Quand le désir déserte le couple : quelques corollaires

Ceci fait suite à l’article qui rapportait les constatations d’une étude allemande au sujet de l’inéluctable dégringolade du désir féminin pour le/la partenaire après quelques années de couple. Une fois le constat fait, je tire ici quelques conséquences qui me viennent à l’esprit.

Se sentir désiré(e) (ref. photo (c) josemanchado sur deviantart.com)

Se sentir désiré(e) (ref. photo (c) josemanchado sur deviantart.com)

Conjecture

Rappel de l’épisode précédent : l’étude publiée dans Archives of Sexual Behaviour en se basant sur des questionnaires remplis par près de 2000 personnes, avait cherché à établir des corrélations statistiques entre différents paramètres et les niveaux d’écart relatif de désir sexuel dans le couple. Contrairement à de nombreuses études qui ne s’attachent qu’à la fréquence des rapports (et donc identique pour les partenaires), celle-ci estimait déclarativement les écarts de désir par la question suivante : « qui de vous ou votre partenaire a souvent envie de sexe ? : moi / lui-elle / les deux / aucun-e ». Le paramètre pour lequel la corrélation était la plus robuste, c’était la durée de la relation et non pas l’âge des partenaires : les jeunes couples de « vieux » connaissaient moins d’écart de désir que les vieux couples de jeunes. Il observait que, dans les couples récemment formés, les hommes comme les femmes déclaraient à 80% avoir souvent envie de sexe, mais qu’après cinq à sept ans de couple, si les hommes étaient toujours 80% à avoir souvent envie de sexe, les femmes n’étaient plus que 20% (quatre fois moins nombreuses statistiquement).

Evidemment, il ne s’agit que de résultats statistiques, et tous les couples ne sont pas touchés. Cela dit, le phénomène semble assez répandu et il est au cœur du livre de Daniel Bergner « What do Women Want? ». Et même si j’ai beau me méfier énormément des théories qui prétendent trouver des différences intrinsèques entre hommes et femmes, je suis assez convaincu que le phénomène observé par cette étude n’est pas un artefact (mais il est vrai que je suis influencé par mon histoire personnelle).

En attendant que d’autres études viennent étayer ou infirmer ce résultat, considérons comme vraie la conjecture selon laquelle les femmes se lassent de leur partenaire plus vite que les hommes (dans une proportion 80/20 au bout de 7 ans, pour simplifier). J’ai d’ailleurs une explication darwinienne que je vous réserve pour plus tard.

On peut déjà tirer une conséquence démographique immédiate : une grande majorité de couples est touchée par un écart de désir qui se creuse inexorablement. Un petit calcul, par acquit de conscience : puisque sur 100 hommes en couple longue durée, 80 hommes disent avoir souvent envie de sexe, et puisque sur 100 femmes, il y en a 80 qui ont souvent envie de sexe au début mais seulement 20 après 7 ans en couple ; et en supposant que les couples se sont formés en tenant compte de leur compatibilité sexuelle au départ (sous l’hypothèse que les gars et les filles qui n’avait pas souvent envie au début sont les même que ceux et celles qui n’ont pas souvent envie après non plus), ça fait qu’il y a au bout de 7 ans, s’ils sont toujours ensemble :

  • 20 couples où aucun des deux n’a souvent envie de sexe => ça va
  • 60 couples où l’homme a souvent envie de sexe et pas la femme => c’est embêtant
  • 20 couples où les deux ont souvent envie de sexe => les veinards

Ça fait donc 60% de couples où le désir ne s’accorde plus, contre 40% de couples où ça va.

(Notons que si en plus les couples se forment sans tenir compte de leur compatibilité sexuelle au début, ça fait presque 70% de couples où le désir ne s’accorde plus après 7 ans, avec d’ailleurs une proportion de couples où c’est l’homme qui n’a plus de désir pour sa femme).

Donc si ça vous arrive, c’est que votre couple est normal et ça ne veut pas forcément dire que vous vous y prenez mal.

Corollaires

Et donc si on considère la conjecture comme vraie, quels corollaires peut-on en tirer ? En voici quelques-uns en vrac, je vous laisse proposer les vôtres (ou vos récusations véhémentes, arguments à l’appui) dans les commentaires.

  1. L’âge, le boulot, la routine, la vie de famille, la fatigue, les enfants : toutes ces choses vont dans le même sens que la durée du couple. Et comme elles accompagnent la perte du désir, on se persuade que ce sont elles qui sont la cause de l’érosion. Je pense que non. Et je m’en suis déjà expliqué. La preuve c’est que le désir revient immédiatement avec un nouveau partenaire, sans qu’il faille démissionner ou tuer ses gamins.

