexe dans le couple n’est pas au départ dysfonctionnel, je pense qu’il y a peu de monde qui seraient prêts à tout plaquer pour quelqu’un d’autre si le sexe est le seul élément de décision. Surtout si on est libre d’aller s’éclater au lit de temps en temps avec son alter ego érotique — d’ailleurs, dans ce cas, être chacun un peu libre est peut-être même la meilleure recette pour rester ensemble encore longtemps.
(accessoirement, je me dis que si le sexe dans le couple est dysfonctionnel au point que l’un des deux en souffre, il faut peut-être arriver à entamer un vrai dialogue –vrai dialogue = qui ne fait pas plaisir et qui empêche souvent de dormir après– sur la dysfonction avant de choisir la séparation ou la non-exclusivité).
Quelqu’un de plus riche
Si vous avez épousé une personne vénale, le risque est réel qu’en ouvrant le couple à des relations extérieures, votre moitié trouve à se faire plus largement entretenir ailleurs. Sinon, soit c’est juste une aventure qui lui vaudra des fringues, des gadgets et des vacances qui ne vous coûteront rien, soit ça peut devenir une relation polyamoureuse durable qui ne peut que bénéficier indirectement aux finances de votre couple.
Quelqu’un de mieux, sur tous les plans
Ca peut arriver.
C’est le risque à prendre. De toute façon, à moins d’enfermer l’autre, on ne peut pas tellement s’en prémunir. Ce qui ne veut pas dire que votre moitié va décider de refaire sa vie, si la vie que vous avez ensemble est déjà satisfaisante. Vous ne déménagez pas à chaque fois que vous voyez une maison qui vous plaît davantage que la vôtre et qui serait dans vos moyens. Et pas seulement à cause des frais de notaire. C’est un peu pareil dans un couple, on n’a pas envie de déménager tous les jours dans une quête sans fin de la vie de couple parfaite. Surtout qu’à faire ça, il manquerait toujours la sécurité et la durée à votre vie de couple de rêve.
Mais si je peux me permettre : juste exiger l’exclusivité ne protège pas tellement contre ce risque, au contraire. L’herbe est toujours plus verte à côté … jusqu’à ce qu’on aille y voir. Interdire d’aller voir ailleurs est un très bon moyen de décupler le potentiel attractif de cette verdure inaccessible. Votre chéri-e pourra se persuader que telle autre personne est mieux sur tous les plans et vous quitter, pour se rendre compte ensuite que ça se passe moins bien que prévu sur les plans qui lui étaient précédemment inaccessibles (le sexe, le quotidien, les finances, les enfants, etc…) en raison de l’engagement monogame qu’il/elle avait avec vous au moment où il fallait décider de partir ou de rester.
Encore une excellente note ! Vos réflexions pragmatiques ne manquent pas d’humour, j’ai bien ri du début à la fin.
Que penseriez-vous d’un couple dit « libre » avec une différence d’age supérieure à votre fourchette de 10-15 ans ? La liberté d’aller voir ailleurs, et donc de rencontrer quelqu’un de son age c’est à dire bien plus jeune que son conjoint, ne serait-elle alors pas un risque trop grand pour être pris ? A contrario, si un tel couple a pu s’établir, c’est qu’il y avait assez de communauté d’esprit, assez de sagesse chez le plus jeune des deux, assez de fantaisie chez le plus âgé, auquel cas la liberté d’aller s’éclater sexuellement avec quelqu’un de son age est la soupape nécessaire pour combler ce qui reste de cette différence ?
Je pense que oui.
Les 2 dernières propositions étant exclusives, a laquelle des 2 votre oui se rapporte-t-il ? Trop gros risque ? ou soupape nécessaire ?
« Assez de communauté d’esprit, assez de sagesse, assez de fantaisie » – la soupape n’est pas forcément nécessaire mais je crois qu’il y a des chances que le couple soit assez solide.
Bonjour,
Etant dans une situation de couple libre (moi poly, lui mono) avec un homme plus âgé que moi (17 ans d’écart), je dirais que ce n’est pas une question d’âge, dans le fond. Plutôt une question de personne, de moments de la vie aussi (par exemple, il y aurait un écart certain entre un(e) étudiant(e) et une personne qui est dans la vie active depuis plusieurs années).
