Pilosité intime : la tondeuse pour un juste milieu

Je crois que je ne suis pas le seul à en avoir marre des pubis « façon impubère ». Alors voici un petit plaidoyer pour les poils. Sans pour autant idolâtrer l’état de Nature. Et l’on peut trouver un juste milieu entre la jungle et le désert.

mont de vénus - dessin numérique à l'encre

Il y a mille paysages entre la jungle et le désert. (ref. photo (c) dargor1406 sur deviantart.com)

J’avoue, j’ai mis du temps à réagir. Peut-être parce qu’il y avait du vrai poil à la maison. Ca fait pourtant à peu près depuis que l’internet existe que je regarde de l’imagerie porno. Et dans l’imagerie porno, le poil est banni. Banni des pubis féminins comme masculins, banni des jambes, des aisselles, des torses.

Je n’épiloguerai pas sur les raisons sous-jacentes du bannissement, toujours est-il que cette mode s’est rapidement propagée de l’imagerie érotique au monde réel et que l’épilation intégrale est devenue la norme pour plusieurs générations de femmes.

Mais après quelques têtes-à-têtes avec des pubis imberbes et des vulves lisses, j’aimerais me joindre aux voix qui réclament le retour de la pilosité intime. Parce que pour moi (et certainement pour d’autres), le poil a plusieurs mérites incontestables :

  • il distingue la femme de la petite fille — je dois dire que la vue d’une vulve impubère est assez propre à me couper toute envie. Et quand le sexe d’une vraie femme se déguise en sexe impubère, ben ça va pas dans le bon sens.
  • il fait une belle étape pour les caresses entre le nombril et l’entrejambe
  • il fait un beau diffuseur de parfums, qui sait très bien mêler les phéromones avec d’éventuels effluves artificels qu’on y aura vaporisés avec modération
  • il évite les stigmates de la repousse
  • et tous ces arguments valent aussi pour les mecs.

Cela dit, je comprends le camp de ceux qui trouvent que le buisson touffu n’est pas du plus bel effet, qu’il peut héberger des hôtes indésirables, et que le cunni ou la pipe sont plus agréables si on ne lève pas la tête toutes les dix secondes pour s’enlever un poil sur la langue.

Mais je m’étonne de ne trouver dans les prises de positions des un-e-s et des autres qu’une espèce de guerre de tranchées entre la toison bouclée intégralement nature et le sexe lisse intégralement rasé ou épilé. Moi qui aime bien les nuances, je trouve cette radicale dichotomie assez surprenante.

Car enfin, il y a mille autres paysages que la jungle et le désert, et les coiffeurs n’auraient pas de boulot si le choix d’une coiffure se résumait à l’alternative « crinière cro-magnon » vs « tonsure skinhead ». Je conviens que le maniement des ciseaux dans la région génitale comporte un certain nombre de risques, mais heureusement la mode des coupes de cheveux super courtes et des barbes de trois jours a totalement démocratisé un outil fabuleux : la tondeuse.

Donc pour vos pubis et vos aisselles (et vos barbes et vos crânes si vous êtes comme moi), hommes et femmes de tous sexes, choisissez le sabot et le cran de réglage qui vous sied, et tondez à votre convenance pour trouver votre juste milieu. (Et en plus, aucun poil tondu ne marcotte à la repousse.)

Edit du 4 juin. Je viens de changer le titre. Et aussi l’adresse de la page, tant pis pour les liens cassés. Emy et Isistina m’ont fait remarquer dans les commentaires que l’allusion à la coupe afro était raciste. J’ai mis du temps à comprendre. Evidemment parce que je ne suis pas quotidiennement au contact des blagues racistes. Et ma réponse dans les commentaires ci-dessous était complètement à côté de la plaque. Il a fallu la véhémence de la réaction d’Emy pour que j’aille vraiment faire mon boulot. Google « racist joke afro pubic ». Pas besoin de chercher longtemps. La blague fait partie du top 20 des blagues racistes. Je n’aurais pas dû laisser passer ça. Je prie tout le monde d’accepter mes plus plates excuses.

76 réponses à “Pilosité intime : la tondeuse pour un juste milieu

  1. le poil c’est beurk ! et que vous imaginiez avoir à faire avec une petite fille car une femme n’a pas de poils montre que c’est votre imaginaire qui est tracassé car moi je sais faire la différence entre une vraie femme et une petite fille. 🙂

    • « Le poil c’est beurk », c’est très subjectif ça quand même (si on s’en tient à de pures notions hygiéniques, l’épilation intégrale est souvent plus « beurk » que le fait de garder ses poils, et leur fonction protectrice avec 😉 )

  2. Et le maillot, que fais-tu du maillot ?
    Je me souviens avoir eu une amante dont les poils dépassaient de part et d’autre de son slip. Le fait qu’une toison orne sa vulve ne me dérangeait pas, même pour le cunni, mais les feuilles de poireau qui sortent du cabas, c’est discutable d’un point de vue esthétique. La tondeuse aurait-elle réglé le problème ? J’en doute. Seule l’épilation de la périphérie du pubis peut régler la question, d’autant plus que les slips se sont transformés en strings, réduisant d’autant la surface textile.
    Par ailleurs, de nombreuses femmes apprécient d’avoir les lèvres intimes épilées, non pas pour se conformer à l’imagerie porno, mais à cause des sensations que cela procure, notamment avec le cunni.
    Pour toutes ses raisons, de nombreuses femmes se font épiler le maillot, avec un pubis à géométrie variable, entre le delta du Niger et le ticket de métro parisien selon la coupe de leur lingerie.

    • En quoi le fait que vous, vous trouviez moche des poils qui dépassent de la culotte (dans ce cas si ça gêne la concernée, il y a des shorty) induit l’obligation pour celle-ci de s’épiler ? C’est son corps, son choix.
      « Par ailleurs, de nombreuses femmes apprécient d’avoir les lèvres intimes épilées, non pas pour se conformer à l’imagerie porno, mais à cause des sensations que cela procure, notamment avec le cunni. » : de nombreuses femmes ? Ah j’en connais beaucoup des femmes, et ce n’est pas le cas. Avant de déclarer un fait subjectif comme une affirmation générale, merci de ne tout simplement rien dire.

      Vous connaissez la pression sociale ? Le capitalisme ? La marchandisation, l’hypersexualisation, le rajeunissement des femmes ? Visiblement pas. Dans ce cas, je vous conseille fortement d’aller vous renseigner un minimum sur le sujet.

      • Je n’ai pas vu d’OBLIGATION de quoi que ce soit. Si quelqu’un ne veut pas de relations sexuelles avec quelqu’un qui n’a pas telle ou telle caractéristique, eh bien, les relations sexuelles ne se font pas, sinon, c’est un viol. Les relations sexuelles ne sont pas un DROIT, hein – chacune et chacun peut conditionner son consentement à n’importe quoi sans avoir à le justifier. Vous avez le droit de ne pas vous épiler, Vagant a le droit de ne pas vouloir de vous.

  3. Pour un homme le sexe imberbe rappelle la petite fille.

    Mais pour les petites filles que les femmes ont été, le sexe imberbe, c’est le nôtre. Celui qui a des poils, c’est celui de Maman.

    • Et pour une femme, la vue d’un menton imberbe rappelle le petit garçon ? Pour les petits garçons que les hommes ont été, le menton imberbe, c’est le sien ? Celui qui a des poils, c’est celui de Papa ?

      • Digue-ding don don je n’embrasse point les prêtres (bis)
        Mais les jolis garçons digue-ding-dondaine
        Qu’ont du poil au menton, digue-ding don don
        (Les Filles des Forges, version Tri-Yann)

  4. Ce qui est le plus agaçant, mais ce n’est pas un problème uniquement lié à la question de la pilosité, c’est ce manichéisme dans l’ensemble des débats qui peuvent potentiellement agiter notre société. Ainsi il faudrait prendre parti pour l’un ou l’autre des deux camps tout en rejetant en bloc ce que l’autre pourrait amener comme arguments .On est pro-porno ou anti-porno, pro-féminisme ou anti-féminisme, pro-prostitution ou anti-prostitution, pro-poils ou anti-poils.

    A titre personnel, et puisqu’on parle des poils, je ne suis pas un grand fan des pubis velus. Et un pubis complètement imberbe ne me pose aucun problème. Certains, et vous le faite remarquer, trouvent que cela fait « petite fille ». Je le comprends mais je suis suffisamment intelligent (ou du moins j’espère l’être) pour savoir que la femme (et son pubis) en face de moins sont majeurs malgré l’absence de poil. Finalement ce n’est qu’une question de représentation mentale. Je préfère les pubis imberbe car, lors d’un cunnilingus, on y sent bien plus les chairs et les muqueuses que lorsque celui-ci est poilu. Mais dans le fond, poils ou pas on s’en fout tant qu’il s’agit d’une question de CHOIX et non d’un positionnement idéologique. Ma partenaire décide de se raser intégralement? Parfait. Ce n’est pas trop son truc et elle préfère laisser place à un buisson touffu? Ce n’est pas mon truc mais peu importe car c’est un choix respectable. Elle ne rase pas tout mais taille ses poils (brésilien, petite ligne ou triangle de poils sur le mont de Vénus? Libre à elle et c’est tout aussi sympa. En revanche dès qu’on vient me dire « C’est dégueulasse les poils je vire tout » ou « Je lutte contre la société sexiste et les pornographes phallocrates en ne rasant rien et barre toi si t’es pas content », là c’est plus qu’énervant. Ces débats stériles façon « Le grand retour du poil » ou « les poils c’est caca, rasez-tout ! », bref toutes ces modes, contre-modes, injonctions et autres obligations me gavent au plus haut point.