  2. Avant quelques années de vie commune, il est impossible de savoir si les niveaux de libido dans le couple seront compatibles à long terme. C’est une tombola avec tirage différé. En revanche, comme le souligne Dan Savage dès qu’il en a l’occasion, si on s’aperçoit qu’on est incompatibles dès le début, il faut partir en courant.

  3. Si ta femme a moins envie de toi qu’avant, ce n’est (à priori) ni qu’elle ne t’aime plus, ni que tu es moche, ni que tu es con, ni que votre couple va vraiment de travers — c’est peut-être d’ailleurs la faute ni à l’un, ni à l’autre, puisque ça arrive à une majorité de couples. Et la dernière chose à faire serait de se balancer des reproches à la figure au lieu de se demander comment on va s’arranger ensemble.

  4. Arrête de dire à ton mari « si tu faisais plus ceci, si tu étais moins cela, j’aurais à nouveau envie de toi plus souvent » : ça ne marchera pas et les bouquins de Daniel Bergner ou Esther Perel sont tristement pleins d’anecdotes de couples où le mari modèle ne sait plus à quel saint se vouer pour « raviver la flamme ». Donc si tu lui demandes un truc, dis-lui de le faire pour toi. Mais pas pour le cul.

  5. La monogamie stricte condamne l’homme et la femme à la modération sexuelle, respectivement par privation et par anesthésie.

  6. On entend beaucoup de femmes se plaindre qu’elles ne sont pas choyées dans leur couple. Et on les entend couramment dire qu’elles auraient davantage de désir si leur mec leur témoignait plus d’égards. Je pense que c’est un peu l’oeuf et la poule. Si on entend peu d’hommes se plaindre qu’ils ne sont plus désirés, je pense que c’est parce que c’est excessivement dur pour l’estime de soi d’avouer que ta femme ne te désire plus. Mais comme par hasard, quand on ne se sent plus désiré, c’est plus difficile de rester aussi tendre et attentionné : cqfd, et bonjour le cercle vicieux. Je soupçonne que le même mari qui se comporte comme un goujat avec sa femme est aux petits soins avec sa maîtresse parce qu’on est prêt à mille fois plus d’efforts quand on se sent désiré.

  7. Dans les couples où l’écart de désir finit par devenir trop criant, la tragédie est annoncée : sentiment d’être personnellement et continuellement rejeté pour l’un, sentiment d’être constamment sollicitée et pressurée pour l’autre, ce qui empire encore la perte du désir.

  8. Les vieux couples de lesbiennes font beaucoup moins souvent l’amour que les vieux couples de gays (mais c’est pas forcément un problème).

  9. Comme aime à le dire Dan Savage, si vous ne faites presque plus l’amour et que ton mec va occasionnellement voir ailleurs (quitte à mentir un peu au passage), c’est peut-être la solution qu’il a trouvée pour éviter d’avoir à se barrer totalement. Parce que non seulement il ne pensait pas faire vœu de chasteté en se mettant en couple mais en plus il se rend compte qu’il n’y arrivera pas. Et donc au lieu d’être un acte d’infidélité, c’est parfois au contraire un acte de fidélité.

  10. Quand ta femme ne te désire plus mais que c’est elle qui va voir ailleurs, ça n’en fait pas un monstre pour autant. C’est plus difficile à comprendre que la situation précédente mais en fait c’est quasi la même chose – elle non plus n’a pas fait vœu de chasteté, et il serait odieux de lui demander de se forcer à faire l’amour avec quelqu’un qui ne lui fait plus envie. Prendre un amant est peut-être la solution qu’elle a trouvée pour rester en couple avec la personne qu’elle aime.

  11. Si tu as beaucoup moins de plaisir au lit avec ton mari qu’avec ton amant, ce n’est probablement pas parce que ton amant est un dieu et que ton mari est un minable : tu as moins de désir, donc moins d’excitation, donc moins de plaisir. Et si on rajoute par-dessus le caractère contagieux de ton moindre enthousiasme…

  12. Et donc si tu te sens revivre avec ton amant alors que ton mari te laisse de marbre, ce n’est probablement pas parce que ton amant est quelqu’un d’infiniment plus génial. A garder en tête avant de tout plaquer. A plus forte raison si le phénomène s’est déjà produit une première fois.

49 réponses à “Quand le désir déserte le couple : quelques corollaires

    • Pourtant, c’est juste une liste numérotée. Pas l’idée que je me fais d’un grand morceau de littérature. Enfin, tant mieux si ça te parle 🙂

  1. Le point 6 est bien expliqué dans les hommes viennent de Mars et les femmes de Venus. La maitresse est souvent une relation plus courte où le debut est statistiquement plus passionné!

    • sauf que les recherches sur les neurosciences invalident tout cela : les hommes et les femmes fonctionnent sensiblement de la même façon sur le plan du désir et du sexe 😉 … les différences observées sont bien plus faibles que ce qu’on imagine généralement et surtout culturellement construites.