J’ai besoin d’avoir cette liberté d’aimer (ou plutôt de n’avoir aucune barrière). Le fait que mon compagnon accepte cette partie de moi me fait surtout l’aimer et le respecter encore plus. Il y a lui, il est qui il est dans mon panthéon personnel et tout autre amour, actuel ou à venir, est indépendant de cette place qu’il a acquis dans mon coeur au fil des années. Et inversement d’ailleurs. Pour moi, et je ne parle vraiment que pour mon expérience, pour mon ressenti etc, le risque de me faire partir tiendrait justement dans le fait de vouloir m’enfermer.
Je crois qu’il faut savoir bien définir (même si clairement c’est loin d’être évident) en amont ce que l’on attend. De soi, de la vie, d’une relation. Par exemple, une jeune femme avec désir d’enfant qui commencerait une relation avec un homme plus âgé ne souhaitant pas ou plus en avoir, est une situation à risque de rupture au bout d’un moment. Et dans ce cas, la rencontre avec un homme ayant le même désir d’enfant pourra être le déclencheur. Cette distorsion dans les désirs de chacun peut s’étendre beaucoup largement, d’ailleurs. Pas besoin d’avoir 45 ans pour ne plus ou pas vouloir d’enfant. Il en est certain(e)s qui savent très tôt qu’ils n’en souhaitent pas.
Je relève aussi ta dernière phrase, Vagant, ‘aller s’éclater sexuellement avec quelqu’un de son âge’, car elle suppose que le fait de s’éclater est justement lié à l’âge. Ca me donne l’impression qu’on est sensés être dans certaines cases, en fonction de notre âge, ou même qu’une différence d’âge importante dans un couple créé des déséquilibres ou des besoins liés à des manques. Des soupapes, comme tu écris plus bas. Or il n’en est rien. Pourquoi le fait que mon compagnon ait passé 17 ans de plus que moi sur la Terre génèrerait-il des soupapes, d’un côté comme de l’autre? S’il y a un besoin de soupape, c’est que le couple est déséquilibré, et ça ça arrive tout autant dans les couples du même âge. C’est un peu comme quand on pense que le polyamour créé plus de difficultés. On aurait tendance (j’aurai tendance) parfois à oublier que les couples mono ont eux aussi leurs soucis.
Je trouve que c’est encore et toujours une question de personnes (« la vie est faite de rencontres… »). Le sexe, c’est du sexe. Et là, j’aurai tendance à dire que c’est comme le bon vin, ça se bonifie avec le temps 😛
Un article très intéressant comme toujours. Je suis votre blog depuis quelques temps et il a parfois été un réel soutien. Merci pour ce que vous faites.
Avec plaisir. Revenez quand vous voulez.
Super article… Merci merci merci ! ^^
Content que ça te plaise.
A reblogué ceci sur Je suis bien le monstre que mon ex a quittéet a ajouté:
De la nourriture à cerveau!
Excellent ! Ton blog m’a permis de me decider suite à la proposition de mon homme de debuter un couple libre, le coup de pouce qu’il me manquait, mes dernieres hésitations envolés! j’aurais aimé discuter avec toi, je n’ai pas lu beaucoup d’articles mais ceux que j’ai decouvert correspondent à 100% a ce que je pense. Merci
Merci. Lis donc le reste et puis n’hésite pas à revenir nous dire comment ça se passe.
Putain mais merci quoi.
Merci beaucoup pour cet article, très intéressant. Je me suis moi-même beaucoup questionné vis à vis de la femme qui m’à quitter pour un autre homme.
Cela faisait un moment que financièrement cela n’allait pas, et pas mal de choses se sont dégradées….même si il restait une certaine complicité dans le couple.
Elle voulait restait avec moi et en même temps démarrer une nouvelle relation avec un homme qu’elle avait croisé.
La passion des débuts, elle était à fond et voulait me rassurer. Cet homme avait plusieurs relations sans lendemain (juste pour baiser donc) en même temps.
Ma compagne n’avait pas soupçonné les intentions de cet homme, tellement dans la passion et aussi dans l’envie de quitter une situation qui ne l’épanouissait plus (et ne m’épanouissait pas plus, sauf que je remets la responsabilité sur moi-même à ce moment Y, je suis responsable de mon mal-être et ce n’est pas mon couple).
Elle a finis par me quitter, quitter notre foyer pour avoir un appart’ en espérant développer une relation durable avec cet homme. Cela s’est mal terminé puisque plusieurs hommes/femmes ont finis par l’alerter qu’elle ne pouvait se fier à lui. Elle a mis du temps à encaisser, comprendre et achever cette relation également.