    Encore une fois un article tout en nuance. C’est pour ça que votre blog est plus qu’appréciable.

  5. Un point supplémentaire, loin d’être négligeable, c’est que les poils pubiens protègent les femmes d’un bon nombre d’infections pas très agréables et bien plus courantes que les morpions…

    • Oui, bon, une raison pour laquelle ces infections sont plus courantes que les morpions, c’est que les morpions ont quasiment disparu… à cause de la mode de l’épilation !

      Ceci, en admettant que c’est vraiment vrai que ces infections sont courantes. De mon expérience, depuis le temps que je me rase (le visage et le sexe), j’ai bien de temps en temps des petites rougeurs, mais elles passent vite et ne sont pas si gênantes que ça. Rien à voir avec les morpions que j’ai eus quand ça existait encore – ça, c’est vraiment chiant ; ça m’est arrivé une fois au cours de vacances à l’étranger ; allez donc expliquer votre problème au pharmacien si vous ne parlez pas la langue du pays !

      • Johannes, avez-vous changé de sexe récemment ? Excusez-moi de vous poser cette question incongrue mais ntlib disait ceci (c’est moi qui graisse)

        , c’est que les poils pubiens protègent les femmes d’un bon nombre d’infections

        et vous parlez de votre pubis. Pour votre gouverne, les poils pubiens des femmes les protègent contre des tas de germes et autres saloperies qui n’ont rien à faire dans cette zone humide et sensible. Quand on les enlève, on crée parfois des lésions qui sont autant d’entrées pour des germes, toujours dans une zone très spéciale du corps. Tout ça pour dire que la « mode » (qui n’en est pas une) du glabre est une hérésie d’un point de vue hygiène.

        Plus d’infos ici : http://www.huffingtonpost.fr/2012/08/08/stop-a-lepilation-pubienne_n_1755891.html

        Je réponds aussi à une de vos questions

        Est-ce ce que vous n’êtes pas en train de dire que nous sommes TOUJOURS déterminés par notre hérédité et notre environnement, et que le libre arbitre n’existe pas, que ce soit pour les poils ou pour les études qu’on fait ou pour l’amour qu’on porte à sa famille ?

        Je l’ai dit et je le répète, la norme du glabre féminin n’a aucun équivalent parmi les autres « choix corporels ». Il est virtuellement impossible de voir des poils sur les jambes/aisselles d’une femme dans les médias mainstream, voire dans la vraie vie. En sachant que nous vivons dans un monde où nous sommes bombardé-e-s sans arrêt d’images, le glabre s’inscrit forcément en nous à chaque fois que nous voyons le corps d’une femme dévoilant ces zones. Sans référent « poilu », il est clair que pour bcp de femmes, la norme n’est même pas remise en cause, elles l’ont intériorisée. J’en parle régulièrement avec des femmes qui s’enlèvent les poils et c’est absolument inconcevable pour la plupart d’entre elles de garder ne serait-ce qu’une repousse de 2 ou 3 jours. Elles ne peuvent pas expliquer pourquoi, c’est totalement irrationnel.
        Moi je dis que ce n’est que le résultat du matraquage d’images glabres qui les conditionne. C’est purement culturel : dans bcp de pays d’Asie ou en Afrique subsaharienne non musulmane, il est coutumier de voir des femmes ayant des poils.
        Les femmes y ont donc des référents et ça suffit pour qu’il y ait un équilibre entre celles qui gardent vs celles qui enlèvent leur pilosité. Cet équilibre n’existe pas en Occident : 99,99% des femmes s’enlèvent les poils en été, et parmi elles, une bonne moitié le fait non pas parce qu’elles en ont envie mais parce qu’elles craignent les commentaires, remarques, regards, jugements des autres.

  6. Alors trois fois oui, moi aussi j’aime le poil ! Chez l’homme comme la femme ! Et en plus je trouve qu’un truc mal rasé est bien pire qu’un truc avec un peu de poils : ça pique, ça fait des rougeurs, c’est pas doux au toucher. Une fois encore je te rejoins : que chacun trouve son juste milieu, ce qui lui plait, plutôt que de s’affronter dans les combats binaires du poil ! Et aussi j’en ai marre d’entendre dire que le poil est l’ennemi du sexe oral. Des années de pratique ont prouvé le contraire.

  7. Deux commentaires :

    1. Chacun fait bien évidemment selon sa fantaisie. Le seul point où je vois un argument rationnel, c’est celui-ci : vous avez intérêt à raser ou épiler tout endroit où vous aimez être embrassé(e). Parce que bon, un poil sur la langue, ça interrompra forcément les ébats ; que votre amant(e) réagisse en toussant, en crachant ou en se mettant un doigt dans la bouche pour chasser l’intrus, ça risque de casser l’ambiance.

    2. Il est de fait que les poils (par opposition aux cheveux) ne poussent pas avant la puberté chez H. sapiens. Mais si ce détail physiologique vous met mal à l’aise à la vue d’un sexe adulte glabre, à mon avis, vous avez un problème qui ne va pas se résoudre simplement en remettant un peu de poils sur les sexes que vous fréquentez.

    • 1 : Dire que chacun fait comme il veut, on pourra l’accepter le jour où l’on vivra dans un monde où l’épilation ne sera plus une norme, une obligation sociale. Donc ce n’est pas valable de nos jours. Ensuite, visiblement vous n’avez pas eu d’expérience avec des poils pour dire ce genre d’âneries.
      « Vous avez intérêt à raser ou épiler » : Vous faites ce que vous voulez, mais pas trop non plus, faut pas abuser, hein.

      2 : Le poil est synonyme de maturité sexuelle. Comme les seins ou les hanches, voilà pourquoi le parallèle est fait. Donc ce « problème » est justifié, sachant que l’épilation intégrale vient du porno pour justement « mieux voir » (= n’être plus qu’un trou), et rajeunir les femmes (allié au blanchiment de la vulve et de l’anus).

      • 1. Il y a cinquante ans, en Europe chrétienne, c’était la touffe sauvage qui était la norme – et je vous assure (j’étais ado à l’époque) que la norme était autrement plus contraignante que maintenant. Il y a forcément des pratiques qui sont plus à la mode que d’autres, mais je ne vois pas de lieu ou de temps où il y a eu plus de liberté qu’ici et maintenant ; si vous voyez mieux, merci de dire où et quand.

        2. Non, le poil n’est pas synonyme de maturité sexuelle. La maturité, on la constate par l’écoute. Ça concerne du reste autant les garçons que les filles.

        Et je ne trouve pas qu’il y ait de mal à voir, que ce soit en direct ou par l’intermédiaire d’une caméra. Perso, j’aime – mais je ne suis pas dégoûté par les poils au motif que les animaux en ont et que donc ceux qui les exigent sont limite zoophiles.

    • C’est comme par hasard depuis que le glabre est généralisé dans le porno que subitement, le poil en bouche devient un obstacle majeur !

      Le poil en bouche est la plus mauvaise excuse jamais entendue. Pendant des millénaires, les femmes ont eu droit à des cunnis sans que leur(s) partenaire(s) hommes ou femmes n’en fassent tout un foin.
      Quand j’étais plus jeune dans les années 80, absolument AUCUNE femme ne s’enlevait les poils du pubis et les hommes (ou les femmes) faisaient des cunnis et se fichaient pas mal d’avoir un poil en bouche tous les 36 du mois. j’ai eu 2 ou 3 fois un poil en bouche en plus de 30 ans de vie sexuelle et je serais en droit d’exiger des partenaires glabres ? WTF ?
      De toute façon, il n’y a pas de poils sur le clitoris, ceux qui invoquent cette raison sont peut-être simplement maladroits ? 😀

      Je ne comprends pas l’épilation intégrale : si les poils gênent certaines personnes, on peut raccourcir, voir enlever ceux autour du sexe mais les poils du pubis, ils gênent en quoi ? De plus en plus de voix s’élèvent dans le corps médical pour dénoncer l’injonction du pubis glabre car les conséquences du rasage/de l’épilation de cette zone peuvent être graves mais chut, faut pas toucher au marché de l’industrie cosmétique/des esthéticiennes. En ces temps de crise, ça fait mauvais genre.