      Or dans le désir, la culture a finalement peu de place.

  2. C’est brillant. Clair comme tout.
    Bravo et merci de cette aide donnée pour comprendre certaines situations.
    Je souscris particulièrement aux conclusions 3 et 9…
    Une époux et un amant comblé. 🙂

    Paul A.

  3. Bonjour,
    Audren, cri d’un cœur malheureux au dernier paragraphe. Puisse ta compagne lire ces mots et te revenir.
    Patrick

    • Ben non, elle n’est pas partie avec un autre. Et puis ça ne changerait rien – c’est moi qui aurais dû partir bien plus tôt, sauf que c’est encore plus dur de prendre ce genre de décision quand on est encore amoureux.

  4. Ce que tu causes bien Audren. Quand je te lis, je comprends tout et tout devient clair, évident, déculpabilisant !
    Ouah ! Tu imagines la montée du désir pour un rare dieu pareil ?
    Plus calme ; j’ admire ta capacité à te faire comprendre et aller droit au but, tout en nous donnant l’impression d’être moins cloche. Bonne opinion de soi qui maintiendrait la bonne humeur, et par boie de conséquence, le désir…

    • Ah oui, tiens, je rebondis sur l’opinion de soi. Un truc primordial sur lequel il faudra que j’écrive quelque chose un jour dans un prochain article : quand la vie en couple est néfaste à l’estime de soi (soit parce qu’on n’y est plus suffisamment désiré-e, soit parce que l’effet de familiarité permet aux partenaires de se comporter odieusement l’un envers l’autre), c’est un gros signal d’alarme.

  5. Je suis moi aussi d’accord avec tes conclusions.
    Mais tu parles du désir comme d’un paramètre (désolée, je ne trouve pas de mot adéquat), qui est là ou pas, qui reste ou qui s’en va.
    Or je pense que c’est plus comme un sentiment.
    Il fait parti de nous, comme nos qualités et nos défauts. Sa place dans nos vies est variable selon les périodes. Mais pas de façon mmuable.
    Le désir doit être écouté, entretenu comme une qualité précieuse, travaillé aussi quand sa baisse devient comme un défaut…

    • Je pense que s’il y a beaucoup de couples qui arrivent quand même bien à gérer l’écart de libido, c’est d’une part parce qu’il reste assez de désir pour qu’on puisse le « travailler », et d’autre part parce qu’ils savent s’écouter et justement faire ce travail.
      Mais quand le désir est vraiment trop bas, il n’y a pas grand chose à faire, à mon avis, et plus on s’y penche, et plus on le fait fuir. Un peu comme d’essayer de rallumer une allumette en soufflant doucement dessus : ça marche avec des braises, mais ça éteint l’allumette.

  6. Bonjour
    Il me semble que, dans cet article, transparait l’idée que le désir serait indépendant du partenaire considéré, comme si le désir était une qualité intrinsèque de la personne.

    Or le désir est une qualité émergente de la relation entre 2 personnes. Quelque chose qui caractérise la relation entre ces 2 personnes, qui nait de ce qui se passe entre elles, comme la confiance par exemple ou l’admiration.
    Le désir a ceci de particulier qu’il est par essence incontrôlable : on ne peut pas décider d’avoir du désir. Et faire intervenir la volonté dans ce domaine fait à coup sur diminuer le désir.

    De nombreux couples se retrouvent piégés par cela : celui des 2 qui a le plus de désir envoie à l’autre l’injonction « tu dois avoir du désir pour moi », celui des 2 qui a le moins de désir (et ce n’est pas toujours la femme je vous le confirme !) s’envoie à lui-même le message « tu dois avoir du désir » (et c’est d’autant plus vrai s’il y a du respect et de l’admiration pour le partenaire) … la société dans son ensemble envoie le message « vous devez avoir du désir » … Et paf nous voilà piégés dans un cercle vicieux qui fait que plus on le cherche, moins on le trouve :-).

    Les femmes sont d’autant plus concernées que, culturellement, elles culpabilisent et s’attribuent assez facilement la responsabilité du problème : « si je n’ai pas de désir, c’est que j’ai un problème »
    Et les 2 partenaires partent sur cette hypothèse, oubliant que le désir se suscite … et pas en étant attentionné, en faisant le ménage ou je ne sais quoi d’autre 😀 (ça, ce sont des idées reçues sur ce qui suscite le désir des femmes qui s’avèrent fausses la plupart du temps dans la vraie vie).

    Le désir se suscite en montrant de l’attention mais en étant distant, en étant désirable mais pas forcément disponible, un peu mystérieux. On ne désire vraiment que ce qu’on n’a pas finalement :-D.

    Ces attitudes favorisent le désir mais son apparition n’est jamais garantie … et il y a là un lâcher prise difficile dans un monde où on cherche à beaucoup contrôler.

