Pas besoin de mourir pour faire un beau mariage

Ma reine et moi n’allons plus vivre ensemble. La belle histoire aura duré 23 ans. Nous nous séparons sans tristesse ni regrets, sans animosité ni griefs, comme un frère et une sœur qui ont grandi ensemble mais dont les chemins finissent par bifurquer. Je vous explique un bout de ce que j’en ai compris.

train farewell digital pencil drawing

Ma reine et moi n’allons plus vivre ensemble (ref. photo (c) par ftb82 sur deviantart.com)

Pourtant, d’aucuns feraient remarquer que nous avions « tout » :

  • des physiques avantageux
  • une entente peu commune et une qualité de dialogue qu’on pourrait nous envier
  • des situations professionnelles motivantes
  • des personnalités à la fois proches pour se comprendre et différentes pour qu’on s’émerveille encore
  • de beaux enfants qui nous donnent juste assez de fil à retordre pour qu’on ne s’ennuie pas avec eux
  • des projets plein la tête

Effectivement, nous avions tout, sauf un détail de taille :

  • elle n’était plus amoureuse de moi.

Précisons ce que j’entends par « plus amoureuse » car j’ai eu plusieurs fois l’occasion d’écrire ici qu’elle m’aime, et ça n’a pas changé. Je veux dire par là que depuis bien longtemps déjà, il manquait à son amour ce côté obsessionnel auquel les nouveaux amoureux laissent libre cours et que les vieux amoureux tâchent de policer pour apparaître normaux : cette touche de déraison béate qui fait qu’un sourire de l’autre vous transporte ailleurs, qui fait qu’on annulerait une soirée entre potes pour aller consoler un chagrin, qui fait qu’on rate une réunion importante parce qu’on était trop occupé par les câlins.

La séparation fait suite au constat simultané, par elle et par moi, du caractère définitif de la situation. Que ce petit rien qui manquait ne se réinventera pas à coups de fleurs, de passages d’aspirateur, de bougies parfumées, de thérapie de couple, de couple libre ou de week-ends romantiques.

[edit du 8 février] – suite à certains commentaires, je comprends qu’il y a un raccourci dans l’article qui méritait une précision : « ma femme n’est plus amoureuse » ne suffit effectivement pas à justifier une séparation. L’attachement au long cours, dépassionné mais aimant, peut aussi être une belle histoire, et j’aurais pu vivre encore longtemps avec elle si ça avait été le cas.

Mais il se trouve que parfois (chez certaines personnes, j’imagine, et au moins chez ma femme à mon égard), l’amour qui s’en va laisse place à un malaise plus ou moins chronique et qui traîne tant qu’on s’astreint à la cohabitation physique. C’est ce malaise un peu diffus qu’elle n’a identifié que tardivement, que je n’ai pas forcément su voir, et sans lequel notre ouverture à des aventures extra-conjugales aurait effectivement pu nous offrir les belles perspectives que j’espérais au début.

Ce mystérieux malaise m’évoque un passage de Maïa Mazaurette où elle écrit qu’elle « ne baise qu’amoureuse ». J’ai l’impression que pour certaines personnes, quand la magie s’estompe, même quand le/la partenaire est quelqu’un d’objectivement fréquentable, la proximité physique devient inconfortable, même sans qu’il s’agisse de sexe.[fin du passage rajouté]

Il nous aura fallu une longue maturation, en discutant beaucoup de notre projet de couple, en embrassant résolument depuis trois ans les notions de couple libre et de polyamour, pour comprendre quelques notions fondamentales :

  • ce n’est pas parce qu’elle n’a rien à me reprocher qu’il faut qu’elle vive encore des décennies avec quelqu’un qui ne la fait pas vibrer
  • ce n’est pas parce que je suis toujours très amoureux qu’il me faut supporter durablement de vivre avec une reine dont je ne suis pas le roi
  • à une belle histoire, il n’y a pas de honte à proposer une belle fin
  • sachant qu’en plus, cette séparation n’est pas vraiment une fin ; notre histoire et nos enfants nous lient pour toujours – juste pas dans le même lit.

Dans cette histoire le passage par le couple libre aura eu un rôle inappréciable.

  • dès le départ, ça nous aura permis de comprendre que nous n’étions pas une même chair, que chacun avait sa vie et son corps.
  • ensuite, on a pu relativiser le caractère dictatorial de la situation de couple : le couple, ce n’est pas ce pacte irrévocable que tu dois absolument boire jusqu’à la lie parce qu’un jour tu as dis oui – c’est un consentement enthousiaste à renouveler en permanence
  • on s’est aussi fait une raison quant au caractère mystérieux et indomptable de la libido. Je croyais bien qu’on avait trouvé le graal au début de son histoire avec son amant, quand elle me prenait entre deux portes sans crier gare. Malheureusement, cela n’a marché que par intermittences, et de moins en moins à mesure que la lune de miel avec son amant laissait place à une histoire chaotique (sans compter qu’en plus je me retrouvais à la ramasser à la petite cuillère plus d’une paire de fois)
  • de mon côté, mes rencontres m’ont permis de redécouvrir le bonheur d’être désiré inconditionnellement, et de comprendre que le couple libre offrait réellement la possibilité de découpler nos besoins sexuels l’un de l’autre — cela aurait été très valable pour moi si, comme j’avais pu le croire un temps, ç’avait été le seul grain de sable.

On pourrait croire que si, d’infidélité en réflexions, nous n’avions pas ouvert la boîte de Pandore et si nous étions sagement restés dans le cadre du couple exclusif, alors nous serions encore ensemble. Peut-être. Peut-être quelques années de plus. Mais avec probablement une insatisfaction chronique et grandissante qui aurait pu nous dresser l’un contre l’autre jusqu’à l’insupportable comme nous l’avons vu dans tant de couples autour de nous.

Je crois en fait que le couple libre est un maturateur de couple. Comme emménager ensemble, avoir un enfant, construire une maison, tomber malade, faire le tour du monde en trotinette à vermicompost. Comme pour toutes ces choses, certains couples en sortent consolidés mais ceux qui sont plus ou moins sur le chemin de la séparation prennent le risque de hâter l’issue. Est-ce grave ? A mon avis, il serait dommage de s’interdire de vivre ces choses juste pour ne pas trop bousculer un couple, simplement pour la gloire de la durée érigée en seul critère de réussite amoureuse.

Ca tombe bien que j’avais déjà écrit que la réussite d’un couple ne se mesure pas à la durée mais plutôt à ce qu’il aura permis aux deux de vivre, et surtout à la façon de négocier l’atterrissage : comme ça je n’ai pas à me dédire.