      Quant au côté agréable, être face à un pubis qui ressemble soit à celui d’une fillette prépubère ou à un poulet déplumé, ça provoque chez moi de façon automatique une perte de moyens, si vous voyez ce que je veux dire. Et ce n’est pas qqch que je contrôle, je n’y peux rien. Cette réaction de mon corps me paraît très saine et je suis par contre très inquiet du nb croissant de gens qui *exigent* (et non *préfèrent*) un corps glabre. L’infantilisation symbolique que le glabre incarne veut dire bcp et rappelle les heures sombres du patriarcat qui ne voulait pas voir de signes de maturité sexuelle sur le corps des femmes, surtout ceux en commun avec les hommes : j’ai nommé les poils sexuels.

      • Votre réaction paraît bien véhémente, est-ce qu’il s’agirait pour vous d’une question MORALE ?

        Pour moi, non. Il n’y a d’ailleurs pas, à mes yeux, de morale sexuelle, seulement une éthique générale qui se résume à l’obligation de tenir compte des souhaits d’autrui ; je me méfie des tendances à sacraliser le sexe et à le poser en un domaine à part. La question du poil me paraît une bête question de mode et de goûts, comme la moustache, le rouge à lèvres, la cravate ou les talons.

        Contrairement à ce que vous dites, on a pratiqué l’épilation pubienne avant la légalisation de la pornographie, c’est même plutôt la règle que l’exception dans toutes les civilisations connues. (Posez la question à des femmes maghrébines, par exemple.) Les Romaines s’épilaient ou se rasaient, c’est le christianisme avec sa méfiance du corps qui a rendu le sexe intouchable. Ce qui est récent, c’est plutôt que des *hommes* se rasent également les zones génitales ; ça, je n’en connais pas d’exemple avant ou ailleurs.

        Mais bon, encore une fois, chacun fait bien ce qu’il ou elle veut ; il y a sept milliards d’humains, et si aucun ne convient, on peut toujours se satisfaire soi-même ; la technique moderne propose même toutes sortes de gadgets ingénieux et efficaces. Je ne préconise aucune pratique particulière, à plus forte raison, je n’exige rien. Je dis simplement que SI vous aimez être embrassé quelque part, VOUS AVEZ INTÉRÊT à ce que cet endroit soit glabre. Ceci, quel que soit votre sexe et l’endroit en question. Le clitoris ne pose en effet pas de problème, le vestibule vulvaire non plus – mais si vous êtes une femme et que vous préférez une approche plus progressive qui commence, disons, par mont de Vénus, ou si vous aimez qu’on vous suce les grandes lèvres… De même si vous êtes un homme et appréciez qu’on vous lèche les bourses. Ou si vous appréciez les feuilles de rose.

        Quant à l’histoire de petites filles (c’est curieux, du reste, que les petits garçons n’aient pas été évoqués) : moi, pour savoir si un(e) partenaire est capable d’un consentement éclairé, je me fie à sa conversation, pas à l’aspect poilu ou non de ses génitoires. Ce qu’il y a entre les oreilles me semble plus pertinent que ce qu’il y a entre les jambes. Et je trouve curieux, et pour tout dire un peu inquiétant, que certains paniquent à la vue d’un sexe adulte mais sans poils. Y aurait-il une peur d’être tenté par des sexes impubères, ne suffirait-il pas de connaître la personne auquel le sexe appartient ? Vous baisez avec un trou ou avec une personne ?

  8. Hallelujah! Ah! Belle ôde au poil pubien! J’en ai la larme à l’oeil!! Ça fait plaisir d’avoir un manifeste pour les poils!!! Oui! Oui! Oui! C’est ce qui différencie (entre autres choses) l’adulte de l’enfant! J’avais fait un plaidoyer sur le sujet il y a quelques temps sur un blog (qui n’existe plus) et je n’avais reçue que trop peu de réaction positive.

  9. Bravo !

    Je fais partie de celles qui raccourcissent le poil afin d’obtenir un ensemble plus discret, ou disons moins envahissant, sans tous les désagréments de l’épilation ou du rasage, à savoir : la douleur (personne ne dit que ça fait un mal de chien d’arracher les poils !), les problèmes de repousse avec poils incarnés ou poils qui piquent, le coût de l’esthéticienne (pour un travail plus net), les risques pour la santé ( petit rappel : l’épilation pubienne irrite et déclenche une inflammation des follicules pileux, laissant des plaies microscopiques ouvertes. Une épilation fréquente a pour effet d’entraîner une irritation régulière de la zone rasée ou épilée, et combiné à à l’environnement humide des organes génitaux, cela devient un milieu propice à la multiplication des plus mauvaises bactéries pathogènes. De plus les poils forment une barrière anti-infections, plus précisément contre les risques d’herpès, de pustules, de cystites, de mycoses et bien d’autres infections ainsi qu’une plus forte vulnérabilité aux maladies sexuellement transmissibles. Rappelez-vous que les poils exercent un rôle de barrière qui protège les muqueuses génitales : s’ils n’y en a plus, rien n’empêche les micro-organismes de s’infiltrer). Entretenir une peau parfaitement lisse et sans défauts est un vrai casse-tête… comme si on n’avait tien d’autre à foutre !!!

    A chaque fois que je lis un commentaire d’un homme qui dit : “beurk” les poils ! j’ai des envie de meurtre et ceux qui disent : “ça ne me dérange pas, mais je préfère sans…” non mais je rêve, mais qu’est-ce qu’ils s’imaginent ? Pensent-ils qu’il est facile de s’épanouir sexuellement, d’être bien dans une relation quand vous sentez que votre partenaire est limite dégoûté par vos poils ? Je hais les films porno rien que parce qu’ils ont lancé cette mode ! Les gamines n’ont encore pas commencé leur vie sexuelle qu’elles stressent déjà à cause des poils, elles sont de plus en plus nombreuses à s’épiler intégralement (merci aux garçons qui disent beurk!). Va raconter à des gamines en pleine construction physique et psychologique –et donc sexuelle- qu’elle a le droit de faire ce qu’elle veut… Ha ha ha ! MDR…

    Je suis d’avis que nous sommes des êtres civilisés, la forêt vierge ce n’est pas top, les poils qui dépassent du maillot pas très élégant, mais il y a des limites, celles peut-être d’un compromis entre l’esthétique, le plaisir, la santé et le confort (un petit coup de ciseau c’est tellement plus simple). A ce rythme là, les poils pubiens seront aussi mal vus que les poils sur les jambes, que TOUT le monde rase, pour ainsi dire ! sauf que les conséquences ne sont pas tout à fait les mêmes… Sans être une “pro-poil”, je suis contre, absolument contre le “zéro-poil” !

    • Il y a aussi des hommes qui préfèrent les sexes épilés, mais qui s’épilent eux même… cela dit j’ai tendance à réagir de la même façon, quand un mec me sort que c’est quand même mieux l’épilation (si possible intégral), j’ai envie de lui proposer d’essayer et de revenir me voir après… les conséquences en termes d’hygiène, de sécheresse intime etc ne sont pas très bien connues malheueusement. mais bon, le jour n’est pas arrivé où je modifierai mon corps, ne serait-ce que mes poils uniquement parce qu’on me l’a demandé 🙂 je suis d’accord sur la nécessité de trouver des comprimis acceptable entre esthétique, plaisir, santé et confort !

  10. Ben suis bien d’accord, tiens !
    C’est vraiment étrange comme mode – parce que c’en est une – et ça pousse hommes et femmes à se ressembler de plus en plus, il me semble…
    Bref, vive la tondeuse en effet !

  11. Desolé si je ne réponds pas aux commentaires individuels. En tout cas, il y a bien des éléments qui mériteraient un article à eux tous seuls.

    Par exemple la distinction (et malheureusement aussi l’imbrication) entre les questions de goût et la pression normative. Et aussi la question de savoir si les pressions normatives s’appliquent aussi impitoyablement aux hommes et aux femmes. Et puis aussi la posture ‘tu peux partir si ça ne te plaît pas’. Et puis cette histoire de tension dans les goûts sexuels entre des corps lisses d’apparence immature et des corps très affirmés sexuellement (tension qui s’observe aussi bien chez les hommes que chez les femmes, il me semble). Et puis pour rire, un article drôle sur la barbe (beurk les poils).

    J’en prends bien pour deux semaines de boulot.

      • Mais enfin, ce site parle de pilosité féminine ; le sujet, sauf erreur, c’est la pilosité intime… donc, sans distinction de sexe.

        Bon, mais du coup, je comprends mieux la véhémence de certains propos ; bien évidemment, le crétin qui exige quelque chose qu’il n’est pas disposé à faire lui-même mérite deux baffes, vite fait, aller-retour, et bon débarras. (Pareil, du reste, si c’est le crétin est une crétine qui insiste, par exemple, pour que le consentement soit révocable à tout moment et qui se plaint néanmoins si son mec interrompt les ébats une fois qu’il a joui en disant « désolé, j’ai plus envie ».)