    Bref, je m’arrête là car j’ai beaucoup à dire sur le sujet et je pourrais en écrire des tonnes. J’ai écrit quelques articles sur le sujet mais je ne sais pas si je peux me permettre de les relayer ici.

    Merci en tout cas des réflexions toujours pertinentes que vos articles amènent.

    • Bien, sûr, n’hésite pas à mettre des liens vers tes articles, au contraire, ça enrichit la discussion.
      Je crois quand même que ce qui est extrêmement mystérieux, c’est comment quelqu’un peut désirer très fort une personne à un moment et ne quasiment plus la désirer du tout quelques mois ou années plus tard, alors que la personne en question n’a pas tellement changé. Si le désir résultait simplement de l’alchimie naturelle entre ces deux personnes, il n’évoluerait pas plus vite que les personnes en question.
      Il y a certes un effet de perte de la nouveauté (‘On ne désire vraiment que ce qu’on n’a pas finalement’) mais je crois qu’il y a autre chose à l’oeuvre de plus profond encore.

      • D’une part l’environnement de ces 2 personnes évoluent et ne reste pas statique. D’autre part ces 2 personnes évoluent de part leur environnement. Alors le désir ne dépend par que de ces 2 personnes, mais surtout de leur évolution et de l’évolution de leur environnement.
        Personnellement quand les enfants sont arrivés, en tant que femme, le désir sexuel a beaucoup diminué. J’avais soudain quelque chose de plus important dans ma vie, et comme ça prend du temps, et ben le partenaire en a fait les frais. A tort, d’où la culpabilité de ne plus désirer.
        J’aime l’idée du serpent qui se mord la queue, en parlant du désir :-), plus on le cherche, plus on le chasse loin.
        Donc oui je peux dire que pour moi le désir va et vient au cours de la vie, indépendamment de l’amour.

      • ‘On ne désire vraiment que ce qu’on n’a pas finalement’
        Pour moi, cela va plus loin que la notion de nouveauté. Il y a aussi la conviction qu’on aura toujours demain ce que l’on a aujourd’hui. La remise en question, la peur de la perte de l’autre (réelle ou symbolique) sont aussi des moteurs du maintien du désir. Ou alors, c’est que le problème est plus vaste que la simple question du désir.

      • C’est essentiellement le message de la thérapeute américaine Esther Perel, qu’il faut savoir doser la proximité et la distance, en soulignant notre dilemme : on exige du couple monogame qu’il nous apporte à la fois le confort de la sécurité et l’aiguillon de l’incertitude.

      • Merci.
        Alors voici quelques compléments pour éclairer mon point de vue.
        D’abord sur la nature du désir : le désir est, selon moi, quelque chose d’excessivement subtil, fragile, volatile et délicat, impossible à contrôler. Je peux désirer quelque chose ou quelqu’un sans trop savoir pour quelle raison : il suffit d’un geste, d’un sourire, d’une courbe, d’un parfum, … Puis ne plus le désirer quelques secondes plus tard, sans que je sache non plus très bien pourquoi (un autre geste, une odeur, une parole maladroite, …).
        Je peux ainsi désirer mon partenaire pendant des heures et ne plus le désirer la seconde qui suit. Il suffit de rien, d’un geste maladroit, d’une parole de travers. Le désir n’est donc pas pour moi quelque chose qui est durable dont on peut parler à long terme dans un couple.
        C’est une chose qui est perpétuellement renouvelée à chaque instant et qu’on ne peut jamais considérer comme acquise, même pas d’une minute sur l’autre 🙂 … alors encore moins dans le temps. Ce qui ne signifie pas qu’on est condamné à le voir disparaitre mais que le désir se cultive et s’entretient comme un jardin. A la seule différence que c’est un jardin qu’on cultive sans jamais avoir la moindre certitude quant à ce qui va pousser, quand ça va pousser et même si ça va pousser … je ne peux pas forcer l’autre à me désirer, je peux juste essayer de me rendre désirable sans garantie aucune que ça fonctionne. C’est ce qui est difficile.

        Et, de mon point de vue, la chose qui peut tuer le désir en une seconde le plus surement, c’est la pression qu’on se met ou que nous met le partenaire. A partir du moment où on se sent « pressé » d’avoir du désir, culpabilisé, où le/la partenaire nous fait +/- consciemment passer le message qu’on doit avoir du désir pour lui/elle, alors le désir commence à disparaitre. C’est un mécanisme de protection très fort.

        Pour moi, à partir du moment où on commence à considérer que le sexe est un « devoir » – conjugal – et qu’on se « doit » des relations sexuelles parce qu’on est en couple, on commence à tuer le désir.