D’ailleurs je le redis : pas besoin d’attendre qu’elle ou moi mourions pour dire que notre mariage était une belle aventure.

And now for something completely different…

77 réponses à “Pas besoin de mourir pour faire un beau mariage

  1. Bon voilà. C’est pas que c’était si difficile à écrire, mais que comme j’étais en plein déménagement, je n’avais plus d’ordi ni d’internet.

    Certes, l’exercice est délicat entre trop en dire (ce blog n’est pas un confessionnal) et ne pas en dire assez (j’aime qu’on sache d’où s’expriment les blogueurs et blogueuses, et avouez qu’un blog sur le couple libre prend une tournure différente quand l’auteur n’est plus en couple…)

    Je préciserai probablement prochainement quelques-uns des sujets effleurés dans cet article, mais vous pouvez aussi me presser de questions pour aiguillonner ma production.

    En tout cas, foin de mines condoléantes et attristées : nous sommes plutôt contents de nous, elle se sent mieux et même si je suis toujours sacrément mordu, je me sens libéré.

    PS : pour les curieux-ses qui se demandent comme ma mère s’il y a un tiers ou une tierce qui a précipité la séparation, et bien non — par la force des choses et malgré notre fonctionnement récent, nous nous séparons de façon parfaitement impartiale 😉

    • En lançant ce blog vous avez changé la vie de beaucoup de personnes dont la mienne. Merci pour ces partages sincères, cet émerveillement constant et cette liberté procurée. Hâte de lire la suite si suite il y aura. Avec enthousiasme j’affirme que ce blog est ma bible et je ne le lasse pas de prêcher la bonne parole. Merci. Encore. Et une jolie continuation pour la suite .
      Bien à vous .
      Cat

    • Mon sentiment rejoint celui de « Sorcière ». Tu es – et restes – la personne et la plume qui ont su mettre des mots sur mon ressenti, mes envies et mes désirs. Ce nouvel article, qui me sert un peu le coeur malgré tout, met une fois de plus en lumière la beauté de l’amour inconditionnel, et prouve que c’est bien le voyage qui compte plus que la destination. Reste tel que tu es Audren, merci d’être toi, merci de faire partie de nos vies, et merci aussi pour les coups de pouce en tout genre qui me permettent d’être aujourd’hui une personne entière. Je t’aime Audren. (Bin oui, pourquoi pas ! « Badinons donc avec l’amour » si le coeur nous en dit! 😉 ). Et si tu cherches une nouvelle paire de fesses, fais-le moi savoir ^^

    • Vous dites que vous aimez votre femme et vous ne souffrez pas de la séparation ?
      On se demande où se situent vos sentiments, vos ressentis, toute votre théorie est aseptisée, conceptualisée, et théorisée de façon à justifier votre comportement. Ces comportements peuvent induire de la souffrance, de la désespérance, un dégoût de la vie, le sentiment d’être jeté à la poubelle, mais non tout va bien, on est raisonnable… Comme si l’amour était dénué de sentiment…

      Votre blog a donné des arguments fallacieux à mon mari fragile, dépressif qui ne se connaît pas lui-même et l’a entraîné dans une fuite en avant où le maître mot est de surtout s’épanouir soi (tant pis pour sa femme !) et répondre sans complexe à toutes ses pulsions, dans une logique du toujours plus. J’ai accepté ses recherches de chemin, je l’ai épaulé, il a voulu m’imposer l’amour libre, explorer sa curiosité sexuelle, ok, et maintenant ? Il ne m’aime plus, et son désamour devient soi- disant la raison profonde de son mal être antérieur. Pour moi qui le connaît bien, son mal être a toujours été … et sans doute sera toujours. Ou alors … il ne m’a jamais aimée ? C’est une possibilité.

      il est rentré dans le rang (fini l’amour libre, la curiosité …) … avec une autre femme qui lui donne l’illusion d’être libéré , d’aller mieux … jusqu’à quand ?

      Je suis absolument rétrograde de votre point de vue je n’en doute pas. On peut vouloir sauver son couple simplement … par amour !

      Parce que l’amour soulève des montagnes, parce que l’amour n’est pas un objet de consommation, parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, parce que c’est trop facile, parce que s’épanouir est important mais quand c’est au détriment d’une autre personne ça perd de sa saveur.

      Je n’ai jamais fait de mal à quiconque, mon mari est devenu un salaud

      Je n’ai aucune inquiétude matérielle ni par rapport à nos enfants, on va avoir de super rapports d’ex, je m’en fous de mon image de marque , je suis autonome financièrement et je ne fais pas le concours du plus long mariage. Je ne souffre que du manque, de ne plus pouvoir le prendre dans mes bras, de ne plus avoir droit à des caresses, à son sexe, à sa tendresse, notre histoire n’était pas finie…

      Je ne vous dis pas merci…

      Une future ex épouse qui grimperait l’Everest pour son homme…

      • Smorenburg,
        Il y a beaucoup de choses justes dans ce que vous dites, notamment le fait que l’amour ne se résume pas à quelque chose de logique et raisonnable, mais je crois que votre douleur vous égare quand vous voyez ici la cause des errements de votre époux parti. Le tenancier de ce blog n’est pas un gourou manipulant ses sectaires, c’est un homme qui réfléchit à la nature du lien qui unit deux personnes dans un couple, questionne la norme sociétale, propose des alternatives.
        L’erreur serait de croire qu’il y a une recette unique et qu’il faudrait trouver le blog, le sociologue, le philosophe qui prodiguerait la voie du bonheur universelle. Elle n’existe pas.
        Comment pouvez-vous affirmer que la lecture de ces pages aura eu plus d’influence sur votre mari que votre présence à ses côtés au quotidien ? Oh ! Peut-être a-t-il trouvé ici de l’eau pour son moulin, mais (à vous lire) je comprends que vous avez expérimenté ensemble dans une voie qui ne vous convenait pas ; on fait des compromis pour l’autre, mais ça ne marche pas forcément à tous les coups. Vous êtes malheureuse car vous aimez sans retour. Ce ne sont pas les théoriciens du polyamour qui ont inventé le chagrin d’amour, vous le savez bien.