    • Pour moi, la question normative est clairement plus importante qu’un question de goût mais celle-ci est si sournoise qu’on a vite fait de croire qu’on s’épile parce qu’on aime. Ce qu’on aime réellement c’est le sentiment de plaire et on plaît -ou on croit plaire- de plus en plus rasée/épilée, c’est une idée qui rentre au plus profond de nos têtes (merci le porno, merci société consumériste). Ne dit-on pas aux femmes qu’il faut souffrir pour être belle ?! Quant au plaisir du cunni, je veux bien croire que c’est mieux sans poils, une langue qui se promène partout sur le sexe et pas seulement sur le clito c’est plus sympa, mais faut pas déconner, les poils n’empêchent pas le plaisir (sauf si on s’est mis dans la tête que c’est dégoûtant) ; pour moi ce petit mieux est loin de compenser tous les désagréments liés à l’épilation intégrale. Personnellement, les poils ne m’empêchent pas de « taquiner » des testicules 😉 c’est vraiment dans la tête que ça se passe… il y a du lavage de cerveau !!!

      • Je n’aurais pas dit mieux 🙂 comme souvent, la notion de consentement éclairé et de « goût » est ambigue, on inculque aussi ces goûts… finalement, si je me demande pourquoi je m’épile les jambes, je ne saurais pas dire clairement si c’est uniquement parce que j’aime ou parce que j’ai le sentiment de plaire. Si je devais être absolument seule pendant plusieurs mois, pas sûre que je m’épilerai 😉

  12. Je trouve le titre extrêmement maladroit.
    C’est super désagréable de voir assimilés les cheveux crépus (via la « coupe afro ») aux poils du pubis.

    On se prend déjà assez de réflexions racistes dans le genre, ce serait cool de ne pas en trouver sur un blog qui se veut féministe.

    • J’admets que j’ai hésité. Le côté éhonté excuse-t-il l’allusion ? Mais peut-être que l’association ne semble dévalorisante que parce que notre culture considère encore le sexe comme quelque chose de honteux ?
      Je me soumets au jugement populaire : y en a-t-il d’autres à trouver malvenu le jeu de mots super subtil du titre ?
      Au bout de trois votes, je m’auto-censurerai.

      • Ce titre ne m’a pas chiffoné tant que ça, mais… même si je suis loin de la blonde au yeux d’azur, ma peau crains le soleil et sa teinte tient plus de l’endive neurasténique que d’un délicieux chocolat, et mes cheveux sont naturellement lisses, donc mon avis est peut être entâché d’un biais dont je ne me rends même pas compte moi-même.

      • Après, si minimiser la portée raciste de ce titre peut vous rassurer, faites et gardez-le ce titre après tout.
        Tant pis si des noirEs se sentent insultés, c’est de leur faute. Illes n’ont qu’à pas penser que le sexe, c’est tabou/sale/autre !
        Et demain, si une noirE se plaint d’avoir été traitée de guenon, on pourra lui dire que c’est super spéciste de se sentir insultée quand même !

        Magnifique…

      • Je vous prie d’accepter mes excuses les plus inconditionnelles. Voir l’edit en fin d’article. Merci.

  13. Par contre, si on pouvait éviter les points d’exclamation et les majuscules, ça serait vraiment mieux.
    À toutes fins utiles, les italiques se font en entourant le mot avec les balises <em> et </em>

  14. Moi, je ne suis pas fan des débats « pour » ou « contre ». Et les points de vue binaires.
    Et ce n’est même pas la question dans cet article.

    Un simple témoignage:
    Je suis une une jeune femme de 25 ans qui a arrêté de s’épiler le sexe et les aisselles, mais qui les entretient depuis 2 ans.
    Pas à la tondeuse, mais au petits ciseaux: ça marche très bien et en deux ans je n’ai pas eu de problèmes. Beaucoup moins qu’avant en tout cas.

    Auparavant, même en allant chez l’esthéticienne, mon sexe et mon mont de vénus ressemblaient au moment des repousses à un champs de champignons blancs et rouges, malgré toutes les précautions hygiéniques prises. Sans compter les infections gynécologiques que j’ai eu à partir du moment où j’ai commencé à m’épiler.

    C’est mon expérience et aucune femme n’est comme moi.
    Comme je ne juge personne quant à son style vestimentaire.

    Bref, je ne blâme personne de faire différemment. Parce que je suis capable d’empathie et de penser que je n’aimerais pas que ce soit le cas pour moi également.
    Je ne juge pas non plus les femmes qui le font pour répondre à une pression sociale: ce sont des adultes et elles peuvent décider ou pas.
    Stop à l’infantilisation.

    La présence, la présence travaillée ou l’absence totale de poils devraient être une liberté. Moi je suis pour la liberté.
    Blâmer les gens qui s’épilent est également une pression, et une volonté de brimer une liberté.

    Par contre, je parle en mon nom.

    Je ne supporte pas non plus les personnes qui se permettent de faire des généralités contre les poils. Chacun son expérience et chacun voit midi à sa porte, surtout quand il est question d’intimité, de choix personnels ou de vie intime.
    Toute volonté d’essayer de convaincre que « Oui, LES femmes, LES hommes aiment pas avoir un poil sur la langue ». Ok, pour les témoignages, mais ça ne devrait pas devenir une généralité.

    J’explique que dans MON CAS que je ne voulais plus répondre aux exigences d’un homme ou autres personnes. J’ai retrouvé la possession pleine et entière de mon corps. Ça peut être le cas pour d’autres femmes, pour d’autres non.
    Je me sens mieux dans ma peau depuis que je n’angoisse pas à chaque épilation d’avoir des boutons.
    J’ai découvert que j’adorais les poils, jouer avec, l’odeur : mon mec aussi l’a découvert et ce n’est pas un poil dans la bouche qui l’empêche de me bouffer la chatte en toute impudeur.

    Pour d’autres, l’expérience sera différente. Mais leurs corps ne m’appartiennent pas.

    Comme je n’apprécie pas qu’on me fasse des remarques ou qu’on me « suggère » de retrouver le chemin de l’institut de beauté.
    C’est souvent le cas.
    La pression sociale est énorme pour les femmes qui décident de vivre leur beauté et leur sexualité différemment.

    Surement les hommes aussi, mais encore une fois je parle en mon nom.

    • Vous faites bien de rappeler l’avalanche d’inconvénients liés à l’enlèvement des poils pubiens. L’épilation est une véritable mutilation car les poils font partie de la structure de la peau. On arrache donc une partie de sa peau en s’épilant. Le rasage quant à lui provoque des micro-coupures, portes d’entrée indésirables pour des germes et autres bactéries.
      Malheureusement, ces inconvénients ne sont quasi jamais mentionnés par les gens prônant le glabre, soit parce qu’ils en vivent, soit parce que quand on s’enlève les poils, ça paraîtrait contradictoire de dire en même temps qu’il y a plein d’inconvénients.

      Vous parlez de liberté à s’enlever les poils mais elle n’existe pas, dans une société pilophobe.
      Afin de lever toute ambiguïté, je ne suis ni pour ni contre les poils, je contextualise la pratique épilatoire et je démonte tous les arguments fallacieux justifiant l’enlèvement des poils. Reste l’aspect esthétique qui normalement, ne se discute pas, sauf que comme nous vivons dans un monde d’images, l’absence totale de pilosité sur le corps des femmes dans les médias (y compris dans les pubs de rasoirs féminins où l’on voit une femme raser une jambe déjà glabre) fait qu’il n’y a pas de référent, donc pas de vrai choix en toute liberté.
      Pour qu’il y ait liberté de choix de garder/enlever ses poils, il faudrait qu’on voie 10 à 20% de femmes ayant des poils dans les médias, on en est loin.
      Malheureusement, la raison est commerciale : s’enlever les poils est un business très lucratif (des milliards de $ de CA/an); alors que garder ses poils ne rapporte rien à personne, vu l’absence de produits d’entretien des poils du corps (vs les cheveux). Donc, que tant que nous vivons dans une société capitaliste, il n’y a aucun risque que garder ses poils devienne une norme. Il faudrait juste que celles et ceux qui font le choix de les garder ne soient pas stigmatisé-e-s. Et cela passe par un changement radical dans les médias, qui vivent de la pub de l’industrie cosmétique. Un cercle vicieux dont on ne voit pas la fin. 😦

      • Décidément, il va falloir que je me laisse pousser la barbe et la moustache. Je n’avais pas idée des dangers du rasage, merci de m’avoir informé.