Du coup elle reste seule, moi aussi (je l’aime) et n’est pas du tout l’envie d’aller vers une autre femme.
Nous maintenons des relations amicales, professionnels, de parents, elle n’à plus envie de couple.
Elle a découvert qu’elle pouvait trouver plus passionnant, en tout cas vivre quelque chose de plus passionnant.
Elle à aussi découvert que sa sexualité pouvait être plus épanouis (son expérience avec un autre homme plus expérimenté)qui lui à permis de découvrir qu’elle pouvait avoir plusieurs orgasmes dans un même rapport. Chose que je n’ai jamais pu lui offrir, que je ne savais pas possible.
Le sachant, je lui offrirais tout ce qui pourrait faire son bonheur, et en même je me dis que si ce que j’ai à offrir ne lui convient pas alors je pense que elle n’est pas digne de l’amour, de l’engagement que je lui donne.
Pour elle, je ne peux lui offrir suffisamment d’harmonie, alors que je me dit que tout est possible et que parfois il suffit d’évoluer, d’élever sa conscience.
Bref, je pense en effet que cela ne sert à rien de réclamer l’exclusivité, que de toute manière ce n’est pas ça qui peux sauver un couple, le faire rester ensemble.
La seule chose qui me parait faire durer un couple c’est d’aimer dieu (si on croit que des forces supérieurs, gouverne le monde), de s’aimer soi du mieux possible et d’aimer les autres.
Etre dans le don, c’est à dire offrir à l’autre son meilleur soi à chaque jour qui passe. Pour cela il faut bien se connaître et laisser libre court à son imagination, sa spontanéité.
Plus ça va plus je me dis que finalement il ne faut rien attendre des autres, que le mieux est d’offrir aux autres ce qu’on peut leur donner, et tampi pour ceux que cela n’intéresse pas où pour qui ce n’est pas assez.
Tanpi pour ceux qui ne sont jamais satisfaits (de leur manquement à prendre soin d’eux-mêmes), que seule la nouveauté est intéressante pour eux.
Surtout que de la nouveauté on en construit tout le temps, tous les jours même avec la même personne pendant 50 ans. Cela reste qu’une question d’intention personnelle.
Je leur souhaite de trouver leur propre épanouissement intérieur qui ne dépend d’aucune chose extérieur, d’aucune personne.
Avec n’importe quel personne de toute manière on est confronté un jour où l’autre à évoluer, changer…..vivre.
Pour l’instant je me dis que tant qu’on pensera que c’est l’autre qui va satisfaire nos besoins, on se plantera toujours lamentablement d’approche.
On peut vivre au côté de n’importe qui, suffit de répondre soi-même à ses propres besoins, et recevoir comme un bonus ce qu’offre une autre personne dans notre vie et en être très reconnaissant.
Il faut donc répondre à ses besoins personnels et fondamentaux sans avoir besoin de son partenaire de vie pour y répondre.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Quatorze_besoins_fondamentaux_selon_Virginia_Henderson
Dans cette liste par exemple, tout est faisable soi-même. Je pense que le besoin le plus difficile et le plus prégnant est celui de trouver un sens à sa vie, ce qui donne du sens et tout cela au service des autres.
Si mon témoignage, mon cheminement peux aider à la réflexion du collectif tant mieux.
Merci pour ce témoignage.
merci pour ce témoignage.
(ne pas faire porter, aux autres ses insatisfactions et faire face à soi-même est loin d’être simple et demande plus que du simple courage, voir est dans certain cas impossible pour certaines personnes, le couple « insatisfaisant » peut faire office de bouc émissaire et sembler sincèrement être l’osbtacle à « l’épanoussement » est un grand mot, mais à « plein de choses »… j’essaye de ne pas faire cette erreur moi-même, mais ce n’est pas si simple et ça demande réfléxion et sévérité avec soi-même)
Il y a une question que je me pose, et encore plus avec cet article (je n’ai pas la réponse, mais…) : « pourquoi le couple devrait-il être épanouissant ? »
Question absolument majeure. J’aimerais bien en faire un article ou deux. Je crois qu’elle rejoint un peu mes articles sur le clan. Et l’idée d’hétéronormativité car on n’a évidemment qu’une alternative : être en couple ou vivre dans la solitude, c’est bien connu.