  2. Ca fait toujours bizarre de voir qu’après avoir consulté, consulté et encore consulté votre blog j’en oublie un peu que derrière la plume il y a un être singulier avec une histoire, une sentimentalité, des désirs, des angoisses. J’allais vous dire que j’étais désolé des évènements qui vous ont frappés, vous offrir mes condoléances mais au final ce serait régresser au stade d’une vision que vous avez révolutionné avec tout vos écrits, toutes vos pensées, et votre vie. Et le titre montre bien tout ça, la fin n’est pas la consécration de l’échec. Je ne saurai jamais complètement ce qu’aura été votre vie à ses côtés, ce que vous avez vécu, ce que vous avez ressenti, mais j’ai l’impression que c’était un beau voyage. Et il y en a d’autres qui vont commencer et qui commenceront, qui se termineront, qui recommenceront.
    En tout cas merci infiniment pour vos écrits, vous avez complètement changé ma manière de voir l’amour, la sexualité, le corps et tout ces autres sujets que vous avez dompté par la plume. Votre blog c’est une belle leçon sur la vie.

  3. C’est très émouvant Audren, très joli billet empreint de la vérité de celui qui l’a vécu …
    j’ai vécu la même chose ou à peu près (et la même incompréhension de l’entourage, évidemment, mais chaque histoire a ses petites différences qui en font le sel), avec une séparation sans cris mais pas sans pleurs, avec la maturation de chacun liée aux discussions, au fait que l’on ne s’appartenait pas, que nos vie étaient ce que l’on choisissait d’en faire, et que l’on savait que ce choix d’une vie commune était par nature fragile … la vie commune était un très beau moment de vie pour chacun, aucun regret, la séparation était aussi une belle séparation. nous nous sommes aussi retrouvés comme de vrais amis, nous sommes quasiment comme frère et sœur (sans enfants communs), et cette relation est tout aussi belle je crois, même si elle est différente. et je ne crois pas que la suite serait aussi belle sans nos discussions et notre mode de vie commune auparavant.
    merci pour ces billets Audren.

  4. Cher Audren,
    (cher par ce que vous apportez de grain à moudre),

    compte tenu de tout ce que nous avons lu chez vous, il serait malvenu de s’apitoyer, ce serait n’avoir rien compris. J’aime à penser que la cohérence de votre réflexion fait de ce genre d’évènement une suite logique, une pierre de plus dans l’édifice.

  5. C’est beau en plus d’être intelligent et plein de respect mutuel.
    Une belle exception dans une société qui n’a rien compris à ce que devrait être un couple, lui imposant des règles et des principes, malheureusement acceptés par la majorité, qui l’empêchent très souvent de s’épanouir.
    On dit « toutes mes félicitations ! » aux couples se mariant, comme s’ils avaient déjà fait quelque chose de bien alors qu’ils ont encore en fait tout à prouver.
    Moi, à votre couple se séparant, je vous dis « toutes mes félicitations ! » pour votre vie de couple passée, actuelle (la séparation intelligente) et future (car comme écrit, vous serez en fait toujours un couple grâce à vos enfants en particulier).

  6. Voilà une note qui ne laissera pas indifférent. Moi le premier. Le couple libre a-t-il accéléré votre rupture, ou l’a-t-il retardé ? Pensez-vous vraiment qu’elle serait restée plus longtemps sans la soupape d’un amant, et non pas au contraire explosée plus tôt ?
    Ce qui mériterait d’être creusé, c’est « pourquoi donc faudrait-il se quitter quand on n’est plus amoureux l’un de l’autre ?». L’amour passion est transitoire, c’est dans sa nature. Il cède ensuite la place à un amour apaisé qui permet de vivre ensemble. Comme l’écrit si bien Eric-Emmanuel Schmitt « l’amour vient par la chair, puis l’écarte ». Dans un couple établi, on a d’une part l’amour charnel plus ou moins passionnel avec ses hauts et ses bas, et d’autre part les enfants à élever, le prêt sur 20 ans à rembourser et tout un tas de contingences matérielles à plus ou moins long terme qu’on affronte mieux à plusieurs que tout seul. On ne vit malheureusement pas que d’amour et d’eau fraiche. Est-il bien raisonnable de tout foutre en l’air, et parfois de mettre en danger sa famille matériellement, sous prétexte qu’on n’est plus amoureux de son partenaire, alors qu’on peut très bien s’envoyer en l’air par ailleurs ?

    • Ce qui mériterait d’être creusé, c’est « pourquoi donc faudrait-il se quitter quand on n’est plus amoureux l’un de l’autre ?»
      C’est la même question que je me pose. Tout en n’étant pas du tout dans la logique de « continuer à vivre ensemble par obligation ».

    • Je partage ce point de réflexion, quant à l’état amoureux, transitoire, hormonal, dont la disparition semble être une (la?) raison de la fin du chemin, alors que l’amour est encore là. Je m’interroge moi meme… Après l’envol des papillons, l’amour durable, construit, ne suffit il plus ? D’autant que dans le couple libre, la « chasse aux papillons » est ouverte hors du couple …?
      Mes interrogations me conduisent à certaines pistes . Le « danger » ne viendrait il pas justement de glisser peu à peu vers un amour de « frères et sœur », desexualisé ?
      Au delà de l’amour, les attentions du quotidien font partie du respect de l’autre, de la vie à deux ensemble.
      Ce n’est pas en le voyant sortir les poubelles que je suis tombée amoureuse de mon homme, mais le fait qu’il s’implique dans notre quotidien m’a fait l’aimer un peu plus chaque jour.
      Quand les papillons se sont envolés, j’en ai attrapé ailleurs. Mais qund l’amour est parti, les bouquets, la vaisselle et le ménage n’ont pas suffi à rallumer la flamme. Et de m’interroger sur le pourquoi de ce feu qui s’est éteint. Je cherche encore aujourd’hui, pas pour réparer, mais pour comprendre, essayer de trouver un semblant de réponse sur un éventuel mécanisme. Mais une chose est sûre : sans être amoureuse, j’ai continué de l’aimer. Et c’est bel est bien quand l’amour est parti, que moi aussi…

    • Vivre avec quelqu’un qui ne nous aime plus ou que l’on aime plus et le voir tous les jours, ce n’est pas forcément vivable pour tout le monde, il arrive un moment où l’on se sent « bloqué » et ça fini par péter. Autant arrêter avant; « se séparer avant de se détester »

      • Être amoureux et aimer, ce sont des choses totalement différentes. J’aime profondément mon époux, mais je n’en suis pas amoureuse. J’en souffrais énormément tant que je ne lui avais pas dit, maintenant qu’il le sait je me sens libérée et heureuse de partager ma vie avec lui. Peut-être qu’un jour mon couple arrivera à la même conclusion que celui d’Audren, difficile à dire, mais dans l’état actuel je suis bien dans cette situation, les choses sont claires entre nous, lui est toujours amoureux mais pour le moment accepte que ça ne soit pas réciproque, et moi j’ai toujours envie d’être présente pour lui au quotidien même si notre relation est très différente d’avant.
        Je trouvais beaucoup d’échos dans les écrits d’Audren, mais j’espère toujours que ce denier écho n’en fera pas partie.