      • Réponse à Johannes (4 juin 2014 à 23:23 )

        Votre mauvaise foi est indécrottable 😉
        Figurez-vous qu’en fonction des endroits rasés, le problème des microcoupures et des infections a un tout autre impact. Les parties génitales des femmes sont bcp plus fragiles à différents niveaux et les raser/épiler est un risque, ce n’est pas moi qui le dit mais la plupart des gynécologues

        Extrait du site suivant

        http://www.huffingtonpost.fr/2012/08/08/stop-a-lepilation-pubienne_n_1755891.html

        « L’épilation pubienne irrite et provoque des inflammations des follicules pileux (développement anatomique en forme de sac dans lequel pousse un poil) laissant de microscopiques blessures ouvertes. Quand cela est combiné à un environnement moite tel que celui des parties génitales, vous voilà en face d’un terrain parfait pour les plus méchantes bactéries », souligne Emily Gibson.

        Moi aussi, je me rase la barbe, parce qu’elle n’arrête pas de pousser. Si comme les autres poils, elle s’arrêtait, je la garderais car elle ne me gêne pas plus que ça.

  15. Je réponds à Johannes (4 juin 10h48)

    je vous assure … que la norme était autrement plus contraignante que maintenant

    De quelle norme parlez-vous ? Le glabre pour les jambes et les aisselles était une réalité dans les médias, déjà dans l’après-guerre. Essayez de trouver une couverture de magazine féminin des années 50 où l’on verrait une femme avec des poils aux aisselles. Cherchez pas, il n’y en a pas. Pour les femmes lambda, il y a déjà rasage des jambes et des aisselles pour certaines en été, dès les années 60. Mais c’est depuis le début des années 80 que le glabre s’impose (hors pubis), au point que cette norme est complètement intériorisée par de nombreuses femmes qui ne remettent jamais en question la pratique épilatoire

    Non, le poil n’est pas synonyme de maturité sexuelle. La maturité, on la constate par l’écoute.

    Quelle condescendance : Johannes va nous apprendre ce qu’est la maturité. 😦
    Il aurait suffi de taper pilosité maturité sexuelle dans un moteur de recherche pour trouver 2 articles qui parlent de la maturité sexuelle et des caractères sexuels secondaires, que sont les poils sexuels

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Caract%C3%A8re_sexuel_secondaire

    «Cela explique notamment pourquoi ces caractères apparaissent en général au moment de la maturité sexuelle (i.e. la puberté chez l’être humain).»

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pubert%C3%A9

    «Principaux traits remarquables : développement des seins et de la vulve ; développement de la pilosité corporelle, notamment les poils pubiens et ceux des aisselles»

    Si vous refusez d’inclure les poils dans la maturité sexuelle, il faut aussi exclure les seins. Maturité sexuelle ne signifie pas « être prêt-e à avoir des relations sexuelles » mais veut dire qu’on passe du monde de l’enfance au monde adulte. Il y a une symbolique énorme dans la pilosité, raison pour laquelle les hommes (mâles) ont toujours voulu contrôler celles des femmes, en se réservant le droit de la conserver et en imposant aux femmes de l’enlever. Je parle des poils visibles dans la sphère publique.

    Et je ne trouve pas qu’il y ait de mal à voir, que ce soit en direct ou par l’intermédiaire d’une caméra.

    Ce n’était pas l’objet de la remarque d’Errian. Elle pointait le fait que sous prétexte de « visibilité », les pornographes ont imposé le glabre d’abord aux femmes, afin de les infantiliser et ensuite aux hommes, pour d’autres raisons (le pénis paraît plus long sans poils). D’autre part, on voit très bien le sexe, même quand il y a des poils.
    Les pornographes imposent un rasage intégral aux femmes, alors qu’il suffit d’enlever les poils autour des lèvres pour « bien voir ». Cela n’a aucun sens de tout enlever. C’est comme si, sous prétexte qu’une mèche de cheveux tombe devant les yeux, on rasait tout le crâne.

    je ne suis pas dégoûté par les poils au motif que les animaux en ont et que donc ceux qui les exigent sont limite zoophiles

    Parfaite démonstration de votre méconnaissance totale de la réalité anatomique.
    Voici ce que disait le paléoanthropologue Pascal Picq, au début d’un docu consacré aux poils en 2011.

    «Il y a une croyance bien entretenue qui dit que l’homme est un animal qui a perdu ses poils. Or, pas du tout, nous avons une autre pilosité qui est, il est vrai, assez différente que celles des espèces les plus proches de nous, notamment comme les chimpanzés et les autres singes.»

    Les poils sexuels des humain-e-s sont spécifiques à notre espèce, parler des poils comme un reliquat animal, c’est se mettre au niveau des connaissances anatomiques de l’Antiquité, c’est-à-dire au niveau zéro. De toute façon, même si c’était animal, il faudrait alors se raser la tête car certains mammifères ont des poils sur la tête qui rappellent les cheveux (le cheval, la vache, le lion, etc.). Mais bizarrement, les poils sur la tête sont encensés, car non liés à la puberté (donc à la maturité sexuelle). L’argument « animal » ne tient donc pas la route une seule seconde.

  16. Je réponds à Johannes (4 juin 10h31)

    Votre réaction paraît bien véhémente, est-ce qu’il s’agirait pour vous d’une question MORALE ?

    Vous vous méprenez, votre interprétation est complètement farfelue et la morale n’a rien à y voir. C’est l’argument bateau, dès qu’on remet en question certaines choses : vous moralisez.

    La question du poil me paraît une bête question de mode et de goûts, comme la moustache, le rouge à lèvres, la cravate ou les talons.

    C’est faire fi du tabou visant la pilosité féminine, absente des statues grecques représentant les femmes mais aussi du corps des femmes sur les tableaux au Moyen Age (elles n’avaient pas non plus de fente vulvaire, d’ailleurs). Pareil à Hollywood, dès 1930 : le code Hays interdisait aux réalisateurs de montrer des poils sur le corps des femmes uniquement, sous peine de caviardage de la scène. Voir mon site pour les détails. De plus, aucune mode n’est suivie par 99,99% des femmes occidentales, en été. Posez-vous la question de la quasi unanimité des aisselles/jambes glabres sur les plages et à la piscine et vous saurez pourquoi ce n’est pas une mode mais une norme intériorisée.

    Contrairement à ce que vous dites, on a pratiqué l’épilation pubienne avant la légalisation de la pornographie,

    Merci de ne pas déformer interpréter mes propos. Je n’ai pas dit que l’épilation était récente, j’ai dit que le poil en bouche est devenu soudainement l’excuse bidon pour justifier une pratique.

    c’est même plutôt la règle que l’exception dans toutes les civilisations connues. (Posez la question à des femmes maghrébines, par exemple.) Ce qui est récent, c’est plutôt que des *hommes* se rasent également les zones génitales ; ça, je n’en connais pas d’exemple avant ou ailleurs.

    Votre méconnaissance de la réalité et de l’histoire est consternante.
    Le rasage du pubis et des aisselles est imposé aux femmes et aux hommes d’obédience musulmane par la Fitra (et non le Coran)

    «La fitra (la nature primordiale) comporte cinq éléments :

    la circoncision, le fait de se raser le pubis, de se couper les ongles, de s’épiler les aisselles et de se tailler la moustache.»

    Curieusement, ce sont surtout les femmes qui s’y plient. L’accent est mis sur l’hygiène. On peut imaginer qu’en l’an 650, dans le désert, elle était un problème, vu la rareté de l’eau. Il me semble qu’aujourd’hui, on a un peu dépassé ça.

    Les Romaines s’épilaient ou se rasaient, c’est le christianisme avec sa méfiance du corps qui a rendu le sexe intouchable.

    Avez-vous déjà entendu parler du mot « contextualisation » ? Il semble que non, au vu de vos références au passé.
    Justifier l’épilation aujourd’hui sous prétexte qu’elle est ancestrale, c’est comme si je disais dans un article sur le travail : « dans l’Antiquité, des gens travaillaient 16h par jour, 7 jours par semaine » mais sans dire que c’était des esclaves, donc pas leur choix !
    Or, quand on lit Aristophane avec le prisme féministe, on comprend immédiatement que les femmes d’Athènes s’enlevaient les poils car c’était la volonté des hommes. Mais qui analyse le « geste » épilatoire de cette façon ? Presque personne, on se contente de dire que ça existait déjà. Mais je m’en fiche que ça existait si ce n’est pas contextualisé. Les pratiques et activité n’ont de sens que si elles sont remises dans le contexte social et politique de l’époque. Et la spécificité de tout ce qui s’est déroulé avant mai 1968, c’est le patriarcat imprégnant la vie (donc aussi le contrôle du corps des femmes), les lois des humain-e-s.
    D’ailleurs, « les Romaines », c’est faux, une certaine couche aisée de la population romaine serait plus exact, on se démarquait ainsi de la plèbe.

    Je dis simplement que SI vous aimez être embrassé quelque part, VOUS AVEZ INTÉRÊT à ce que cet endroit soit glabre. Ceci, quel que soit votre sexe et l’endroit en question.

