Polyamoureux

Ce qui pouvait arriver arriva. Et c’est pour ça que je viens de changer le sous-titre du blog.

couple polyamoureux

Polyamoureux-se (ref. photo (c) x-art.com

A force de coucher avec des filles bien, forcément un jour tu tombes sur une fille exceptionnelle avec qui ça fait des feux d’artifice. D’abord tu fais semblant de croire que bon, c’est l’attrait de la nouveauté, c’est le côté narcissique, c’est le sexe, ça va se calmer bientôt, ou pour elle, ou pour toi.

Et puis au bout d’un an, tu te rends compte que tu fonds de bonheur à chaque SMS, que tu penses à elle dès que tu te poses, que tu as hâte que les vacances finissent pour pouvoir la retrouver…

Quelque part, tu te dis que ça devait arriver. Tout était dans le script de départ. Ta femme te trompe. Mais elle t’aime toujours autant, tu le sens, elle te le dit, ça se voit ; et toi aussi. Pas question de se séparer pour ça. Alors vous ouvrez la cage pour chacun vivre les rencontres qui vous font plaisir, en conjuguant votre couple avec votre liberté.

Au début tu les envisageais surtout comme des aventures contingentes. Des histoires intenses mais légères. Mais de même que tu serais tombé un jour amoureux si tu t’étais retrouvé célibataire, de même rien ne t’empêchait de tomber amoureux dans ta situation de couple libre.

Alors soit tu étouffes volontairement les sentiments, tu sabotes la relation, tu te comportes de la façon la plus désinvolte possible pour te prouver que c’est « juste pour le sexe« , comme certains qui témoignent intentionnellement moins d’égards à leur sex-friend qu’à leurs amis pour surtout que ni l’un ni l’autre n’aille « s’imaginer des choses ». Soit tu acceptes la réalité : on peut aimer plusieurs personnes.

Pendant un temps, ça fait bizarre de dire « je t’aime » à quelqu’un d’autre sans que ça donne l’impression que ça enlève quelque chose à ta reine.

Et puis bientôt, ça devient aussi naturel qu’un baiser.

57 réponses à “Polyamoureux

  1. Laissez ses sentiments s’exprimer, ne pas les masquer…ne pas les taire…en les refoulant.
    Pas toujours évident n’est-ce pas, c’est bien vrai! 🙂

  2. LE sujet je crois LE PLUS TABOU finalement. Attention là on touche aux sentiments et la plupart préfèrent ne même pas savoir que ça existe.
    Si mes observations sont justes, c’est la plupart du temps les hommes qui craignent ces sentiments à un point qu’au début d’une relation ils tiennent à mettre les points sur les I ( attention zéro sentiment, c’est interdit!!!). Personnellement ça m’a toujours amusé cette façon qu’ils ont de se défendre, un peu comme si ils brandissaient un collier d’ail face à un vampire prêt à les sucer jusqu’à la moëlle 🙂 .
    Depuis le début j’ai dit à mon mari que je m’autorisais des sentiments et que je ne sais pas découper des rondelles de saucissons. Si j’aime… j’aime! et cela n’enlève rien à mon amour que j’ai pour lui. Et si un jour cela change, cela changera…
    Si je m’interdisais les sentiments je ne comprendrais même pas ce que je ferais là. Ouf…. je ne suis pas encore un robot :p

    • J’aime bien l’image du collier d’ail. Cette peur du sentiment est à relier au modèle stéréotypé du couple : si on s’aime, alors on doit exclure les autres et vivre ensemble. Et donc si on n’est pas prêt à vivre ensemble (par exemple parce qu’on vit déjà avec quelqu’un), alors il faut s’interdire d’aimer (ou faire semblant que pas). Moi je préfère pourfendre le stéréotype.

  3. Quel bien-être en lisant ton article… je lis souvent qu’il ne faut pas galvauder ce mot comme si l’utiliser pour plusieurs personnes, c’était le galvauder. On dit bien aux enfants que si ils ont un petit frère ou petite sœur ne leur enlèvera rien à l’amour qu’on leur portent. Notre capacité d’amour s’agrandit. Le temps, lui, par contre ne se multiplie pas.