  7. Deux petites années ont suffit pour savoir que j’aimais Jeff, mais que nous ne pouvions vivre ensemble. C’était mon meilleur coup au lit, dur à quitter, mais c’était nécessaire. Il est en couple monogame depuis un an, et nous nous disons toujours que l’on s’aime, sans qu’il y ait de contact physique, par respect pour l’autre partenaire. On s’aime. On sait que c’est vrai. On pourrait recoucher ensemble, on a le monde des possibilités. L’intimité est restée. Mais nos souvenirs de ces mois difficiles nous tient bien loin de la tentation de la vie commune ou même de renouveller notre aventure. Tout se transforme. On n’a pas à se justifer nule part pour l’admiration que l’on se porte et l’affection qui nous unit.

    C’est difficile de quitter quelqu’un que l’on aime toujours, même si ce n’est pas le drame, la haine et les pots cassés. Je crois qu’il y aura sans doute des hauts et des bas pour toi dans les mois à venir… et les choses retrouveront un équilibre fluide. Tu as gagné en ouverture de coeur et en capacité d’aimer, tu nous fais même t’aimer à coup de mots, c’est dire !

    Une chance que l’on peut se quitter… Sinon qu’elle serait la valeur du choix d’être ensemble ?

    Merci pour ton billet 🙂

  8. Je suis assez abasourdie par cette nouvelle, c’est un peu un modèle qui prends fin même si je pense qu’il vaux mieux stopper tout avant de se détester.Merci pour ton honnêteté comme toujours , je vous souhaites du courage a tous les deux pour vos nouvelles vies respectives. Au plaisir de te relire.

  9. Je ne comprends pas vraiment en quoi cela change le blog? Cela m’intéresse, une réflexion sur un début de relation que l’on souhaite ouverte. Ainsi que la gestion des potentiels « afters » avec la mère de tes enfants… Bref, ce blog doit continuer, je vote pour (et bisou aux enfants!)

  10. On doit avoir un « karma » proche Audren, que ce billet tombe en ce moment où mon couple est dans l’incertitude. J’y retrouve des notions qui me parlent : « état amoureux », « vibrer ».
    Je me sens très concerné et touché par ce que tu as pu exprimer surtout sur l’aspect définitif, la question principale qui se pose sur la situation actuelle, cela peut-il être réparé.

    Tout mon soutien pour la réorganisation de vos vies (sujet d’article ;-))

  11. Hello,
    Ben moi, désolée mais ça m’attriste un peu quand même, en fait…
    D’un point de vue très personnel parce que tu faisais office de référence. Et que du coup, je ne pourrai plus te citer.

    Mais si vous êtes heureux/soulagés comme ça, bien entendu j’en suis ravie pour vous. Et j’espère que vous continuerez à faire une séparation intelligente en tout cas.
    ++

    • JE suis d’accord avec Marylin, ça me perturbe aussi ! vous étiez une référence, j’aime lire les articles, je m’y retrouve. je suis en couple libre aussi comme l’était audren et c’est vrai pas facile tous les jours

      • Je comprends votre tristesse. Mais, cela n’enlève pas à Audreen et à ce blog en général son statut de « référence ».

        Quand un divorce a lieu dans un couple, on ne remet pas en cause le mariage monogame, alors pourquoi remettre en cause le statut de couple libre si celui ci se sépare ?

        Pour moi, cet article dit simplement qu’on est tous humains et aussi que tous les couples se travaillent !
        La fin du couple de l’auteur ne remet pas en cause le bien fondé du couple libre alors pour moi il reste une référence !

        Apres tout, il en va de même pour les références monogames : Même si beaucoup de couple monogames se séparent, ça n’empeche pas les gens, qui se mettent en couple monogame, de croire à la monogamie !

      • * quand je dis « un couple ça se travaille » je parle bien entendu de tous les couples en général, dans la situation couple libre ou pas. En aucun cas, je n’insinue que vous n’auriez pas « travaillé votre couple » et que c’est pour ça que ça s’est fini. je le précise parce qu’en relisant j’ai trouvé que ça portait à confusion

  12. Je ne comprends pas pourquoi être en couple si après on sépare?? C’est un choix, qui selon moi, on a déjà murement réfléchi avant de s’engager…. Pourquoi se torturer si l’on sait sait déjà que pertinemment déjà la fin?? Pourquoi ne pas vivre célibataire et avoir une relation sans engagement?? et les enfants dans tt celà??

  13. Cher Audren,
    J’ai les larmes aux yeux en te lisant mais ce n’est pas de la tristesse. C’est de l’émotion née de ta si belle manière d’incarner ma vision de la virilité: être viril c’est conserver sa faculté d’émerveillement, c’est être aussi authentique que possible, c’est affronter la réalité.
    J’ai 69 (!) ans, je vis un couple ouvert et la lecture de tes articles m’a vraiment soutenu, m’a fait réfléchir, m’a ouvert le coeur et le sexe et m’a aidé à les relier.
    Merci, merci, merci!
    Bon vent cher Audren. Je t’embrasse,
    Mano.

    • Waouuuuuh…. peut-être un peu comme ce n’est pas mon monde, les témoignages d’hommes me font vibrer. Merci !!

  14. Comme pour certains (beaucoup ?) ici vous êtes la plume (et la personne) qui m’a permis de changer ma vie et celle de mon entourage proche emporté dans le mouvement.
    Ce blog m’a permis de trouver les mots pour exprimer
    mes sentiments.
    Je vous remercie et vous souhaite pleins de bonheurs pour la suite.
    Au plaisir de vous relire bien vite pour la suite de ces réflexions éclairées.

  15. Comme d’habitude, les témoignages sont aussi touchants que tes articles. Je vous souhaite bon vent dans les nouveaux chapitres de la vie qui vous attendent, avec un sincère pincement au coeur tout de même après avoir tu ton billet Adren.