        Dans la plupart des couples où existe ce pb de dissymétrie du désir, je constate cette forme de « pression » d’un partenaire « désirant » sur l’autre. Et il est totalement faux de croire que, parce que le partenaire « désirant » va rendre plus service, être plus attentionné ou je ne sais quoi, ça va augmenter le désir. Au contraire !
        Etre attentionné sans se sortir explicitement le sexe du couple ne fait que renforcer le problème car celui qui désire moins reçoit le message « je suis attentionné-e avec toi pour avoir plus de sexe » et ça renforce la pression.
        Ce qui améliore souvent la situation, c’est que le/la partenaire « désirant » se montre un peu plus distant, un peu plus mystérieux, séducteur/séductrice … mais en semblant se désintéresser du sujet du sexe et du désir.

        (et je vais m’arrêter là sinon j’écrirais sur ce sujet toute la journée :-D)

        Les articles de mon blog auxquels je pense sont :
        – sur la nature du désir : http://blog.scommc.fr/le-desir-un-oiseau-sauvage-et-delicat/
        – sur le mécanisme qui tue le désir et comment « abandonner » le sexe peut augmenter le désir : http://blog.scommc.fr/comment-obtenir-plus-de-desir-et-plus-de-sexe-en-faisant-moins-defforts/

    • En répondant à une des réponses…. =) étant dans mon couple celle qui désire davantage, en lisant l’idée de « se faire plus distante, un peu plus mystérieuse… » etc pour raviver le désir de l’autre… c’est bel et bien le jeu de la séduction depuis une éternité… ce qui me décourage c’est qu’au bout d’années de vie en couple, cela me paraît non seulement très fatigant, mais ce n’est pas du tout ce que j’ai VRAIMENT et sincèrement ENVIE de faire. Je n’ai juste pas envie de me forcer à faire ou pas faire, j’ai juste envie de m’exprimer naturellement, spontanément. Est-ce si fou que ça? Je n’ai pas envie de sembler mystérieuse car ce n’est même pas quelque chose qui me plaît à moi, je ne m’identifie pas avec cela, j’aime jouer, j’aime la créativité, j’aime inventer la fantasie… mais j’aime beaucoup et c’est pour moi un énorme « turn-on », la transparence, la sincérité (surtout avec soi) et c’est là dedans où moi je me sents réellement libre. Tout le reste me paraît juste du cliché d’une manière de vivre en société qui ne me convient pas 100%. Je me sents encore une fois mise dans une petite case de « manière dont une femme doit se comporter pour être une bonne femme (au foyer, bonne amante, n’importe, mais encore une fois correspondre à ce que d’autres veulent et espèrent de moi) ».
      Désolée si cela a un air de combattivité, je ne m’ennerve pas contre les commentaires ici, surtout pas, mais je tenais à pouvoir aussi exprimer enfin ce que je ressens par rapport à cette question des différents niveaux de désir dans un couple. Je me sents souvent très seule, dans mon entourage, et dans le discours social, car c’est bel et bien moi, la femme, qui a plus souvent envie de sexe, et oui, avec le même monsieur… quelle étrange maladie ai-je docteur? =P

      • Je garde ton témoignage précieusement. Devoir être sempiternellement dans une posture de « séduction » avec la personne avec laquelle on vit est parfaitement irréaliste. Il est normal d’être attentionné-e mais devoir être constamment dans la conquête, dans le mystère, dans l’incertitude, dans la parade nuptiale, c’est usant, décourageant (en plus d’être inefficace). Ayant vécu la situation du côté de l’homme (y compris la situation « séduis-moi » qui donne parfois envie de pleurer), je suis très touché par un témoignage symétrique.

      • je constate que nous devons souvent choisir entre ce que nous aurions spontanément envie de faire … et ce qui est efficace pour atteindre notre but.
        On peut choisir de rester sur ce qu’on a envie de faire en sachant que ce ne sera probablement pas efficace.
        Ou faire autre en ayant en tête l’éventualité que ça pourrait changer quelque chose …

      • J’ai ete aussi dans le cas de la personne la plus désirante. Je n’ai pas voulu lui mettre la pression, quand il m’a dit qu’il n’avait plus envie mais qu’il m’aimait encore , que je devais attendre, ça reviendrait .. alors j’ai attendu .. plus de 15 ans .. peu à peu j’ai étouffé toute idée de sexe, je n’étais pas vraiment malheureuse, il y a d’autres choses dans la vie.
        Et puis je me suis rendue compte que j’etais à moitié morte en fait , que mon estime de moi était à zero, j’ai rencontré d’autres hommes tout en continuant à cohabiter avec mon conjoint. Il ne m’est même pas venu à l’idee de lui en parler, ce n’etait pas un sujet de conversation et mon corps est à moi. Depuis 10 ans je suis amoureuse d’un amant merveilleux et ma vie conjugale ( je ne dirais pas de « couple » ) continue tranquillement .
        Je suis contente d’avoir trouvé ici des propos qui ne me condamnent pas comme une odieuse adultère qui devrait avoir des remord du mal qu’elle fait à son mari qu’elle « trompe »