    En lien avec ton article précédent, j’ai toujours des sentiments pour les personnes avec qui je couche. A différent niveau, de diverse intensité, mais je ressens toujours quelque chose à leur contact. D’ailleurs le sous-titre de mon blog est sex affect 😉

    • C’est vrai ça ! On rabâche toujours à nos enfants qu’on les aime tous autant, que notre capacité à aimer ne se divise pas mais s’agrandit….
      Et pourquoi cela serait-il différent pour nos relations amoureuses ?

      • J’y vois deux causes :
        – l’amour passionnel (présenté par les romantiques comme seul amour véritable) a tendance à être obsessionnel, donc il conduit — au moins temporairement — à une forme d’exclusivité librement consentie, avec des élans naïfs d’éternité. Tout le monde ne vit pas l’amour ainsi. Certains pensent même que c’est une forme pathologique d’amour, mais là n’est pas la question.
        – la bête possessivité qui fait de la femme la propriété exclusive du mari (et depuis quelques décennies, cette notion de quasi-propriété a été étendue aux deux sexes). Qu’on entend souvent à propos du couple libre quand une nana (ou un mec) va se permettre de dire « moi, il n’est pas question que je prête mon mec » — comme si c’était une voiture.

  4. Allez, je me lance dans un long commentaire ! D’abord merci pour votre blog. En donnant un exemple de la « vraie vie », il est bien plus instructif que l’idéal présenté dans les articles théoriques sur le polyamour ou les couples libres.

    Oui, comme le lit marietro,la capacité d’amour peut s’agrandir mais pas le temps. L’exemple « on dit bien aux enfants que si ils ont un petit frère ou petite sœur ne leur enlèvera rien à l’amour qu’on leur portent » ne me parait pas, au second abord, si pertinent. Alors qu’on peut passer du temps avec ses deux enfants en même temps, c’est plus difficile à faire avec ses deux amours, ou du moins ce n’est pas le choix d’Audren.

    La question de l’organisation du temps me parait cruciale et limitante. Si votre Reine passe deux soirs par semaine et un week-end par mois avec son « nouveau », que vous vous autorisez la même chose et que vous me pouvez pas laisser les enfants seuls, le temps passé avec votre Reine est diminué de beaucoup, il me semble. Vous dites que c’est pas « son nouveau » qui réduit le temps passé avec votre reine, mais n’est-ce pas juste votre raison qui essaye de juguler votre jalousie par tous les moyens, même si les arguments ne tiennent pas bien la route ? Le temps qu’elle passe avec « son nouveau », le prend-elle sur le temps qu’elle passait avec vous, ou sur ton temps de travail et le temps passé à s’occuper des enfants ? Je ne cherche pas à vous contredire, ma curiosité me fait chercher la vérité. Il me semble que vous cherchez le bonheur, c’est naturel mais cela ne nuit-il pas à votre clairvoyance ?

    Autoriser le couple libre, c’est à mes yeux prendre un gros risque. Dans le cas présent, votre Reine vous aime toujours autant. Mais il aurait aussi pu qu’elle se rende compte qu’en fait elle aime plus le nouveau, et c’est avec lui qu’elle veut partager le quotidien. Avant d’avoir expérimenté une relation plus épanouissante, j’ai l’impression qu’on ne sait pas ce qu’on rate en général. Et le risque est accru par le fait qu’il y a comparaison (au moins un peu) entre une relation jeune pleine de passion, qui semble facile, et une relation plus vieille, qui demande plus d’efforts pour l’entretenir. Choisir de prendre ce risque quand on est à deux, pourquoi pas. Mais avec les enfants, qui quand même sont plus heureux quand ils vivent avec leurs parents, ca me parait plus critiquable.