    Au plaisir de te lire,
    Mark

  16. Oh la la, bin moi aussi ça me fait tout drôle. Je crois que, comme pour d’autres lecteurs, c’est une sorte de modèle qui se transforme en quelque chose qui me ressemble moins. Un peu déstabilisant. Je suis triste, de ne pas trouver cela que beau mais triste, alors que c’est tellement beau (ah! la clarté de mes mots !!! ) BREF! merci à toi pour tes mots, ton témoignage honnête, et courage -quand même- car même si une séparation n’est pas toujours synonyme de totale tempête, j’imagine que la transition n’est pas absolument confortable dans la tête et dans la logistique domestique…. Hâte de te lire encore 🙂

  17. Cet article m’a curieusement beaucoup touché. Comme pas mal d’autres internautes qui ont déjà laissé un commentaire, ce blog a été, et continue d’être, une immense source d’inspiration pour moi et un réel moteur d’épanouissement. Un tout grand merci pour ces partages et ces réflexions qui j’espère continueront à foisonner 🙂 Et que du bon pour la suite!
    L.

  18. Décidément, … les commentaires sont aussi émouvants que l’article … Audren, il semble que tu aies fédéré une vraie communauté !!
    j’en profite pour dire 2 choses qui manquaient dans mon premier commentaire (après relecture, parmi les autres) :
    – merci pour tes articles ils m’ont aidé à avancer et à donner un sens avec des mots à ce que je souhaitais vivre, ils restent une belle référence
    – quand même, faut continuer ce blog, hein, pas abandonner ce serait trop ballot et pour le coup, une vraie séparation 😦 !!
    bises, et courage, je sais (trop) bien qu’une séparation douce n’en n’est pas moins difficile et douloureuse.

    • « une séparation douce n’en n’est pas moins difficile et douloureuse. » c’est exactement la nuance à rappeler. Merci.

  19. Comme je ne pourrais pas répondre à tout le monde commentaire par commentaire, voilà pèle-mêle mes bribes de réponse :

    – il n’est pas question que j’arrête le blog. J’ai encore mille idées d’articles. Evidemment, le point de vue change un peu. On pourrait d’ailleurs d’amuser à donner des titres thématiques aux saisons des fesses de la crémière : 2013 = cocu / 2014 = polyamoureux / 2015 = célibataire (et après on verra).
    – merci pour tous les compliments et autres gentillesses – prenez garde cependant de ne pas trop m’idolâtrer. D’abord vous n’avez que ma version, et ensuite je m’idolâtre assez moi-même comme ça 😉
    – je devrais peut-être ajouter une précision dans l’article car j’ai fait un raccourci : « ma femme n’est plus amoureuse » ne suffit effectivement pas à justifier une séparation. L’attachement au long cours, aimant mais dépassionné, peut aussi être une belle histoire. Il se trouve que parfois (chez certaines personnes, j’imagine, et au moins chez ma femme à mon égard), l’amour qui s’en va laisse place à un malaise plus ou moins chronique et qui traîne tant qu’on fait traîner le couple. C’est ce malaise diffus qu’elle n’a identifié que tardivement, que je n’ai pas forcément su voir, et sans lequel notre ouverture à des aventures extra-conjugales aurait effectivement pu nous offrir les belles perspectives que j’espérais au début.

  20. Au fait, personne n’a relevé le rapport avec le parcours de lecture (à caractère subliminal) de début décembre ? Je pensais pourtant que la ficelle était bien épaisse…

  21. Je parcours votre blog de manière plus ou moins régulière, toujours avec beaucoup d’intérêt.
    Ce texte sur la fin d’une relation, ou plutôt la fin de la forme d’une relation, me touche, et particulièrement dans la mesure où j’y retrouve l’un de mes credo, lorsque vous écrivez « […] la réussite d’un couple ne se mesure pas à la durée mais plutôt à ce qu’il aura permis aux deux de vivre, et surtout à la façon de négocier l’atterrissage « 

  22. « juste pas dans le même lit ». Je crois que j’aurais aimé être rassuré. Qu’on me confirme que le polyamour étend l’amour à l’infini plutôt que d’alterner entre les histoires, et que le fait qu’on vive en couple ou pas n’a pas d’importance.

    Certain(e)s disent qu’un polyamoureux ne quitte jamais réellement personne, que chacun poursuit sa vie, simplement, mais qu’on peut se retrouver quand même, de temps en temps, toujours aussi tendre et passionné. Parce qu’il n’y a pas de raison pour qu’on s’oublie… ou qu’on s’oblige à ne se voir que pour les enfants.

    • Léolu, je ne pense pas que le polyamour apporte magiquement un amour infini. Il me semble apporter, de la liberté, de la communication mais il n’enlève rien au fait que chacun évolue, dans ce qu’il est, dans ce qu’il cherche et qu’harmoniser ses attentes avec l’évolution de l’autre n’est pas automatique, voir parfois impossible. Soit on redécouvre l’autre, on lui trouve d’autres attrait, soit pas.

      L’infini peut être une aspiration, (enivrant et facilement dangereuse selon moi), une utopie que l’on recherche, mais comme tout ce qui vie sur cette terre meure pour laisser renaître les suivants, je ne vois pas pourquoi les sentiments feraient exceptions. (Ce qui dur plus que notre vie peut cependant nous paraître infini).

      « Parce qu’il n’y a pas de raison pour qu’on s’oublie… »
      Pour qu’on s’oublie totalement non, une relation qui paisiblement prend de la distance me semble en effet sujette à des retrouvailles occasionnelle très plaisantes, mais, et le polyamour ne l’empêche pas, s’il y a une rupture de confiance en l’autre tel qu’on ne souhaite plus y remédier, je pense que la cicatrice laissé n’aura pas envie d’être ré-ouverte avec des retrouvailles. Heureusement, la communication, parmi les piliers du polyamour me semble réduire les risque de rupture de confiance de taille, potentiellement irréparable.

      • @GammaNu : Je me suis mal exprimé.
        Je suis bien conscient que les divers polyamours peuvent :
        évoluer différemment, ou connaître des éloignements avec retrouvailles ponctuelles, ou s’arrêter totalement par perte d’affinité, avec ou sans acrimonie.

        J’espérais juste que, dans ce cas précis (où la complicité et la tendresse semblent encore de mise, à défaut d’envie de projets communs), l’extensibilité du modèle polyamoureux pouvait laisser espérer que l’histoire n’était pas entièrement terminée, qu’elle changeait juste de nature. Ce qui m’aurait rassuré sur l’intérêt de ce modèle amoureux qui ne joue pas sur le terrain du « tout ou rien » des monos.

