Infidélité: apprivoisons la jalousie (parcours de lecture)

Même s’il y a encore plein de trous dans ma présentation de la jalousie et de ses phénomènes (en particulier parce que j’y suis nettement moins sensible que d’autres), je vous propose une série d’articles avec un sens de lecture sur le thème de la gestion d’icelle.

Et listez donc dans les commentaires les aspects du sujet qui manquent ou que vous aimeriez voir traités plus en détail dans de futurs articles. Bonne lecture en tout cas.

Comment as-tu osé ?

… la première réaction à chaud, et surtout la bonne réponse (à mon avis).

D’où vient ma jalousie ?

… le pendant de l’article précédent — un monologue intérieur pour essayer de comprendre la jalousie.

La jalousie vient de l’intérieur

… où comment la réalisation que la jalousie est un sentiment à soi est un bon point de départ pour en parler à deux.

Est-ce seulement une question de promesse non-tenue ?

… où je malmène l’idée que la colère de la personne trompée serait une juste réaction d’indignation après la violation d’un engagement : on réagit beaucoup moins violemment pour tous les autres manquements à nos engagements, même quand ils sont solennels et explicites.

Est-ce vraiment le mensonge qui nous fait le plus souffrir ?

… un article court où je tourne en dérision une autre légende qui prétend qu’en cas d’infidélité, c’est surtout le mensonge qui fait souffrir (note : ici, je parle d’infidélité occasionnelle, pas de double vie quand le mensonge devient omniprésent).

La jalousie, c’est naturel — comme le racisme ?

… un petite prise de position un rien polémique autour de l’idée que notre culture excuse trop les manifestations de jalousie.

L’échelle de la crémière

… ou les nuances de l’infidélité : on a trop tendance à tout mettre dans le même paquet dès qu’on sort des schémas conventionnels d’exclusivité. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Peut-on préparer notre couple à encaisser les séismes sans s’effondrer ?

Don’t ask, don’t tell : ça peut fonctionner (ou pas)

… on entend souvent des personnes dire : « je préfère ne rien savoir ». A mon avis, c’est une bonne posture de départ (cohérente avec l’idée que chacun ait son espace personnel) et qui peut bien fonctionner quand l’infidélité n’empiète pas sur la vie du couple. Mais si l’aventure prend davantage de place, il va falloir sortir de sa zone de confort et ouvrir les yeux.

Les amants sont un peu comme des ex

… on a bien appris à vivre avec les fantômes des ex de notre chéri(e). Ne peut-on pas apprendre à vivre avec l’ombre de ses amant(e)s ?

Les SMS avec l’amant

… où comment trouver un mode de fonctionnement pour que la présence de l’amant(e) en pointillés soit supportable.

Quand je partage ton temps

… où comment faire pour apaiser la jalousie qui vient de la non-extensibilité du temps.

« Chéri, ce soir je sors : ne m’attends pas »

… ou comment se préparer à une soirée de cocu(e), voire y prendre plaisir.

21 réponses à “Infidélité: apprivoisons la jalousie (parcours de lecture)

  1. Petite note de service : je vais être en vacances et je n’ai plus d’articles ni de dessins en réserve pour faire semblant que j’officie sans relâche.
    De toute façon, vous aurez aussi mieux à faire, j’imagine.
    Donc profitez bien, et rendez-vous début janvier, pour un méga scoop.