Trop beau les derniers paragraphes de ce témoignage. Je m’en inspirerai.
Chère Lune bleue,
Oui, c’est loin d’être simple et cela demande plus que du courage de faire face soi-même.
Quand tu dis plus que du courage, je pense en fait que cela demande de bien se connaitre. Est-ce que tu te connais bien toi-même Lune Bleue ?
Je crois qu’on nous apprend pas à bien se connaître, quels sont nos aspirations ? Qu’est-ce qu’on veut faire, vivre dans cette vie ? Quels sont nos capacités, parfois (souvent?) inconscientes ?
Dans la période de ma vie en couple, j’ai trouvé qu’il m’à été plus difficile de répondre à ces questions.
Alors j’ai de plus en plus la conviction que pour se trouver soi, s’aimer et rechercher par nous même ce qui nous rend heureux sans l’aide de qui que ce soit, il est intéressant de passer par une/des périodes de vie, sans compagnon dans sa vie.
Soit avant de se mettre en couple, quand on est jeune, se trouver et commencer à se sentir bien dans sa vie, être aligné avec ses propres aspirations, ses propres envie.
Soit s’octroyer une période de solitude au sein de son couple, un temps que l’on sent nécessaire, quelques semaines, quelques mois selon l’avancée de nos questionnements sur nous-même. Selon évidement nos possibilités sur le moment.
Se pauser et durant cette période faire silence, s’écouter, ressentir ce qu’il se passe en soi. Bien sûr on ne court pas après d’autres personnes pour les mettre dans sa vie intime. Sinon la période n’aurait pas valeur dans le fait de se retrouver soi. On irait chercher des besoins à l’extérieur, ce qui n’est pas l’objectif justement.
Bien sûr on peux aller voir ses amis, recevoir ses amis, sa famille, continuer sa vie, tout en ayant le temps de faire son introspection et observer ce qui nous ferait le plus plaisir de réaliser, de faire, répondre mieux aux questions « Mais je suis qui en fait ? » « Je suis là, sur cette terre, pour quoi faire ? »
C’est pas après pas qu’on avance jusqu’à se trouver un peu plus chaque jour.
Personnellement cela fait déjà quelques années que suis sur la route de la connaissance de moi-même, sans aucune femme dans ma vie. Beaucoup d’amitié, de joie tout de même, ce qui est énorme et j’apprécie et remercie pour tout cela.
De plus en plus j’élimine le besoin d’avoir quelqu’un dans ma vie, et peu à peu je ressent l’envie de donner puisque je répond de plus en plus à mes besoins personnelle qui me nourrissent, m’apporte satisfaction, joie, bonne humeur…
Personnellement, je pense qu’on est déjà dans une aberration quand on commence à se dire que notre partenaire ne nous satisfait pas, ce n’est qu’un symptôme de notre propre incapacité à prendre en charge notre propre bien-être.
Alors tenter, d’aller chercher chez plusieurs autres personnes ce qui nous manque chez l’autre, c’est encore plus une aberration, c’est d’après moi un abandon totale de notre propre royaume, c’est à dire notre propre personne.
C’est dire que je suis incapable d’être heureux seul, de subvenir à mes propres besoin vitaux, de les reconnaitre et de les vivres. Il faut que j’aille les chercher à l’extérieur, de plus en plus.
Je t’invite à réfléchir sur cela, c’est en effet plus difficile à faire à qu’à dire, c’est pourtant essentiel. Il y’à énormément de personnes qui peuvent t’aider dans cette démarche, ceci dit la meilleur c’est toi 😉
Merci. Merci pour ce blog, espace de réflexion et de partage ou je découvre souvent autant d’attrait à la lecture de l’article que celles des commentaires.
Bien à vous,
Avec plaisir.
Et moi j’ai honte d’avouer que je passe des heures chaque mois à me balader dans mes archives et à redécouvrir d’anciens articles en me disant : « waaah, c’est joliment écrit… »
Pingback: Couple libre et droit de veto : une fausse mauvaise idée ? | les fesses de la crémière·
j’aurais bcp de choses à ajouter mais bon c’est une expérience à faire sans piste déjà balisée et selon son état de vue du moment, (à l’aveuglette c’est mon préféré) je pense (…il a de beaux yeux ce dessin…)
Bonjour!
Votre blog est très intéressant.