        …et cela semble être le cas, j’en suis ravi ^^ :
        Audren : « mon histoire avec ma femme est loin d’être finie. Elle continue très différemment et on ne peut plus appeler ça un couple mais je pense que je serai encore longtemps amoureux d’elle d’une certaine façon. »

  23. À mon… pair,
    Tes traits d humour décalés ont par ma voix fait rire aux éclats ma romy, ta reine pour toi. Tes arguments déconcertants, tes comparaisons culinaires obliques, je les proclame depuis si longtemps avec il est vrai avec moins d’éloquence et de pertinence. Ta curiosité, tes fantaisies, tes introspections constructives, ton auto dérision l ont aussi étourdie. Ton acharnement à défier le patriarcat, pour lui substituer un pairsonnalisme, est notre artisanat quotidien. Tes dessins ont tatoué nos entrailles. Tes larmes, dont on ne fait que deviner le sel, coulent sur mes joues. Les miennes, nées de n’être que le « césar » de ma Rosalie, ruissellent sur les tiennes. Que le polyamour qu il soit polygame, monogame et même « célibatant » fasse reculer les mariages coercitifs, fabrique de couples zombies. Que les David s inspirent de toi pour chérir ta reine et ma romy comme elles le méritent. Que je puisse ressentir un jour prochain le frisson du renouveau qui te comblera.
    Audren mon pair, Audrey un roi à couronner.
    http://www.dailymotion.com/video/x14hm4r_cesar-et-rosalie-1972-1-2_lifestyle

  24. Nous vivons la même chose ici, même si notre couple était bien plus jeune, à ceci près que je suis celle qui n’aime plus. C’est toujours triste une histoire qui se termine, même si la fin est douce.

    Bon nouveau départ, et merci de vos partages, ce blog est d’une intelligence qui fait du bien.

  25. Bonsoir Audren,

    Grâce a une connaissance via gleeden, vivant sur la region lyonnaise comme moi et qui est fan de votre blog j ai appris votre separation…c est dire si vous avez federe une sorte de communaute.

    J apprecie vos billets. Pour la qualite de reflexion comme pour la qualite d ecriture. Jai hate de vous lire a nouveau.

    Je comprends une chose c est que les sentiments comme les emotions ne se commandent pas et vous avez raison de dire que le couple libre n est pas la cause de votre separation mais peut etre un simple incubateur.
    J espere que vous garderez vos ideaux de liberte et d egalite entre hommes et femmes. Cela me fait du bien de vous lire.

    A bientot

  26. Les séparations sont toujours un changement de vie un peu étrange : ce n’est ni une situation heureuse, ni une situation tout à fait malheureuse. Votre histoire restera belle et un exemple pour beaucoup d’entre nous. Et votre fin n’enlève rien à cela.

    Que la vie continue à t’apporter de nouveaux et beaux amours. Cette séparation n’est que le début d’une nouvelle vie. J’ai hâte d’en lire la suite.

    Amour et licornes pailletées.

  27. Quand j’ai rencontré ma future femme en ’93, elle sortait d’une relation tumultueuse. Nous discutions de nos expériences passées et elle me sortit la phrase suivante. « Le couple est un reconquête quotidienne ou rien n’est jamais acquis » Cette phrase ne m’a jamais quittée..

    Bon weekend à tous 😉

    • Je comprends la démarche mais je n’aime pas le terme de conquête, trop guerrier, trop stressant. Pour moi si le couple doit être un combat, un devoir, un travail ou un effort, ça rajoute une couche de « performance anxiety » à toutes nos injonctions sociales. Rien n’est jamais acquis, certes, mais il faut pouvoir s’en accommoder paisiblement. De façon un peu similaire, la vie n’est jamais acquise mais on peut éviter de la vivre comme un combat hobbesien quotidien, faire la paix avec le côté inéluctable de la mort tout en profitant de la douceur de chaque instant et en acceptant les défis comme des aventures passionnantes et pas comme des guerres.

      • D’accord sur le mauvais choix du mot reconquête dans ton interprétation. Si on le remplaçait par « demande une attention » ?

        Le fond de la pensée étant bien entendu à l’opposé de la performance anxiety. Il faut pouvoir rester soi-même dans son couple, ne pas vivre par et pour l’autre. Et c’est bien pour cette raison que tes billets sont un si bon guide dans l’évolution de mes pensées. 😉

  28. Un trés beau texte, extrêmement touchant. J’ai découvert récemment ton site par l’intermédiaire d’une amie qui l’apprécie beaucoup. J’apprends énormément sur moi, sur elle. Merci.

  29. Tant de paix, sérénité et ouverture à vous lire…

    Serte, le fait d’être en couple libre de longue date, et avec enfant, fournissait une preuve concrète de réussite selon les critères normatif de notre société, donc facilitait l’identification pour un public non conquis, en répondant par l’exemple aux objections courantes… Mais cela n’enlève rien à la qualité des propos, aux réflexions qui prennent naissance en lisant vos articles et aux valeurs merveilleuse que vous véhiculez au travers de vos écrits. Merci !

    Merci de m’avoir fait découvrir et réfléchir autrement l’amour et le couple (et bien d’autre choses).

    Au plaisir, toujours renouvelé, de vous lire toujours.

    • Ça n’enlève rien à la justification sous-jacente et ça enrichit le débat. Mais ça enlève à l’argument (que je n’ai pas brandi explicitement mais qui transpirait un peu partout) « la preuve que ça marche ». Et donc quoi qu’on en dise, le blog change d’éclairage. D’ailleurs, il va falloir que je revoie ma page de présentation.

  30. Bonjour Audren, je découvre avec un peu de retard votre séparation, qui ne sépare que le couple, pas les individus que vous êtes et qui, comme tu l’as écrit, restent liés par tout ce qu’ils ont vécu et par les enfants. J’ai beau être toujours mariée et toujours poly, le couple ne me semble pas essentiel… J’en connais qui vivent séparément et s’aiment davantage que lorsqu’ils vivaient ensemble…
    Après 25 ans de couple, je n’étais plus amoureuse et me demandais s’il fallait continuer tant j’avais vibré ailleurs et trouvé cela délicieux. Une voix me disait pourtant que notre histoire n’était pas terminée. Elle a connu bien des remous, du rafting, mais aujourd’hui j’ai découvert une autre forme de désir, plus global que sexuel, que voici, et nous voici à nouveau très heureux: http://blogborygmes.free.fr/blog/index.php/2014/11/01/1720-etes-vous-toujours-amoureux
    Une forme de votre histoire est achevée, mais l’histoire elle-même continue, c’est ce qui est passionnant. Merci pour ce partage si intelligent.