    Et pour finir, le nouveau, acceptera-t-il longtemps de ne pas partager le quotidien de votre Reine, de ne pas avoir d’enfants avec elle ? Finalement se sont les enfants qui compliquent tout…

    • Ma reine ne voit son amant qu’une fois tous les 36 du mois (l’article « je partage ton temps » est une fiction). Les réunions et le boulot à terminer le soir nous bouffent au moins trois fois plus de moments ensemble que nos amours. Donc je maintiens ce que je dis concernant le temps – on en gaspille pas mal et on oublie de se faire de vrais moments en amoureux quand on vit ensemble, ce que ne manquent pas de faire les amants.

      Quant à s’empêcher d’aller voir ailleurs de peur de tomber sur quelqu’un de mieux, c’est un questionnement qui n’est pas évident. Il est certain qu’il ne faut pas prendre de décision irréversible pendant que la nouvelle histoire est toute pleine de passion romantique aveugle et passagère. Mais je trouve que s’enfermer de peur de trouver mieux ailleurs, c’est comme d’enfermer les Allemands de l’Est dans leur pays de peur qu’ils émigrent. Après tout, quand on aime son pays et qu’on y a investi sa vie, on est content de partir en vacances et on est aussi content de rentrer, même si le pays visité a de nombreux attraits et pourrait sembler objectivement plus accueillant.

      Et je ne suis pas d’accord que les enfants sont plus heureux quand ils vivent avec leurs parents. Il sont plus heureux quand ils vivent avec des parents heureux et qu’on les aime. Rien de pire qu’un couple qui ne s’aime qu’à moitié et tire la gueule (et s’engueule) à longueur d’année mais qui reste ensemble « pour le bien des enfants ».

      • « Ma reine ne voit son amant que tous les 36 du mois ». Et s’il en était autrement ? Je n’ai certes aucune expérience dans le « aimer plusieurs personnes à la fois » mais je me dis — peut-être à tort — que si j’aimais quelqu’un d’autre j’aurai envie de la voir, de partager des choses avec et cela d’autant plus que mon amour grandirait… Si demain votre reine décide d’être avec son amant un week-end sur deux par exemple ?

      • Et bien je demanderais qu’on s’arrange pour que l’autre week-end nous soit réellement consacré (et pas pour des courses, du ménage, du bricolage et toutes les autres choses qu’elle n’a pas pu faire parce qu’elle était en week-end avec son amant la semaine précédente). A un moment, peut-être qu’il faut pousser les murs (les murs = les contraintes professionnelles).
        Mais pour moi, ses week-ends d’escapade amoureuse me feraient exactement le même effet que si c’était des week-end de garde au boulot ou des week-ends de stage de poterie.

      • Et surtout, si c’est « mieux ailleurs », n’est il pas induit que ce serait mieux pour nous tout court (sauf si la passion génère ce sentiment de mieux, bien entendu, en l’occurrence, je parle d’un « mieux » dans la relation vécue, les échanges, etc.) et n’est ce pas ce que l’on peut espérer de mieux, justement, pour la personne que l’on aime ?

      • Dans l’idéal, oui. Après, il faut être sacrément confiant dans la relation qu’on a avec l’autre pour pouvoir comme ça se réjouir du « mieux ailleurs » pour l’autre. Mais ça arrive. Je l’ai vécu. Les polyamoureux appellent ça la « compersion ».

  5. Ah ! Gayo soulève un point que j’avais, je crois, déjà évoqué et qui reste pour moi un point clé : le désir peut s’étendre à l’infini, le temps, lui, reste mesuré.
    Je pense qu’on s’aveugle en disant que ce que l’on apporte à l’un(e) ne retire rien à l’autre. Maintenant, cette vérité « scientifique » n’annule pourtant pas la pertinence du choix poly-amoureux.
    Ma croyance personnelle repose sur le fait que les attentes respectives de chaque couple doivent être équilibrées (et quand je dis « couple », je parle aussi bien du couple formé au sein de la cellule familiale que du (ou des) couple(s) formé(s) en mode adultérin ou poly-amoureux).
    Je vois, par l’annonce faite par Audren de cet amour nouveau dans sa vie une sorte d’équilibre qui se renoue entre sa reine et lui-même. Je forme juste le vœu que ce nouvel équilibre, qui éloigne le centre de gravité du noyau du couple n’induise pas un déséquilibre qui vous éloigne loin de l’autre. Mais seul le temps permettra de voir ce qu’il adviendra.