  2. Bonjour, je suis les fesses de la crémière avec grand intérêt.
    Je me permet une commentaire, une aide à ceux qui pourrait souffrir de jalousie.
    Ce qu’il faut savoir, c’est que personne n’a jamais choisi de souffrir de telle ou telle difficulté émotionnelle, la jalousie. Chacun la subi s’il n’en fait rien.
    Si on en a marre, et que l’on souhaite cesser d’être pris par cette jalousie, c’est possible assez facilement de la remettre à sa juste place.
    La jalousie, comme toute émotions indésirable (si tel est le cas) se manifeste par un flot de sensations désagréables dans notre corps. C’est à ça que l’on s’aperçoit qu’il y a un problème.
    Si on prend quelques instant pour observer avec curiosité ces sensations désagréables et qu’on les laisse évoluer, elles vont s’apaiser rapidement (moins de 2 min) pour disparaitre et ne plus jamais revenir !!!
    Est ce que ça va supprimer la jalousie, oui, mais ne me croyez pas, essayez, vous allez voir ce qui se passe. C’est assez étonnant.

    pour plus de renseignement, cette découverte à été faite par un Français, Luc Nicon, toutes les explications et la technique sur http://www.tipi.fr
    😉

    • Oui bon moi je suis pas client de ces trucs (c’est parfois juste le vocabulaire employé qui m’horripile). Mais pour ceux qui sont plus ouverts que moi, ça peut effectivement être une info intéressante. Donc merci.

      Cela dit, ça restera un traitement symptomatique si la question primordiale de la possessivité n’est pas (au moins rationnellement) intégrée. Mais effectivement, il y a bien du monde qui accepte le raisonnement mais dont le corps et les émotions n’entendent pas raison.

  3. Bon déjà, merci beaucoup pour ce nouveau parcours de lecture. J’avais une petite réflexion à faire part concernant la jalousie. Ou plus exactement une « théorie » sur celle-ci qui, il me semble n’a pas été abordée dans les textes, du moins pas explicitement (sauf erreur de ma part ?).
    J’ai la vive impression que la jalousie est un pur phénomène narcissique dans le couple traditionnel (donc monogame avec exclusivité sexuelle). Le fait que l’autre, avec qui on partage sa vie, aille voir ailleurs sentimentalement ou sexuellement serait vécue comme un évènement qui attesterait de l’inauthenticité de son amour.
    On se sent banal, sans aucune individualité, du simple fait que l’autre puisse prendre du plaisir de la même manière qu’avec nous, mais avec une autre personne. Cela mettrait donc à mal, en quelque sorte, le sentiment d’éléction que peut ressentir une personne à être en couple, ce sentiment d’être « choisis » pour sa spécifité par rapport aux « Gens ». La personne qui « subit » cette situation se sent d’une certaine manière réifié. Ne se sent plus comme humaine mais comme une chose alors que les sentiments de l’autre peuvent être tout à fait authentiques, sincères.
    Bref, ce qu’on aime dans l’amour c’est ce qu’il nous donne l’impression d’être.
    Je re-précise que c’est une simple hypothèse (à laquelle je crois cela dit…). Et désolé pour la non-clarté de mes propos.

    • Oui, ça mérite de s’y pencher. Dans une certaine mesure, ça recoupe un peu l’idée qu’on fait porter trop de choses à notre couple nucléaire, et en particulier une bonne partie de l’estime de soi passe par l’exclusivité. Et c’est aussi pour cela que la jalousie peut être exacerbée quand la liberté est à sens unique (par contrainte ou par la force des choses).

  4. Merci Audren. J’aimerais un article sur la façon de gérer la jalousie envers l’amant et l’épouse de celui-ci. Cette nouvelle relation, passionnelle (bien plus que notre « vieille » relation avec notre conjoint/mari en tous cas), suscite des sentiments de jalousie que l’on pensait maitriser. Alors que finalement, non.
    Je ne sais pas si d’autres le vivent…

    • Il y a la jalousie (à la Othello, celle que les anglophones appellent jealousy) et puis il y a la jalousie (à la Caïn et Abel, celle que les anglophones appellent envy). On peut être immune à l’une et sujet à l’autre. Dans le cas du couple de l’amant, on aimerait bien y être à sa place, à l’autre (et parfois inversement), sans forcément vouloir les priver de ce qu’ils vivent.

      J’essaierai de débrouiller ça dans un futur article.