  7. Je valide les points 1,2,3,6,10,12 de part mon expérience personnelle. Le désir/libido dépend tellement de plein de variables qu’il est bien présomptueux d’en évaluer l’existence à tout instant en tout lieux et surtout avec une seule personne^^

  8. Que de belles et justes réflexions ! J’aime vous lire, vous me faites avancer. Faudrait qu’un jour je prenne le temps de partager les miennes…

  9. Il est amusant de constater que l’on parle très souvent de la perte du désir chez la femme et du « trop-plein » de désir chez l’homme…
    Je trouve que l’on ne parle pas assez souvent du contraire.
    C’est-à-dire un couple où la femme désire l’homme beaucoup plus et l’homme n’a plus beaucoup de désir.
    Comme dit dans le commentaire plus haut « Les femmes sont d’autant plus concernées que, culturellement, elles culpabilisent et s’attribuent assez facilement la responsabilité du problème : « si je n’ai pas de désir, c’est que j’ai un problème ». », mais le contraire est aussi, malheureusement, vrai : si une femme a trop de désir, elle est culpabilisée culturellement également.
    Cela dit, votre article est très intéressant, merci.

    • La situation où c’est l’homme qui ne désire plus sa femme doit être encore plus difficile pour l’estime de soi, quand on sait à quel point on bourre la crâne des filles afin qu’elles vivent pour le regard d’autrui et que c’est le désir des hommes qui sert à les valider…

      Surtout que certains ne se gênent pas pour faire du chantage à l’apparence physique et/ou jouer sur la fibre salopophobe ambiante pour remuer le couteau dans la plaie…

    • Merci pour l’article.

      L’inverse est effectivement vrai aussi : je rencontre régulièrement des couples où la femme a plus de désir que l’homme.

      Dans les couples où c’est l’homme qui a plus de désir, il souffre de ne pas se sentir aimé et désiré par sa compagne. Mais il se sent « normal » et même plutôt valorisé. Lui, sa compagne, la société entière considèrent que c’est sa femme qui a un problème mais pas lui. D’ailleurs quand ils vont voir un thérapeute de couple ou un sexologue, celui-ci se concentre souvent sur la femme, cherchant à améliorer son estime d’elle-même, à soigner son « rejet » de la tendresse physique, … (ce qui ne fait évidemment que renforcer le problème).

      Dans les couples où c’est l’inverse, la femme souffre non seulement de ne pas se sentir désirée par son compagnon … mais aussi de se sentir considérée comme « anormale », comme une « salope ». Elle est vue comme « castratrice ». Du coup, c’est elle qui est considérée comme ayant un problème et non l’homme.

      Dans tous les cas, s’il y a un problème de désir dans le couple, c’est généralement la faute de la femme :-D.

  10. Je suis mariée depuis 34 ans ; j’ai choisi un bon compagnon , un bon pére(mais ça je ne le savait pas au départ) plutôt qu’un amant La sexualité n’était pas une priorité pour moi . Il y a qqs années , j’ai croisé le regard d ‘un homme , il ne s’est rien passé sauf que je me suis sentie désirée et désirante .Depuis j’ai eu 2 relations extra conjugales qui ont réveillées ma libido ,mon mari en a profité aussi , j’étais plus demandeuse et j’avais plus de plaisir avec lui. Je pense que le désir est intrinsèque ,on va chercher chez l’autre ce qui nous manque ( ceci dit, on ne peut pas combler tous nos manques avec une seule personne) . D’autre part , il faut une bonne estime de soi pour désirer ; la nouveauté joue un grand role aussi.
    un livre intéressant à ce sujet : » Femme désirée , femme désirante »

    • Oui, j’avais commencé à feuilleter ce livre mais j’ai été découragé par l’essentialisme hétérocentré de l’auteure, et en particulier sa lecture de la sexualité féminine autour de la pénétration et de la maternité. Le reste du bouquin est peut-être chouette, mais pour le coup, ça avait tué mon désir de lecture 😉

  11. @Texmex : « ‘On ne désire vraiment que ce qu’on n’a pas finalement’
    Pour moi, cela va plus loin que la notion de nouveauté. Il y a aussi la conviction qu’on aura toujours demain ce que l’on a aujourd’hui. La remise en question, la peur de la perte de l’autre (réelle ou symbolique) sont aussi des moteurs du maintien du désir.  »
    Je suis assez d’accord avec cela : le maintien du désir passe par le fait de ne jamais considérer l’autre comme acquis.
    Dans les problèmes de désir, il y a aussi parfois le fait que l’un des partenaires utilise l’autre comme une béquille, un antidépresseur ou un anxiolytique. Celui qui est utilisé ainsi a souvent des problèmes de désir sans bien comprendre pourquoi très souvent. Le jour où cette problématique est mise au jour, le désir revient si le partenaire gère son stress/besoin d’une autre façon.
    J’en avais aussi parlé ici : http://blog.scommc.fr/un-probleme-ou-une-solution/

    @Menthe : pour moi le désir est tout sauf intrinsèque. D’ailleurs je devrais préciser que pour moi, rien n’est intrinsèque ;-). Il ne se passe rien si je ne suis pas en relation – réelle ou imaginaire – avec mon environnement.