Je ne suis pas ouverte aux relations libres / ouvertes / poly-amoureuses. Pour moi les choses se résument ainsi: « Qu’est-ce que je veux vraiment » ? « Toi » ? Oui / Non. Et dans ce cas j’agis en conséquence. Mais pas « Toi, + lui / elle, + éventuellement lui/elle ».
Fais ton choix. Sois clair avec toi-même et avec l’autre. Pour moi, ce genre de relations c’est vouloir le beurre et l’argent du beurre.
…Mais je lis et j’essaie de comprendre. Et puis prêcher des convaincus, ce n’est pas intéressant pour vous 😉 Je viens donc ajouter ma pierre à l’édifice de cette réflexion, en espérant que les retours seront respectueux et constructifs.
Une chose que je crois fondamentalement est que, quoiqu’il arrive, personne ne peut promettre l’éternité des sentiments. Je ne pourrai jamais promettre d’aimer quelqu’un pour toujours. Je peux promettre de tout faire pour, d’y mettre l’intention, mais on ne sait jamais, car la vie est faite de changements constants. Je ne sais pas ce qui m’arrivera demain, dans 3 ans, dans 20 ans. Donc d’un côté je pense réellement qu’il faut sortir de cette vision d’une relation « coûte que coûte », « peu importe le prix » etc, au risque de se détruire.
Par contre, je trouve qu’à notre époque nous versons beaucoup trop dans la facilité, la consommation, le court-termisme – et ce dans tous les aspects de la vie. Trop de monde (et moi inclue très certainement) confond « amour » et « passion »: on recherche l’excitation, la magie, le désir, bref ce qui nous rend vivants, et c’est normal ! L’inverse serait un comportement dépressif ou auto-destructeur.
Mais à lire l’article, on dirait que tout ça est du ressort de l’Autre ! On reste dans une vision où le bonheur, le plaisir, la satisfaction, notre propre épanouissement, passent par une tierce personne. Mais c’est totalement illusoire! Pour moi, vous parlez d’une nouvelle modalité de relation mais pas d’un nouveau paradigme, car on reste dans la croyance de l’épanouissement par l’extérieur.
Où est passée la réflexion sur l’effort nécessaire à mettre pour s’épanouir soi, pour se changer soi-même et être heureux ? Et dans le cas qui nous occupe, pour faire vivre une relation? Je m’ennuie dans ma relation => c’est l’autre qui est ennuyeux. Je ne ressens plus de complicité avec mon partenaire => l’autre s’est fermé, ne fait pas d’effort pour créer des situations plus pimentées. Mais quels efforts mettons-nous, nous-même, dans la relation? est-ce que j’essaie de nourrir cette complicité moi-même?
Où est passée la réflexion sur le choix de l’importance que je donne à tels ou tels aspects dans ma vie? Par exemple, je rencontre quelqu’un qui vient clairement titiller mon désir: est-ce que je le consomme? Ou est-ce que j’ai envie de sortir de ce cercle sans fin de « je désire ce que je n’ai pas », de « l’herbe est toujours plus verte ailleurs »?
Pour moi (et encore une fois il s’agit de ma compréhension et je ne demande qu’à discuter là-dessus), céder constamment à ses désirs et pulsions est une marque de manque de sagesse, de manque de compréhension de la nature même du désir => les désirs sont comme les Iphones, obsolescence programmée, nouveau modèle toujours plus glamour qui donne envie, mais qui n’est pas si différent de l’ancienne version finalement.
Oui au bout de 20 ans de relation, le feu du début n’est plus, car c’est la nature même de la passion ! s’allumer, s’étendre. On connait tellement la personne que l’on pourrait prévoir ses comportements, ses défauts peuvent nous faire ***** etc.
Mais pour moi dans ce cas il y a deux possibilités: soit on a conscience du côté plein du verre, et on essaie de remplir encore davantage si l’on peut, on fait des efforts, ça se travaille une relation, ça ne tombe pas du ciel. Soit ça ne marche plus, et on arrête complètement (ce que vous décrivez très bien dans votre article « fuck yes »), en prenant en compte les responsabilités qui nous incombent (les enfants, les prêts contractés ensemble, etc).
Pour conclure et résumer, je trouve donc que l’amour libre a l’air intéressant sur le papier, mais peut être très facilement mal compris et mal utilisé, et que le fait qu’il soit une modalité de couple de plus en plus acceptée dans la société peut nous éloigner de questions essentielles, d’une introspection dont nous ne pouvons absolument pas faire abstraction dans notre existence, ainsi que de responsabilités très pragmatiques.