  31. Audren, Je te soumets ainsi qu’à tes chers lecteurs la lecture de « Avec mon corps » De Nikki Gemmell paru aux éditions du diable Vauvert. Ce livre est une ode à la vie, à l’amour, à la création et interroge sur ce qui fait amour et sexualité épanouie. Dans une écriture brute, presque brutale, fulgurante et si douce à en devenir tendre, l’auteur nous touche droit au coeur, droit au ventre, droit à l’âme. Les lettres s’écoulent sur les pages comme une eau de vie. La question de l’altérité, de la réciprocité, de la gentillesse, de la tendresse, de l’inventivité, du gout de la vie, des ressorts de l’irrépressible ou impossible désir sexuel, des déterminismes culturels, familiaux, sociaux, ressortent puissamment et dépassement les questions des pratiques qu’elles soient monogames, polygames, totalement libres, prudes, kinky, et des orientations de genre. Bref, encore une jolie tentative de se saisir de l’impossible quête consistant à définir « ce qu’aimer veut dire ».

    • Il faudra que je me tienne à jour une « liste de lecture » (et que je me bloque des journées sur mon balcon quand il fera moins froid).

  32. La première question qui me vient à l’esprit, c’est évidement votre façon de vivre l’amour désormais : allez-vous continuer dans le polyamour, désirer une seule femme, en désirer plusieurs, avoir envie de retrouver une complice au quotidien,….j’imagine bien que vous n’avez pas la réponse et que la part de hasard de la vie agira également..
    Quoiqu’il en soit, ce que je retiens de très fort tout au long de vos textes, c’est que la communication est la base primordiale de toutes relations humaines et en amour, encore plus que par ailleurs…..

    Et votre ouverture d’esprit est bien là : dans cette envie ou ce besoin de se comprendre, de rejoindre l’autre dans ses désirs, sans pour autant nier les siens. Vaste programme.
    J’attends la suite impatiemment….
    Merci pour le partage de vos réflexions toujours riches, que l’on soit d’accord avec vous ou pas…
    Cath
    PS : euhhh je veux bien faire la cobaye pour une future relation………..je plaisante…

    • Je sais trois choses :
      – mon histoire avec ma femme est loin d’être finie. Elle continue très différemment et on ne peut plus appeler ça un couple mais je pense que je serai encore longtemps amoureux d’elle d’une certaine façon.
      – l’exigence d’exclusivité sexuelle et sentimentale dans un couple est maintenant devenue pour moi une aberration éthique. Ce qui ne veut pas dire que je serai forcément malheureux avec une seule partenaire
      – je n’ai pas tellement envie de rempiler dans le modèle du couple classique exclusif, fusionnel, cohabitant ; la vie est trop courte pour s’obliger à faire comme tout le monde (surtout quand en plus la plupart n’y arrive pas tellement mieux). Il y a de très beaux paysages à découvrir hors-sentiers — le reste, je le verrai dans google streetview.

  33. Mon cher Audren,

    Ce billet, selon moi, pose une belle question : qu’est-ce qui justifie qu’un couple reste un couple ? Cette question reçoit bien évidemment de multiples réponses ; chacun aura la sienne même s’il on peut dégager, en observant autour de nous, des tendances. Ce que font des sociologues. Ce que fait ce blog !
    Cela fait un moment que je me pose la question de ce qui maintenait votre couple. Peut-être que des lecteurs trouveront cette interrogation sacrilège, mais pourtant, même si tu n’es pas très prolixe sur ta vie intime, on la lit par transparence ; tes réflexions sont bien évidemment le fruit de tes propres observations, lectures, mais aussi le fruit de ta propre expérience de vie.
    Mon sentiment (de lecteur) c’est que certaines de tes incantations tenaient de la méthode Coué ; d’une théorie que n’étaye pas toujours la pratique. C’est ce qui choque une partie de tes lecteurs ici : d’une certaine façon, tu vantais un mode de fonctionnement de couple qui aurait « théoriquement » dû éviter d’en arriver à cette séparation. On voit que ce n’est pas le cas.
    Ce qui est certain, c’est que ce chemin que vous avez parcouru tous les deux, ces dernières années, est tout sauf inutile. Il vous aura permis de vivre de beaux moments, tous les deux, ou séparément, et de partager de belles choses même quand vous étiez éloignés l’un de l’autre. Et certainement ce cheminement te permet aussi d’arriver à cette séparation avec une certaine sérénité – tu ne pleures pas ? bravo ! moi je crois que je pleurerai si/quand mon couple prend fin, fusse à mon initiative – et probablement une belle confiance en l’avenir. C’est bien tout ce que je te souhaite ! (et apparemment tu as quelques lectrices qui ont l’air bien disposée à panser tes plaies ^^)

    J.

    • Je ne crois pas qu’il s’agissait de la méthode Coué (même si j’avais évoqué l’éventualité). D’ailleurs, mes nombreux articles sur la séparation témoignent à mon avis bien du fait qu’une partie de mon esprit était prête à cette éventualité. Mais pendant que notre histoire conjugale suivait son cours pas tout à fait tranquille, le couple libre s’est imposé à nous comme une évidence, indépendamment de son ‘efficacité thérapeutique’, si l’on peut dire.

    • J’ai écrit dans un de mes livres « si je divorçais, même après trente ans de mariage (j’en suis à 40 aujourd’hui), il y aurait des gens pour dire « je vous avais bien dit que le polyamour ne marche pas », sans noter que beaucoup de couples classiques divorcent après bien moins de temps. 100% d’accord, avec Audren, le couple libre n’est pas fait pour préserver le couple, mais tout simplement fait parce que l’un et l’autre partenaire ressentent que là est leur façon d’aimer, leur besoin pour vivre en harmonie non pas avec l’autre, mais avec eux-mêmes. Je n’ai pas de relations en référence avec mon état conjugal, j’ai des relations parce que certaines personnes me donnent envie de bien les connaître, sans mettre de barrière sexuelle a priori.
      Pour votre question sur ce qui maintient un couple, j’ai la réponse depuis peu: on peut aimer un bon nombre de personnes mais il y en a très peu que l’on supporte au quotidien pendant des années, y compris des personnes dont on est très amoureux(se). L’erreur du mariage d’amour, c’est de croire que puisqu’on s’aime, on va vivre ensemble et que ce sera le paradis. Vivre ensemble n’est pas le paradis, c’est la vie avec ses remous, ses hauts vertigineux et ses bas désespérants, ses deuils, ses succès… Ce qui fait tenir un couple, c’est un désir non plus sexuel (même si le sexe demeure, bien sûr), mais un désir d’aventure avec la vie, où jamais on ne s’ennuie. Et la capacité à traverser les « bas » en se disant qu’au fond de la piscine on remontera.