    @Audren : je partage assez l’avis d’Esther Perel sur les 2 dimensions du couple. Pour moi il y a la relation et la libido (au sens large). On peut tout à fait avoir l’un sans l’autre (de nombreux couples où il y a de la violence conjugale ont une sexualité au top par exemple et inversement des couples avec une super relation n’ont pas de sexualité).
    La relation se construit, se travaille, se réfléchit … La libido se vit ;-).

  12. Quand l’amour est encore là ou ne serait-ce qu’un intérêt pour l’autre, quel qu’il soit (physique, intellectuel, ludique…) le partage, la patience et la bienveillance peuvent faire des miracles et réveiller une passion qui non s serait tarie, mais souvent plongée en hibernation profonde 🙂

    • Si seulement ça pouvait être vrai pour tout le monde… Je suis d’accord avec vous que ça peut parfois marcher mais je crois aussi qu’à trop répéter ce genre de leitmotiv, on enfonce encore davantage ceux qui essaient sincèrement cette voie mais pour qui ça ne marche pas, puisque c’est comme si on leur répétait à chaque fois qu’ils ne font pas comme il faut, qu’ils ne savent pas partager, qu’ils ne sont pas patients ou qu’ils ne sont pas bienveillants.

      • ou simplement, qu’ils ne s’aiment plus et qu’ils ne peuvent s’y résoudre ?

  13. J’aurais tendance à répondre à ça: « devoir conjugal ».
    Si les femmes voient le sexe comme un « devoir » (plaisant ou non), au bout d’un moment, ça peut leur être embêtant.
    Le jeu est de faire l’inverse, de s’imaginer la situation inverse.
    Imagine: tu te mets en couple avec une femme, et c’est elle qui, le plus souvent, est demandeuse.
    Au début, c’est sympa, tu vois ça comme une demande cool, mais au bout d’un moment, tu vois vraiment ça comme un devoir.

  14. La libido pour certaines peut aussi baisser avec la prise de la pilule et l’engrenage du manque de plaisir au manque de désir au manque…
    Merci pour ce site très sympa.

    • Je compte bien écrire un article aussi sur la question de la pilule. La pire tragédie étant (mais il faudra que je retrouve des sources sérieuses à ce sujet) qu’apparemment, en plus de mettre la pagaille dans la libido, elle modifie le jeu des subtiles attirances. En gros, d’après ce que j’ai compris, une femme (sous pilule) tombe amoureuse d’un gars. Et quand ils sont super engagés ensemble au point d’avoir envie de faire un enfant, elle arrête la pilule… et se demande ce qu’elle fait avec ce mec.

      • En tout cas, moi, je n’ai jamais été aussi sûre de vouloir vieillir avec mon homme que depuis que je ne suis plus sous pilule. Et nos libidos à tous deux en profitent grandement!

      • j’avais lu ça quelque part aussi, et de mon expérience personnelle tout traitement hormonal a des effets, plus ou moins forts selon la sensibilité de chacun mais quand même.

  15. Je pense que c’est David Schnarch qui propose l’explication suivante à la disparition du désir:

    Dans le couple traditionnel de nos sociétés, la femme contrôle la relation sur le plan sexuel. Il parle de codépendance: la femme dépend de l’homme financièrement, l’homme dépend du bon vouloir de sa femme pour satisfaire ses besoins sexuels. La négociation de pouvoir conduit la femme à nier ses propres besoins sexuels pour pouvoir négocier l’accomplissement ou non des besoins de son mari. En terme un peu crus: « je n’ai pas vraiment envie de baiser, toi tu en as besoin, si tu veux ne pas te la mettre derrière l’oreille, il va falloir… m’acheter une cuisine équipée / me faire la cour / prendre ta part de l’éducation des enfants / etc… ». A cause de la clause de monogamie, l’homme n’a pas de choix.
    Il s’ensuit au cours du temps une baisse du désir pour deux raisons. D’abord, la femme est obligée de nier son propre désir. Ensuite, dans nos sociétés, un homme est traditonnellement d’autant plus désirable qu’il est indépendant et incontrolable. Le fait que la femme ait du pouvoir sur son mari tue la source de son désir.