Bien à vous
« le beure et l’argent du beurre » : ça me rappelle le titre d’un blog 🙂
plaisanterie mise à part : vous n’êtes pas la seule à proposer cette argumentation mais derrière une façade rationnelle elle cache un présupposé que je réfute. Qu’en gros, l’envie d’aller voir ailleurs est le début du renoncement à une vie de couple épanouissante, traduisant l’idée que les sentiments, que le désir, que l’élan vers l’autre ne peut être qu’exclusif, *parce que*.
Je ne prétends nullement que le bonheur vient de l’extérieur et qu’il ne faut pas travailler sur soi et sur sa relation — c’est vous qui voulez lire ça entre les lignes et je ne vous le reproche pas parce que ça correspond à un préjugé culturel très largement partagé. On peut pourtant très bien avoir un verre de vin à moitié plein et être très heureux-se qu’il en reste, et se servir une goutte d’autre chose dans un verre à côté, sans devoir vider le premier verre dans l’évier.
Si j’appliquais votre argumentaire à la question des vacances, je dirais : « pourquoi vouloir partir en vacances plutôt que de décorer chez soi pour s’y sentir bien ? Aurais-je vraiment besoin de dépaysement si c’était vraiment *la* bonne maison pour moi ou si j’avais la sagesse de savoir être bien dans ce chez moi dont je connais le moindre recoin ? ». Evidemment, le raisonnement semble absurde parce qu’on sait très bien qu’au contraire, on est souvent très heureux de rentrer chez soi après un beau voyage. Et même on en ramène de la nouvelle déco qui enrichit notre quotidien. Ou des liens avec de nouveaux amis qu’on a fait là-bas et qui élargissent notre horizon. Sans se dire qu’on voudrait forcément vendre cette maison parce que c’était super chouette la Thaïlande.
Et bien il y a beaucoup de personnes pour qui tisser une nouvelle relation (amicale ou sexuelle ou amoureuse) ne retire rien aux relations qu’elles ont déjà. Et vouloir les forcer à choisir sous prétexte que *parce que*, c’est un peu comme si on vous disait qu’il faut choisir entre sédentaire ou nomade mais avoir une maison *et* partir en voyage, c’est vouloir le beurre et les fesses de la crémière.
Pingback: Psychologie (2) | Pearltrees·
Un mot revient très régulièrement dans vos écrits, concernant la monogamie c’est « l’ancrage dans la culture » qui expliquerait en parti son existence et son maintien. Le mot réflexe, ancien réflexe.. revient aussi régulièrement.
Ce que je trouve prétentieux, c’est au contraire sous entendre que le polyamour echapperait à un certain endoctrinement, aux faiblesses d’un ego fragile, qui voudrait juste se faire du bien, sans doute un peu naïf.
Pensez vous vraiment vous extirper ne serait-ce que d’un pas de la culture dans laquelle vous baignez ?
Pour exemple cet article ne reprend selon moi que les codes et les peurs-pour faire un peu d’humour- de la monogame premier prix, de la première à la dernière proposition.
Nous retrouvons les termes « couple premier » première relation, sauvegarde du couple.. Nous avons beau parler de polyamour de respect, le classement ne disparaît pas, ce qui peut mettre franchement mal à l’aise.
Le polyamour n’apporte rien de nouveau au niveau, du respect de l’autre, et du lâcher prise qui elles sont des notions vraiment intéressantes à développer ensemble, et c’est dommage.