    • Je ne nie certes pas qu’on ne peut pas inventer du temps en plus quand il en manque. Mais je répète qu’on se préoccupe nettement moins de ces histoires de temps quand le temps se fait bouffer par autre chose que l’amour (un job, un hobby, des travaux, un parent malade, un engagement politique, un bébé…). On s’inquiète moins pour un couple quand l’un des deux annonce que dans le cadre d’une promotion professionnelle, il va être amené à s’absenter une semaine par mois. Peut-être qu’on devrait.

      C’est pour ça que je dis qu’en dehors des préoccupations de jalousie, ce n’est pas l’équilibre entre les couples qu’il faut regarder, mais bien l’équilibre entre toutes les composantes de nos vies.

      Quelqu’un peut par exemple décider de se mettre aux 4/5e pour voir son autre chéri(e) tous les mercredis : la seule chose qui en résultera pour la vie du premier couple sera une perte de revenu – le résultat aurait été identique si au lieu de tomber amoureux et de se mettre à temps partiel, ce quelqu’un avait juste décidé de changer de job pour en prendre un qui paie moins mais qui l’épanouit davantage.

  6. Bonjour à tous, ou presque.
    Je lis et j’ai l’impression qu’on reste en surface. Je ne suis convaincu de rien (ce n’est pas grave) alors permettez que j’interroge.

    Prenons l’exemple, très bon, des enfants; l’amour que l’on porte à l’aîné ne diminue pas, soit-disant, quand il est devenu frère ou soeur. Mais, cet amour se caractérise, se positionne. Et surtout, l’aîné acquiert la richesse d’un nouveau rôle.

    Je ne suis pas du tout certain que l’amour des parents pour l’aîné ne diminue pas. Dire ça ne veut rien dire en fait, sauf à me proposer une unité de mesure.

    De la nouvelle et de l’ancienne, comment voulez vous parler? Qui sont elles l’une par rapport à l’autre…?

    Autre exemple, nous tentons aujourd’hui de donner un statut social et juridique au beau parent. Quel seraient pour vous les statuts de celles qui vous entourent ?

    C’est quoi une co-amoureuse ?
    Sa qualité, ses droits, ses limites… son nom.
    Car il faut bien la nommer, non ? Le benjamin, l’épouse, le beau-père… la … ?

    Parlez nous d’elles un peu, que l’on comprenne ce qui se passe.

    • Chaque situation est unique. On sort du moule culturel du couple et il y a tout à inventer en fonction de chaque relation, de chaque situation. C’est peut-être pour ça que les polyamoureux passent beaucoup de temps à parler – ils n’ont pas de grille de lecture toute faite, pas de codes de conduite préimprimés – et pas vraiment de vocabulaire établi.
      Un peu comme on réinvente les familles dans le cadre des familles recomposées, sauf qu’elles ne sont pas recomposées par la séparation mais par l’attirance le désir, l’amour.

  7. merci audren pour ce blog, la situation que je lis est quasiment la situation que je vis actuellement (ma femme me trompe, je m’en doute, on en parle, elle dit être poly, on ouvre le couple, je rencontre une femme avec qui c’est super). J’ai lu attentivement les commentaires tous intéressants, et je me pose les questions que tous ceux qui vivent ces situations ont !
    – comment partager son temps entre son co amoureuse et son amoureuse officielle (quand l’officielle ne voit son amant tous les 36 de mois) et que la co amoureuse est tout te temps disponible ? quels sont les bons arguments ? comment rassurer son amoureuse officielle quand elle se sent en insécurité ?
    – comment gérer vis-à-vis des enfants ? les miens sont grands mais ils sont tout de même des arguments de mon amoureuse officielle pour limiter mon temps à l’extérieur ?

    • Ma position pour le temps à l’extérieur : le négocier objectivement comme si c’était un hobby (tu pourrais être jazzman amateur qui joue dans les bars deux soirs par semaine et qui part en tournée avec son groupe quatre semaines par an) ou comme si c’était un job (horaires décalés, déplacements, réunions le soir). Les objections sont alors simplement des histoires de logistique, de partage des tâches, de projet de couple, de ce que tu donnes en échange pour que l’autre puisse avoir des projet à elle, etc.