    Une indication que cette théorie pourrait avoir une base de vérité est la constatation suivante, faite par beaucoup de praticiens. Lorsqu’un couple vient en cabinet parce que l’un des deux a du désir et pas l’autre, le praticien arrive parfois à faire repartir la relation. Très souvent, le couple revient quelques mois après parce que le partenaire qui initialement était demandeur se refuse à sa moitié. Il semble que la position de celui qui contrôle en ne voulant jamais a un tel attrait qu’elle est prise par le second membre du couple dès qu’elle est libre.

    Ca vaut que que ça vaut comme explication, mais c’est une alternative à l’idée que ce serait du à un dérèglement hormonal, etc…

    • je ne sais pas si c’est lié à une théorie quelconque …

      Mais d’un point de vue émotionnel, il est très facile de comprendre que l’obligation tue le désir. Ce point de vue a l’avantage d’être valable pour les hommes comme pour les femmes et donc pas besoin de théories sociales qui jouent sur les rôles homme/femme.

      Emotionnellement, à partir du moment où il y a « devoir » conjugal, il y a mort du désir. C’est un point qui est presque toujours présent dans les couples qui viennent consulter pour des problèmes de désir. Il y a quelque chose de l’ordre de l’obligation : « je me force pour lui faire plaisir » ou même « c’est un beau mec, je devrais avoir du désir pour lui » (qui est une façon de se forcer soi-même) ou encore « il est tellement gentil et attentionné, je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas de désir pour lui » (la « gentillesse » est parfois un moyen très fort de prendre le pouvoir sur l’autre en jouant sur sa culpabilité, ce n’est pas fait intentionnellement mais ça arrive très souvent).

      Ensuite, on ne peut pas désirer quelque chose qui ne nous apporte pas de plaisir ou pas suffisamment. Donc il y a aussi à explorer la satisfaction sexuelle dans les problématiques de désir.

      • Ce que David Schnarch dit ne joue pas uniquement sur l’obligation. Si le désir était simplement tué par l’obligation, le partenaire qui a enfin réussi à relancer la sexualité dans son couple (avec l’aide d’un conseiller) ne deviendrait pas sans désir quelques mois après. Personne ne le force, pas même le conseiller.
        Or, toujours d’après David Schnarch, beaucoup de conseiller conjugaux ont remarqué ce phénomène…

      • @Rouge : on peut s’obliger soi-même. Je le constate dans beaucoup de couples que j’accompagne : celui qui a moins de désir se dit qu’il/elle devrait désirer son partenaire. C’est une forme d’obligation.

      • @Sandrine Donzel
        Tu dis que celle (ou celui) qui ne désire pas se sent obligé. C’est vrai, mais ce n’est pas la remarque de Schnarch. Lui remarque que, après quelques mois, c’est celui (ou celle) qui désirait qui ne désire plus.

        En plus court: le cas arrive souvent que le mari désire et la femme se refuse. Le psy règle un peu leurs différents et la femme retrouve le désir. 6 mois après, le couple revient parce que le mari ne veut plus. C’est apparemment fréquent et pas explicable par l’idée que celui qui ne désire pas est forcé.

        Maintenant, c’est Schnarch qui dit ça et pas moi. Il faut voir si c’est si fréquent que cela. Y a-t-il un psychologue de couple dans la salle? 😉

  16. Merci, merci pour cet article et cet discussion, et en général pour ce site riche en réflexions qui volent plus haut qu’ailleurs tout en restant toujours attachées aux situations concrètes !
    On est tous dans des cas divers et variés mais les témoignages des unes et des autres nous permettent de sortir des stéréotypes et de réfléchir ensemble, de se sentir moins solitaires dans nos questionnements 🙂
    Sur la question du désir féminin… je crois qu’il faut que je commence mon propre blog afin de dire tout ce que je pense … 🙂 mais la pilule, ça oui, il y a bien quelque chose à écrire là-dessus. Hâte de lire de le fruit de tes recherches et réflexions Audren !

    •  » je crois qu’il faut que je commence mon propre blog afin de dire tout ce que je pense »
      Vous nous ferez signe, on viendra lire 🙂

  17. Merci ce blog et ces articles salvateurs Audren! Lire tous tes articles intelligents et introspectifs sont littéralement en train de changer ma vie. Il est incroyablement soulageant d’entendre que désirer quelqu’un d’autre n’est ni sacrilège ni révélateur d’un couple dysfonctionnel. Bon en ce qui concerne vouloir transformer mon couple de 7 ans en relation libre, il va falloir sortir les cartes en douceur…

    Pour faire écho à cette conversation sur la pilule, je confirme fortement son effet sur la libido. Après avoir arrêté, je suis redevenue au bout de 3 mois la personne désirante que j’étais.

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