    C’est quoi, cette injonction au glabre ? Qu’est-ce que vous connaissez des pratiques sexuelles des autres ? Le léchage de zones érogènes poilues peut être une source de plaisir énorme pour les deux (voire plusieurs) partenaires. Vous ne savez pas ce que vous loupez, visiblement 😉

    Et je trouve curieux, et pour tout dire un peu inquiétant, que certains paniquent à la vue d’un sexe adulte mais sans poils. Y aurait-il une peur d’être tenté par des sexes impubères, ne suffirait-il pas de connaître la personne auquel le sexe appartient ? Vous baisez avec un trou ou avec une personne ?

    Votre mépris pour l’anatomie des femmes est flagrant, parler de « baiser avec un trou » est particulièrement choquant.
    D’autre part, je ne panique absolument pas à la vue d’un pubis glabre, je perds mon érection, c’est tout. Je ne contrôle pas cette réaction physiologique, c’est comme une espèce de réflexe que je qualifierais de sain.

    Si vous tenez à en savoir un peu plus sur la norme du glabre, je vous conseille vivement mon site qui est une concentration d’articles et de références sur la pilosité, informations que je collecte depuis 2001.
    Il y a 30 chapitres et mon angle d’attaque est féministe car je suis un homme pro féministe. Il n’existe aucun livre en français qui traite de la norme du glabre, malgré le fait que toutes les femmes soient concernées. Cette absence en dit long d’ailleurs, sur l’intériorisation de la norme.

    • J’ai visité votre site, bien entendu. (J’ai mis le lien pour faciliter la tâche à ceux qui voudraient vérifier de quoi il est question. J’en ses profite pour présenter mes excuses pour des majuscules intempestives par le passé, je n’avais pas compris que ce logiciel de blog admet quelques éléments de HTML dans les commentaires rédigés par les usagers.)

      Je suis d’accord avec l’idée générale qu’il y a une pression excessive sur les femmes pour les inciter à s’épiler les aisselles, les jambes et les bras. Mais ce n’est à mes yeux qu’un détail d’un problème plus vaste. De façon plus générale, je trouve qu’il y a une pression excessive sur les femmes pour qu’elles soignent leur aspect, et toujours dans une perspective de séduction, comme si leur but dans la vie était de faire bander les messieurs. Lesquels, accessoirement, sont incités à juger les femmes en fonction de leur physique et non, disons, parce qu’elles ont bien compris la mécanique quantique ou la Prose pour des Esseintes.

      Ça me semble insultant pour les deux sexes. Je trouve ce que nous avons entre les oreilles plus intéressant que ce que nous avons entre les jambes, même quand il s’agit de faire l’amour. Cela dit, il me semble que rien de tout cela n’empêche de vivre, que la plupart des femmes sont même plutôt d’accord avec ces normes sociales (il suffit de voir le chiffre d’affaires de L’Oréal) et qu’il y a du danger à se présenter à leur place en Saint-Just de leur dignité. Donc, j’ai mes idées sur le sujet, elles vont sans doute au moins aussi loin que les vôtres, mais je ne les brandis pas avec autant de verve parce que ça ne me semble pas très productif.

      Seulement, tel que je lis le(s) titre(s) de cette discussion, tout ça, c’est hors-sujet. Il me semble qu’il est question ici de pilosité intime, pas de pilosité féminine. On est censé parler du rasage des vulves et des couilles, pas de celui des aisselles, des jambes ou du menton. Enfin, du moins, c’est comme ça que j’ai compris. Si vous avez compris autrement, il n’est pas étonnant que vous ne soyez pas d’accord avec moi. Mais vous comprendrez peut-être mieux mon point de vue si vous relisez tranquillement ce que j’ai écrit à la lumière de ce que je viens de dire.

      (Et peut-être que ça vous aidera aussi d’apprendre qu’à titre personnel, je me rase les parties intimes, notamment parce que je déteste quand une fellation est interrompue par un poil dans la bouche, et que ça ne m’a jamais posé de problèmes de confort ou de santé – ou du moins, pas plus que le rasage de mon visage. Enfin, mais c’est sans doute trop demander, vous pourriez essayer d’éviter de me prendre pour un imbécile. J’ai d’autres défauts, mais pas celui-là.)

      • Il me semble qu’il est question ici de pilosité intime, pas de pilosité féminine

        Je ne vois pas pourquoi il faudrait dissocier les poils pubiens des autres poils pubertaires. La seule différence à mes yeux, c’est que les poils pubiens ne sont pas visibles dans la sphère publique, sauf contexte naturiste/nudiste.
        Les autres poils sexuels se voient à la piscine, à la plage, en été, etc. Et leur monstration est manifestement un problème pour bcp de gens intolérants.

        Cela dit, il me semble que rien de tout cela n’empêche de vivre

        Je vais citer un passage de mon site

        «Ce thème touche à la sexualité, au contrôle du corps des femmes par les hommes, à la perception de son propre corps et de celui des autres, au puritanisme, à la censure, il dépasse donc largement le cadre de la pilosité. La précision est importante car de nombreuses personnes adeptes de l’épilation évacuent le problème en disant que « tout le monde est libre », sous-entendu qu’il n’y a pas à en parler, que c’est une affaire privée. Mais le féminisme a maintes fois expliqué que le privé est politique. C’est-à-dire que le patriarcat a fait en sorte de culpabiliser les femmes, sur leur physique principalement, afin qu’elles soient toujours inquiètes de savoir si elles vont plaire. Elles sont réduites uniquement à des objets de séduction, le fameux slogan « sois-belle et tais-toi ».»

        la plupart des femmes sont même plutôt d’accord avec ces normes sociales

        Un chapitre entier de mon site est consacré à la pression sociale. J’y explique que depuis 2001, j’ai lu des milliers de témoignages de femmes de tous les continents et j’ai parlé à plusieurs centaines de femmes IRL qui s’enlèvent les poils et qu’ai-je constaté ? Que la moitié d’entre elles le font uniquement à cause de la pression sociale ou pour ne pas être jugées. Où est la liberté dans ce cas ? Si on se moque de vous, on vous « casse » parce que vous avez des poils, vous allez finir par plier. D’autant plus que les femmes sont déjà soumises à une pression constante sur leur physique pour des aspects qui ne se règlent pas en un coup de rasoir : le poids, la taille des seins, etc. Le point faible des poils, c’est leur caractère amovible. Alors, on les charge de tous les maux, on les déteste, on s’invente des tas de raisons spécieuses pour les enlever.

        La bonne question est plutôt : qu’est-ce qui pousse autant de femmes à se conformer à une norme qui implique d’ailleurs de gros inconvénients (chez la plupart des gens, pas chez tous) ? Je n’ai pas la réponse.
        La seule chose que je sais, c’est que comme on ne voit jamais de poils sur le corps des femmes dans les médias mainstream, on n’a pas de référent. Quand on verra un quart des femmes dans les médias avec des poils, alors on pourra parler de « liberté de s’enlever ou garder » ses poils. En attendant, il n’y a pas de liberté, tellement la pression est forte. Ma compagne se fait insulter à la plage ou à la piscine par des pilophobes intolérant-e-s. Je suis avec elle, j’ai aussi des poils mais on ne me dit rien. On appelle ça le double standard et ses racines sont ancestrales. Faut pas chercher plus loin le « culte du glabre ».
        Le capitalisme s’est empressé de rentabiliser ce culte, ce qui conduit à ce que les médias soient nourris par des gens qui ont tout intérêt à ce que les humain-e-s s’enlèvent les poils. Donc, on ne risque pas de voir avant longtemps des corps inaltérés de femmes dans les médias et cette uniformité glabre est une pauvreté dans la diversité. La question n’est pas qu’on aime/préfère ou pas les poils. La question est plutôt de la liberté de choisir mais aussi, de la diversité des corps. Rien ne ressemble plus à un corps glabre qu’un autre corps glabre. Tandis que la pilosité est toujours différente d’une personne à l’autre, en quantité, en couleur, en forme, etc. Mais cette diversité dérange, on doit ressembler à des poupées déshumanisées. C’est bien triste, je trouve.

        notamment parce que je déteste quand une fellation est interrompue par un poil dans la bouche

        Chacun voit midi à sa porte. Un « poil en bouche » (problème totalement anecdotique selon moi mais bon) est l’occasion justement de faire une pause, de relâcher la pression, avant de repartir de plus belle. Donc, les 3 fois où ça m’est arrivé d’avoir un poil en bouche en plus de 30 ans de vie sexuelle, cela a permis à ma partenaire de souffler qq secondes. What’s the point ? Pourquoi en faire tout un plat ? On l’enlève et on continue.