      • Je n’ai pas envie d’être à la place de sa femme… Juste de partager ses moments intimes, d’être là… C’est dur à expliquer en fait 🙂

  5. Bien vu comme axe de lecture, c’est en effet une sensation bizarre cette jalousie, il faut savoir la distinguer d’une possessivité ou d’une peur d’être abandonné. Personnellement je ressens des choses dans mon corps quand elle passe du temps avec l’autre plutôt qu’avec moi mais je ne saurai la définir et ce n’est pas à chaque fois en plus. Je crois même pouvoir analyser que c’est de la jalousie sur ce qu’elle vit plutôt qu’autre chose, à voir si ça changera quand (si) j’aurai quelqu’un de mon côté.

    • cf. ma réponse à Sandrine : à mon avis, « l’envie » s’évapore vite quand on peut vivre autre chose de son côté (une version light du même phénomène, c’est quand ma chérie a une soirée entre amies où je ne suis pas invité — si je vais voir un pote ou que je vais au cinéma, je serai moins jaloux que si je reste seul avec le repassage).

      • en effet le fait de pouvoir faire autre chose à côté aide à faire passer, juste qu’au début il faut vraiment des activités « libératrices » de l’esprit, après on s’habitue plus ou moins, on est en tout cas moins torturé.

  6. Bonjour et merci pour ton blog. Il y a un sujet que je ne t’ais pas lu aborder : comment gérer la fin d’une relation avec un ou une amant(e) , je veux dire au sein du couple ?

  7. En essayant d’expliquer la jalousie, j’ai découvert une chose : on parle souvent de « possessivité », je dirais plutôt que c’est l’inverse : le « besoin de dépendance » qu’on a tous, envers une personne ou une situation rassurante, bien connue, stable (humains = grégaires).

    La « possessivité » apparente n’est donc que l’attitude qu’on a pour préserver notre propre dépendance, notre appartenance à cette chose si précieuse qu’est le lien avec une personne, avec le couple, la vie commune, la famille, la sécurité financière, le fil inchangé d’une vie…

    On donne l’impression de vouloir « posséder » l’autre (par des moyens qui font douter de notre amour pour cet autre !), mais en fait, c’est la cassure du lien qu’on redoute (ce n’est pas l’autre qu’on aime, c’est le lien lui-même).

    La jalousie est donc surtout la peur de se retrouver seul, la peur du changement, d’être obligé d’agir énergiquement pour retrouver un nouvel attachement, une nouvelle dépendance, une nouvelle stabilité, et de devoir faire son deuil de la facilité du bonheur passé.

    En résumé, on ne cherche pas à ce que l’autre nous appartienne, mais à continuer à appartenir à l’autre. Voilà pourquoi le mot « possessivité » me fait tiquer.

  8. Message de service (à celles et ceux qui suivent les commentaires) : je suis quasi-sans ordinateur ni internet depuis début janvier (vous saurez pourquoi quand je pourrai publier le prochain article). J’espère pouvoir me caler pour finir l’article et faire le dessin dans pas trop longtemps et reprendre le rythme de publication. En attendant, je suis sûr qu’il y a des articles que vous n’avez pas encore (re)lus.

  9. Mais c’est insensée combien tous les articles de ce blog abordent les questions qui m’intéressent !!! Quant aux réponses je ne sais pas encore, je n’ai pas tout lu… mais pour l’instant ce qu’ai lu me comble d’aise !
    Pas de doute, je suis dans la cible. Cé’e de ces gens qui ne doutent de rien et veulent tout, y compris les fesses y crémier en s’affranchissant de certains formatages culturels et souvent genrés. On n’est finalement pas si nombreux.ses que ça à penser alors ça fait plaisir de trouver de l’écho à ses propres réflexions. Donc, merci Monsieur Audren, j’aime décidément beaucoup ce que vous faites !
    Ludivine