  34. Et crotte ! Me baladant en sifflotant mains dans les poches, voilà que je m’approche de cette gare et là, je me dis :  » tiens ! Ca fait beau temps que j’avais plus mis les pieds dans une gare ! « . Je m’approche donc et vois qu’elle a pas mal vécu, au gré du temps et des vents, et même essuyé une ou deux tempêtes, bref, une gare intéressante…
    Le long du quai, un train. Mais en partance pour nulle part. Du moins, plus dans son entier. En tout cas, c’est ce qui est marqué sur la feuille de route. Destin irréversible confirmé par haut parleur :  » Mesdames, Messieurs, à partir d’ici, les trois premières voitures poursuivront leur route vers Toujoursplusloin, tandis que les trois dernières bifurqueront en direction d’Autresailleurs « .
    J’arrive trop tard…
    Bien sûr, rien de plus banal que de voir un train se faire couper en deux pour prendre désormais deux directions différentes, ça arrive tous les jours et dans toutes les gares. Mais y a pas à dire, entendre le cliquetis des attaches que l’on détache entre deux wagons pour les séparer, ça fait quand même quelque chose…
    Ours Noir

  35. Pingback: Garde alternée avant le divorce : est-ce tellement saugrenu ? | les fesses de la crémière·

  36. Ce que l’article dit sur le fait que la durée soit pas le truc principal, ça m’a fait pensé à cette vidéo.

    « mais ça durera ce que ça durera, ça m’est bien égal. et même si ça ne devait durer qu’une heure, je referais tout pareil ».

  37. Pingback: Second violon | les fesses de la crémière·

  38. Je découvre votre blog depuis quelques jours et l’ensemble des thèmes que vous abordez avec, en trame constante, une lucidité que je vous envie, tant celle-ci fait souvent défaut lorsqu’il s’agit de faire « les bons choix », pour de « bonnes raisons », quelque soit l’objet dudit choix. Bien que je laisse échouer mon premier commentaire ici, je ne vous « gratifierai » pas de mon avis sur cet événement majeur de votre existence si ce n’est pour me féliciter que vous l’ayez vécu le moins mal possible. Je vous dirais surtout que, même si je ne peux adhérer à tout ce que vous prônez (avec conviction), aux conclusions (toujours en ouverture) que formulez, je suis impressionnée par la richesse de votre « ligne éditoriale » qui donne, et c’est sa grande vertu, matière à réfléchir. Je vous en remercie.

    • Argh, encore quelqu’un qui me dit ne pas être d’accord avec tout ce que j’écris, sans me dire quoi 🙂
      J’ai justement prévu un article très bientôt pour décrire très précisément les principes qui sous-tendent mes réflexions. Il suffira alors de dire avec quel principe on n’est pas d’accord 🙂
      Quoi qu’il en soit, merci du joli compliment.

  39. Il ne m’était pas possible de vous lister tous nos points de divergence après vous avoir lu à profusion. De même que je ne pouvais, pour cette même raison, vous confier nos accords de vue. Le sentiment qui prédomine en vous lisant c’est que votre quête n’est ni en vérités absolues ni en certitudes établies. Elle est avant tout un cheminement au cours duquel vous ouvrez des portes dont on reste libre de franchir ou non le seuil. Je vous accorde qu’il me faudra développer une fois vos principes posés et je ne manquerai pas de m’y soumettre puisqu’il s’agit du propre de tout débat contradictoire, son intérêt premier, débat qui, j’en suis persuadée, ne manquera pas d’être passionnant et enrichissant. Alors débattons….

    • Je réponds sur cet article car c’est celui qui me touche le plus en ce moment. Je raconte mon histoire. Il y a plusieurs mois, j’ai été draguée par un homme qui prônait les avantages du couple libre. C’est un grand fan de ton blog. J’ai été charmée par l’homme et me suis lancée dans l’aventure extra-conjugale, avec l’accord de mon mari. Je me retrouve dans pleins d’articles car, avant cette aventure, j’avais une libido très faible et surtout très peu de désir pour mon mari, depuis longtemps. J’ajoute qu’avec mon mari, nous avons une très bonne entente que nous envient nos amis. Ma faible libido était en partie le résultat des contraceptifs hormonaux mais pas que ! J’ai arrêté la pillule depuis 4 ans et notre libido n’a pas décollé pour autant. Bien sûr, au début si mais cela est vite retourné au calme plat. Avec mon amant, j’ai eu le temps de me rendre compte que je pouvais avoir une envie de sexe énorme et pendant la durée de la relation extra-conjugale, ça allait beaucoup mieux au lit avec mon mari… Maintenant, mon amant m’a déçue et j’ai été ramassée à la petite cuillère par mon mari. Je me retrouve avec ce malaise d’aimer mon mari mais de ne pas le désirer. Je ne veux pas revivre une autre aventure car celle-ci nous a fait trop souffrir et ne résout pas mon problème de désir avec mon mari à long terme. Je suis en train de faire le choix de partir. Nous avons fait un très beau mariage, un bel enfant et nous avons cet amour dépassionné mais je ne me vois pas continuer ma vie sans le désir maintenant que je l’ai retrouvé. Mon mari n’est pas d’accord, bien sûr. Cette décision est lourde de conséquences mais mon malaise est trop fort.

      • Ça rappelle beaucoup mon histoire. (Avec la déception, le ramassage, la séparation). Les conséquences sont peut-etre lourdes maintenant mais c’est probablement bonne décision, en vertu du principe qui dit qu’il vaut toujours mieux se séparer trop tôt que trop tard (moi je dis – parce que la première possibilité est moins irréversible et moins destructrice)

  40. Quelles belles mentalité et façon de finir une relation.
    Et oui il n’y a pas de recettes miracle ni sécurité éternelle.
    Connaissez-vous l’auteur Esther Perel ? Elle vous plaîrait je pense

    • C’est à peu près par elle que j’ai commencé ma réflexion 🙂
      Maintenant je la trouve un peu trop couplo-centrée (ça doit venir du fait que c’est quand même son boulot et que les thérapies sont encore essentiellement un truc de couple)

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