  17. Moi j’ai découvert que j’étais un peu tricophile sur les bords 🙂
    Je suis souvent attirée par les cheveux des personnes, avec une grande envie de les toucher ; et lors de rapport intime j’adore caresser les poils, je trouve ça tellement doux, sous les doigts et sous la langue.
    Par contre, je me souviens d’un homme qui se rasait le torse : quelle horreur ! Ca piquait ! Sans parler des barbes rasées, je préfère de loin les hommes qui se rasent à la tondeuse, c’est si doux, ça fait des frissons dans le cou 🙂

    Alors oui j’adore les cheveux et les poils, mais par contre je subis depuis mes 13 ans une pression (sociale ?) sur les miens. Je sens qu’ils sont mal aimés. Pourtant moi je les aime bien mes poils : quand j’ai commencé à avoir mes premiers sous les bras, je passais négligemment mes doigts dessus en regardant la télé. Mon frère se moquait de moi, mais moi je trouvais ça doux. J’ai donc du me raser (snif, ça gratte et ça fait saigner quand on est maladroite), m’épiler (qu’est-ce que j’ai souffert !), pour finalement toujours me sentir mal à l’aise avant un rapport avec un homme (va-t-il me trouver poilue ? oh non je ne peux dormir chez lui, je ne me suis pas épilée le maillot ! Trop bête …)

    Aujourd’hui, je suis énervée qu’on m’ait fait vivre tout ça. J’ai envie d’assumer mes poils et leur douceur. Les poils font partis de notre corps au naturel. Dire que les poils sont berk, c’est dire à une femme qu’elle est berk au naturel, et c’est très dur à vivre au moment de l’adolescence particulièrement. Je rêve d’une société qui redeviendra un peu plus tolérante face à la pilosité 🙂

  18. Oh ! Merci infiniment pour le changement de titre ! C’est tellement rare de voir quelqu’un se remettre un peu en question et faire un geste après que l’on ait souligné un propos problématique (même moi je ne suis pas exemplaire à ce niveau, je dois l’admettre) !

    Merci du fond du cœur ! 🙂

    Pour en revenir au sujet de l’article, j’adhère avec les propos de Pierre et je suis tout à fait en accord avec Emma. La pression sociale à ce sujet est parfois super pesante. Vivement que l’acceptation de la pilosité soit dans les mœurs !

  19. Je dois être bien naïve de penser que chacun(e) fait ce qu’il veut avec son corps. J’ai bien conscience que nous sommes dans une société qui nous dicte plus ou moins (plutôt plus que moins d’ailleurs) ce qu’on doit faire. Mais on parle d’épilation sur son propre corps. Je n’ai aucunement l’impression d’être influencée par quoi que ce soit. Je m’épile intégralement depuis mes 14 ou 15 ans (cela fait donc plus de 10 ans). Quand j’ai commencé, je trouvais ça plus « propre » (je ne regardais pas encore de porno), aujourd’hui je le fais par confort. Parce que le frottement des sous-vêtements et ou jeans n’est vraiment pas agréable lorsque l’on a des poils, ça me gêne. Je ne supporte plus les poils sur cette zone si bien que j’ai eu recours à l’épilation définitive. Je ne pense pas que nous soyons influencé(e)s par le porno entre autre. Je pensais vraiment que chacun(e) se sentait libre de décider quoi faire sur le sujet de l’épilation.

    • Le souci, c’est qu’il y a un décalage parfois important entre l’impression qu’on a de ne pas être influencé par quoi que ce soit, et les normes qu’on intègre inconsciemment. Je ne pense pas que ce soit lié spécifiquement au porno par contre, je pense aussi avoir commencé à m’épiler (pas le maillot) avant d’avoir conscience de ces codes du porno, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg… en attendant, la plupart des filles commencent à s’épiler assez tôt parce que c’est « normal », c’est même vu comme un passage classique de l’adolescence chez les filles… difficile de dire qu’on a pas du tout été influencées par ça quand même. Ensuite on est libres de s’écarter des normes, ou d’aller plus loin, on garde quand même (heureusement !) un libre arbitre, mais c’est important d’avoir à l’esprit que ces choix ne nous sont pas venus si spontanément. Je ne pense vraiment pas que chacun se sente libre de décider quoi faire sur l’épilation, c’est facile de le penser quand on s’épile comme tout le monde, mais combien de femmes aujourd’hui se sentent réellement libres de sortir dans la rue ou d’aller travailler sans s’être épilées nulle part…?

  20. Merci à tous ceux qui défendent le poil 😉 ça me laisse un espoir que la liberté de choix ne soit pas un leurre…

    Car en effet, pour que nous puissions choisir librement il faut de la variété. Il faut qu’on ait conscience qu’il y a différentes façons de faire… Malheureusement, entre les magazines qui ne montrent plus que des corps glabres, une société marchande qui encourage l’épilation pour faire son beurre et la pornographie comme référence sexuelle on est bien partis pour faire de l’épilation intégrale une norme absolue et incontournable. Partout où il est question d’épilation je m’exprime afin de faire entendre un voix qui dit « vive les poils » 😉

    J’ai une fille qui rentre dans l’adolescence, je n’ai vraiment pas envie qu’elle connaisse le type de malaise comme celui évoqué par Emma (merci pour le témoignage), ça devient désespérément récurrent… Je sais que je devrais m’exprimer avec moins de… vivacité. Mais j’admets que lorsque je lis le mot de « beurk les poils » de la part des hommes (ce qui arrive de plus en plus souvent chez les jeunes, ça me fait bondir.

    Bon courage à tous, aux femmes et aussi aux hommes qui sont assez fous pour s’arracher les poils du torse !

    Et bravo à pgriffet 🙂

  21. poil ou pas poil c’est bien joli ce débat entre tous mais rappelons nous que ce n’est qu’affaire personnelle et que ce débat là est vu à travers notre prisme européen. dans d’autres endroits du monde et indépendamment de toute histoire ou influence du X, les cultures ont aussi érigé l’abandon du poil pubien comme un bienfait qui en est simplement devenu culturel par la suite et bien avant l’explosion et l’influence du X en Europe…
    donc à mon avis, chacun doit faire ce qui lui plait pour lui-même et personne n’a le droit de mettre en accusation autrui pour ses goûts personnels qui sont simplement à respecter. il suffit ensuite de ne pas considérer cette affaire avec des miroirs déformants (genre ça fait petite fille ou autre chose).
    de la tolérance que diable quel que soit le choix de chacun 😉

    • Après tous ces doctes commentaires ou chacun à fait preuve de verve, a étalé sa culture, son humanité et son expérience, après que l’on ai parlé de poils aux aisselles, sur le menton, aux jambes, sur le torse et entre les cuisses, après que chacun ait évoqué les atouts et contraintes de la présence ou de l’absence de poil sur le pubis, le mont de Venus, les couilles et dans la bouche, il est un point FONDAMENTAL qui n’a pas été abordé : celui du poil dans la main. Faut-il le couper, l’épiler, le raser ou le laisser s’épanouir ? Et si je lèche la main ainsi ornée, suis-je habilité à le sectionner ?

      CdE

      • Se lever à la première heure un lundi férié pour commenter ici : toi en tout cas, tu l’épiles, ton poil dans la main 😉

    • Je vais répéter ce que j’ai dit plus haut : parler de l’abandon (quel euphémisme) des poils pubiens sans contextualiser, ça n’a aucun intérêt. Toutes les cultures de la planète, sans exception, ont été ou sont encore patriarcales.
      Donc, l’enlèvement d’un des signes de maturité sexuelle n’a absolument rien d’anodin, faudrait arrêter un moment de croire que les gens agissaient avec leur « libre arbitre ». Rien n’était plus sous le contrôle des hommes que le corps des femmes. Les poils sexuels sont le seul point commun entre femmes et hommes adultes, issu de la puberté. Et les hommes ont décrété qu’eux seuls avaient le droit d’arborer cette pilosité sexuelle.
      Posez-vous la question suivante : pourquoi les femmes seraient-elles obligées d’enlever leur pilosité sexuelle mais pas les hommes ? Y aurait-il une loi non-écrite ?
      Avant de parler de tolérance, laissez tomber vos oeillères patriarcales qui ont tendance à mettre tout sur un même pied, ce qui n’est absolument pas le cas, concernant le corps des femmes. La littérature féministe vous sera d’un précieux secours, si jamais vous décidiez vraiment d’aborder tous les aspects de cette partie du corps des femmes, un des plus grands tabous. Mon site vous donnera déjà des pistes.

      • Je suis bien d’accord que l’enlèvement d’un des signes de maturité sexuelle n’est pas complèetement anodine. (Je ne vais pas jusqu’à dire que ça n’a « absolument rien » d’anodin, faut pas déconner non plus, ce n’est pas comme la castration ou l’excision.) Mais pour la partie « libre arbitre », je ne sais pas… quel serait selon vous un domaine où on AURAIT son libre arbitre, si une pression sociale suffit à la faire disparaître ? Est-ce ce que vous n’êtes pas en train de dire que nous sommes TOUJOURS déterminés par notre hérédité et notre environnement, et que le libre arbitre n’existe pas, que ce soit pour les poils ou pour les études qu’on fait ou pour l’amour qu’on porte à sa famille ?

    • Merci on sait que l’épilation ne date pas du porno ! Celui-ci est juste en train de la banaliser dans notre société occidentale. Et on en fait quoi de la tolérance quand on se retrouve face à un homme/femme qui veut absolument que tu t’épiles parce que ça le/la dégoûte ? J’ai vécu ça, merci…

      Les miroirs déformants sont partout, chacun choisit celui qui lui convient !