  10. Salut Audren,
    Je relis ardemment (et pour la 72ème fois) ton blog, et notamment les articles sur la jalousie. La raison: à brandir la liberté sexuelle en étendard depuis des années au point de la défendre publiquement sur les internets via mon blog, je me suis retrouvée récemment victime, sur le plan affectif, de mes prises de position. Mon nouvel amoureux, avec qui je vis quelques mois une relation aussi intense que complexe et instable, est allé batifoler ailleurs. A raison il a estimé qu’au vu de nos discussions sur le sujet, il en avait parfaitement le droit. A tort, nous avons tous les 2 sous-estimé le remue-ménage émotionnel que cela provoquerait en moi. Il ne m’en a pas parlé, je l’ai découvert (Monsieur a eu l’indélicatesse de ne pas effacer ses traces) et si je n’ai pas eu d’autre choix, sur le moment, que d’affronter la chose avec courage et raison, j’avoue que cela m’a totalement déstabilisé. D’autant que, ne me connaissant pas “jalouse” – ce qui me rendait bien service dans ma défense de la non-exclusivité -, ma propre réaction m’a complètement prise de court. Je me retrouve dans la peau de la femme “trompée”, parano, qui se demande chaque fois qu’elle ne dort pas avec son homme s’il n’est pas dans les bras d’une autre, qui est à l’affût de tout indice de la présence d’une maîtresse le lendemain soir dans son appartement, qui coule un regard en douce sur ses conversations whatsapp. J’estime qu’il m’est redevable de quelque chose alors que je sais que ça n’est pas le cas, je lui en veux, j’ai du mal à ne pas céder à la tentation d’utiliser cet argument pour faire du chantage affectif, voire à celle – encore plus moche – d’aller moi aussi voir ailleurs, car je me dis que rétablir une forme d’équité me ferait me sentir mieux. Bref je n’aime pas la personne que je suis en ce moment (et tout cela c’est de ta faute! :D) (je plaisante bien sûr, je ne te remercierai jamais assez de m’avoir ouvert les yeux via tes écrits et malgré ma récente mésaventure cela en valait totalement la peine!).
    Tout ça pour dire que je découvre dans la douleur à quel point la théorie et la pratique peuvent être disjointes. C’est la grosse claque d’humilité et en quelque sorte c’est bien fait pour moi.
    Je travaille à me sortir de l’état d’insécurité dans lequel je patauge depuis 3 mois parce que je sais que “la jalousie vient de l’intérieur” 😉 et que cela dépend essentiellement de moi de reconquérir confiance et bienveillance… ou de partir parce que je ne supporte pas. Que ce travail s’accompagne d’un ‘petit’ (ahem) commentaire ici me paraissait logique. Le fait de partager cette expérience dans un espace neutre et compréhensif me fait du bien et je te remercie une fois de plus d’avoir créé cet espace.

    • C’est bien là l’écueil au milieu du chenal, et contre lequel bien des idéaux parfaitement rationnels échouent. Je me sens très mal placé pour amener des morceaux de réponse, n’ayant jamais eu de difficulté à apprivoiser mes modestes élans de jalousie, et à contrario n’ayant jamais su aider celles de mes chéries qui en avaient à gérer la leur.
      J’ai trois bribes de pistes :
      – s’entourer d’ami.e.s à soi, pour être certain.e que la peur de la solitude / de l’abandon / de l’exil ne soit pas à l’oeuvre dans la jalousie
      – se sortir du schéma de couple classique (par quel truchement, je l’ignore), en vertu du fait que si l’amant éprouve de l’envie envers l’époux, il souffre généralement moins de la version insécuritaire / paranoïaque de la jalousie que l’époux lui-même
      – approcher la réaction émotionnelle comme une phobie (mais ça je l’ai déjà écrit dans un article)
      Dans tous les cas, bon courage, et si tu trouves un truc qui marche, je suis preneur de tuyaux.

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