Désolée, je vais parler de mon cas personnel, c’est celui que je connais le mieux… Je vis avec quelqu’un qui entretient une autre relation, sans que moi je n’en aie d’autre actuellement (par absence de besoin, par manque d’opportunité, que sais-je). Je trouve pourtant que le polyamour m’apporte beaucoup du point de vue du respect de l’autre, et de moi-même, parce qu’il m’oblige (à la différence du non-choix que constitue l’exclusivité sexuelle et affective majoritaire dans les couples contemporains), à analyser ce que j’attends d’une relation, ce qui pour moi la met en péril ou non, ce qui m’appartient et ce qui relève de l’autre… Nous en parlons ensemble et ces réflexions et échanges sont très riches, parce qu’ils rendent à chacun la responsabilité qui lui incombe dans ses sentiments/ressentis et dans la préservation d’une relation qui lui importe. Bien sûr que je me sens beaucoup plus respectée et respectueuse de partager ça avec quelqu’un, et je trouve que c’est nouveau et propre au polyamour dans le sens où mes relations d’avant qui étaient monogames par principe (par défaut ?) étaient moins passionnantes, moins riches, moins engagées, à cet égard. Je me sens plus autonome, plus libre (rien ne m’empêche d’aimer ailleurs si le cœur m’en dit) et aussi plus lucide. Par ailleurs, je trouve mon compagnon plus heureux comme ça, et je ne vois pas en quoi en je m’en plaindrais, puisque j’en bénéficie également. L’énergie et le bien-être gagnés ailleurs irriguent aussi mon couple. Quant à la personne avec qui il entretient une relation, je ne crois pas qu’elle se sente délaissée d’être une relation « secondaire », je lui demanderai. Je vois bien en quoi vous gêne l’idée de classement, mais on n’a pas forcément envie de partager le quotidien de quelqu’un qu’on aime, au contraire, il y a des personnes avec qui on sait qu’une relation qui suppose de se voir souvent, voire d’habiter ensemble et de prendre de grandes décisions ensemble serait vouée à l’échec. Et c’est justement la légèreté qu’on apprécie dans ce type de relation, ce qui ne signifie pas que l’autre se fait avoir, ou qu’il n’est pas respecté. La relation n’est donc secondaire que dans le temps passé ensemble, mais évidemment qu’on choisit en permanence ce qu’on fait de son temps, et dans cette perspective, je pense que je suis avant tout mariée à mon travail. On peut être deux à avoir envie d’une relation sans quotidien, une parenthèse enchantée quand on se voit, et la relation peut aussi durer de nombreuses années, être engagée même si on ne partage pas le quotidien, être profonde dans les échanges et satisfaisante à tout point de vue. Elle n’a rien de secondaire dans la joie de se retrouver, dans les sentiments et les plaisirs partagés, dans les secrets échangés… Je ne pense donc pas qu’il faille voir un quelconque classement de la valeur des gens, ce n’est pas parce que je vois un ami toutes les semaines que je l’aime plus que l’ami lointain que je ne vois qu’une fois par an. A partir du moment où tout se passe entre adultes consentants, je ne vois donc pas où réside l’endoctrinement.
Merci!
C’est rassurant de vous lire… Je suis très amoureuse, et je pense qu’au fond, je suis polyamoureuse, mais aujourd’hui, satisfaite comme jamais. Et j’ai peur, je suis jalouse, car j’aime tellement mon homme, et il est quelqu’un de très gentil, sexy aussi, mais vraiment gentil, pas quelqu’un de séducteur, mais c’est ça qui le rend séduisant…, je serais seule, et le sachant avec quelqu’un, je pense que je tenterais ma chance quand même. Je sais qu’il m’aime vraiment, et je n’ai pas peur de lui. Mais j’ai peur des autres femmes, qui pourraient être comme moi… Et qui pourraient faire craquer un homme. Je parle d’une femme qui arrive au bon (ou plutot mauvais moment) de la journée, très gentille, simple mais mignonne, et plutot maligne…. C’est de ça que j’ai peur…
Pas vraiment de lui, mais de cette société. Et je sais qu’il n’y a rien à faire, et il ne connait pas ce stress que j’ai (heureusement, sinon ça gacherait beaucoup…), mais de lire cette « fatalité » me rassure….
Et pourtant, je ne pense vraiment pas être une ‘chérie’ chiante, au contraire, je suis du genre à bien entretenir les bonnes relations, je suis pas trop neuneu, pas un mannequin, mais pas un saucisson, je m’entretiens sans me prendre pour une princesse, j’essaie d’être juste, et de bonne compagnie toujours (sauf quand j’ai un vrai motif), alors je sais que j’ai pas de raison + qu’une autre de m’en faire, mais c’est comme ça… Après c’est ce qui rend vivant aussi…
{Je pense que je serais pour les relations poly et libres si j’avais pas envie d’avoir ma propre famille…. si je vivais dans un égoisme pur. Sinon, je ne pourrais pas, pour ne pas « trahir » la famille…}
3615JAIBESOINDUNPSY 😉
En tout cas merci, je reviendrai souvent. Même si je change facilement de bord, quand un avis est contesté et débattu….