  22. Je remarque dans tous ces commentaires que ceux qui s’épilent disent qu’on a le choix alors même qu’ils suivent la norme (difficile de savoir si c’est un choix) et ceux qui décident de garder leurs poils fustigent la pression sociale alors qu’ils ont pris la liberté de ne pas suivre la norme (et donc cette liberté existe)

    Cela semble paradoxal, non ?

    • Bien vu 😉

      Personnellement, si je fustige la pression sociale c’est parce que j’ai conscience de son poids. Pour qu’il y ait un le libre arbitre il faut du choix :

      La notion de libre arbitre, synonyme de liberté, désigne le pouvoir de choisir de façon absolue, c’est à dire d’être à l’origine de ses actes. Autrement dit un sujet libre est sensé pouvoir choisir de lui-même ce qu’il choisit, sans être poussé à l’avance d’un coté ou d’un autre par quelque influence ou cause que ce soit. Le libre arbitre suppose un certain contrôle de la part de l’agent : contrôle sur ses actions mais aussi sur les pensées et les émotions à partir desquelles il va se décider d’agir – contrôle qui suppose aussi la capacité de s’abstenir. D’autre part, l’exercice du libre arbitre suppose des conditions objectives : que les termes du choix soient des possibilités réelles. Pour que je puisse choisir entre A et B (ou même pour que je puisse m’abstenir de choisir (possibilité C)), il faut qu’A, B et C soient également possibles.

      Si je me rase les jambes c’est parce que j’ai perdu tout libre arbitre là-dessus ; je suis émotionnellement incapable de me promener dans les rues les jambes velues, je me sens conditionnée par la société et ses diktats, ils ont eu raison de moi, et de 98 % des femmes (je ne connais pas la proportion mais je le sens bien comme ça). Et ne parlons pas quand la culture ou la religion s’en mêle (http://www.yabiladi.com/forum/musulman-doit-s-epiler-integralement-parties-4-2299984.html) il faut s’accrocher…

      Si j’avais un poids quelconque je ferais tout mon possible pour à re-introduire le poil dans le porno, comme par exemple faire en sorte que 1/3 des actrices au moins, voir la moitié (ce serait plus juste) gardent les poils. Cela en vue de monter un « paysage » varié… 😉

      • La remarque est pertinente, je me fais la même réflexion en constatant que les partisans de l’épilation (généralement intégrale) réduise la question à une notion de « liberté de choix », sous entendu que tout choix revient au même…et qu’inversement, ceux qui sont à contre courant soulignent la pression à laquelle nous sommes confrontés. Mais Sky a bien résumé les choses, forcément en prenant conscience de ce poids des normes, on peut s’en écarter, mais on en est d’autant plus indignés !

      • Je ne suis pas tout a fait d’accord avec toi sur la notion de libre arbitre. Nous sommes toujours influencés par notre environnement, notre éducation, notre entourage. Cela fait partie de ce que nous sommes.
        Etre influencé par l’extérieur ne nous empêche pas d’exercer notre libre arbitre. Je dirai qu’on l’exerce à partir du moment où l’on a conscience de faire un choix et des raisons de ce choix.

        Un exemple de personne n’exercant pas son libre arbitre : l’année dernière j’ai entendu deux femmes de 18-19 ans discuter et dire « la nature est mal faite, pourquoi elle a fait les femmes avec des poils ? Du coup on est obligées de s’épiler ! »
        Pour ces femmes, il était plus facile de concevoir une nature qui laisse les femmes glabre que d’accuser la société sur la norme du glabre !

  23. @Irène. Je lisais un de tes précédent commentaires où tu dis : Je ne pense pas que ce soit lié spécifiquement au porno par contre, je pense aussi avoir commencé à m’épiler (pas le maillot) avant d’avoir conscience de ces codes du porno, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg…

    En fait, de nombreux éléments rentrent en considération dans le monde occidental d’aujourd’hui : la mixité des cultures (les musulmans, par exemple, s’épilent depuis des lustres, c’est complètement acquis et forcément les jeunes musulmans vont avoir une influence sur les autres). Il y a aussi une suite logique à ce que l’intolérance vis-à-vis des poil des jambes et des aisselles s’étende finalement au sexe et au corps masculin. Et puis il y a le porno. Où les jeunes peuvent-ils voir du cul (et particulièrement celui des femmes) avant même de découvrir la sexualité ? (On peut raisonnablement se dire qu’elles ne se lancent pas immédiatement dans un gang-bang !). On parle de « génération porno », ça veut tout dire. Que tu mates du porno ou pas, tout le monde en parle, donc, sans même en avoir regardé, tu es influencée par ton environnement, par le petit copain ou les copines… C’est pourquoi je me dis que ré-introduire le poil dans le porno (véritable vitrine normative) est la meilleure façon d’inculquer la notion de liberté vis-à-vis du poil pubien. Mais aussi réintroduire le poils dans les magazines en commençant par les hommes et leurs torses… 🙂

  24. J’ai toujours défendu à cors et à cris le « petit ticket », afin de ne pas ressembler à une jeune fille pré pubère, et afin d’avoir le reste de mon corps glabre… Mais depuis que je n’ai plus le budget pour aller chez l’esthéticienne toutes les semaines je me heurte à un problème de taille depuis que je dois m’épiler seule : la symétrie !
    Donc à force de réajuster d’un côté, puis de l’autre, et encore de l’autre, je me suis retrouvée avec… Plus de poil du tout !!!!! Finalement la mode du « no poil anymore » est peut-être venue avec la crise, n’ayant plus le budget pour entretenir son jardin, on finit par tout raser ou tout épiler pour des soucis d’entretien…

    • Ayé.
      Je ne pensais pas qu’on pouvait supprimer un tweet. Je me disais que j’aurais à assumer le faux-pas. D’ailleurs ça fait un peu peur, on dirait qu’on efface discrètement le passé.

      • Hé hé c’était pas si discret si on peut dire! Tu me remerciera un jour. PS: merci pour ton ouverture d’esprit et ton ouverture au dialogue 🙂

  25. @Coralie. Cette définition du libre arbitre, je ne l’ai pas inventée. Il faut non seulement avoir conscience des choix possibles, posséder un certain contrôle sur ses actions, sur les pensées et les émotions à partir desquelles on se décide d’agir mais aussi avoir conscience de l’influence extérieure. Beaucoup de gens nient cette influence (aujourd’hui des femmes disent s’épiler intégralement au motif qu’elles se sentent propres… mouais, il est certain que dans les années 80, toutes les femmes étaient des cochons !), mais contrairement à ce que tu penses, à savoir : Etre influencé par l’extérieur ne nous empêche pas d’exercer notre libre arbitre je crois que quand cette influence prend un certain poids, on a beau en avoir conscience, on ne sent pas libre. Je cite le cas de l’épilation des jambes, me promener en jupe sans m’épiler c’est au-dessus de mes forces, l’influence est trop écrasante et tout en sachant que je n’ai aucune obligation de me raser, mon propre regard (conditionné) et celui des autres m’empêche d’exercer mon libre arbitre.

    Pose la question à Audren qui se bat contre les normes d’exclusivité sexuelle 😉

  26. J’ai toujours trouvé très con (sic) l’argument selon lequel le sexe épilé (intégralement) rappellerait le sexe des petites filles. C’est possible, notez bien, mais dans des esprits plutôt malades.
    Moi je trouve ça très excitant, parce que c’est très doux.
    Je trouve aussi excitant une chatte velue (plutôt chez les brunes) parce que c’est très graphique.
    Bref, tellement de façon de prendre le plaisir, pourquoi le normer d’une façon ou d’une autre ?

    • Je suis peut-être con, mais pas au point de vouloir normer les autres : j’ai juste dit que pour moi (pour mon ressenti personnel quand je suis « confronté à la situation »), ça ne va pas dans le bon sens.
      La pression de normalisation est par ailleurs assez forte dans l’autre sens pour que je n’aie pas tellement d’états d’âmes à laisser parler mon esprit malade 😉

      • Probablement oui :

        Normaliser c’est rendre normal, faire correspondre à une norme. Une norme, je cite : est une règle, une loi auxquelles on doit se conformer. La norme est l’ensemble des règles de conduite qu’il convient de suivre au sein d’un groupe social. Elle est souvent inscrite dans l’inconscient collectif. Son non respect place l’individu « à la marge » de la société et peut en faire une victime d’ostracisme. Une norme désigne aussi l’état de ce qui est dans la majorité des cas, de ce qui est répandu, conforme à la moyenne.

        Ce n’est pas tant de faire « apparaître » -comme si c’était aussi facile- une norme en sens inverse, que de rendre visibles, observables d’autre conduites, d’autres styles, d’autres modes, d’autres cultures… Face au choix, les normes ont vite fait de disparaître… 🙂

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