      Et ceci doit se discuter indépendamment des questions de sécurité/insécurité – ces questions sont à mon avis beaucoup plus de l’ordre du subconscient : il faut que ça se « sente » dans la vie de tous les jours que ton officielle reste irremplaçable. Et plus ça se sentira, et plus vite vous arriverez à dépasser les blocages irrationnels de type jalousie. En tout cas, c’est mon avis.

      • merci pour cette réponse audran, je pense vraiment qu’elle ne sait pas ce qu’elles veulent nos femmes, je viens de lire et de faire lire à mon amoureuse officiel ton interview chez marylin ! elle trouve l’interview bien et est assez d’accord avec ce que tu dis mais pour moi elle trouve que passer deux nuits par semaine chez mon co amoureuse c’est déjà énorme et donc qu’elle doit rester l’officielle. Que ce n’est pas sur cette base qu’elle était partie ! en résumé je te trompe mais je suis amoureuse de lui et de toi donc pas grave tu es libre de chercher aussi et maintenant j’ai trouvé une fille super, amoureuse de moi aussi elle n’apprécie guère cette relation ! elles veulent tout nos femmes !

      • Une des clés du polyamour, c’est que chacun joue cartes sur table. Ce n’est pas une négo où chacun tire de son côté en amenant des arguments et des contre-arguments l’un après l’autre pour essayer de riposter et d’avoir la meilleure main. Chacun-e exprime ce qu’il-elle attend, veut, ne veut pas, etc. Et ensuite, on essaie de trouver s’il y a moyen de trouver un arrangement où chacun-e y trouve son compte. Souvent, ça ne marche pas. Mais quand ça peut marcher, c’est bien.

  8. Tout ce que tu dis Audren est toujours très bien. 10/10 pour le bon sens… mais dans la réalité ??? Mais… peut-on « sentir » vraiment qu’on est irremplaçable quand on passe plus de temps avec la co-amoureuse qu’avec l’officielle ? Comparer les activités de loisir ou de travail -le temps qu’on y passe- avec les relations amoureuses je trouve ça assez extraordinaire (peut-être qu’un jour cela deviendra ordinaire). Il faut avoir soit une confiance en soi à toute épreuve laquelle annihile toute forme de jalouse et d’insécurité (ça va ensemble) ou bien posséder suffisamment de détachement que pour comparer les galipettes de ta femme avec son amant à une partie de ping-pong ! C’est toute une philosophie…

    De toutes les relations que j’ai pu observer, les seules qui fonctionnent vraiment -quelle que soit la forme et en dehors de toute notion de sacrifice- c’est là où les désirs et les besoins se rejoignent et là où il y a de l’équilibre…

    Je crois que je vais cesser de lire tes articles Audren, je ne suis pas dans ce cas de figure et plus je découvre plus j’appréhende de me retrouver dans une situation qui ne me fait absolument pas rêver. On a beau critiquer le mariage et la norme monogame je m’y épanouis très bien, c’est fait pour moi (il y a juste quelques divergences dans nos intérêts ludiques à gérer et la gestion du temps par rapport au travail qui pose problème, trop prenant, pas assez de temps l’un pour l’autre… alors tu imagines si on rajoutait des co-amoureux(ses)… !).

    La raison a ses limites. Je ne peux jamais te donner tort, tes arguments sont imparables… pourtant je ne le sens pas ! Ce que je cherche en réalité c’est d’avoir tort, qu’on me fasse comprendre que j’ai tout faux, que je vis dans l’illusion. Mais au final, c’est un peu ce que nous faisons tous, même toi. Tu pense que tu es est tombé amoureux. Enfin ! Bonne nouvelle, c’est ce que attendais. Ta femme avait beau t’avoir fait le cadeau de la liberté sexuelle (le couple libre) tu ne me donnais pas l’impression d’être si satisfait que ça, mais plutôt de jouer le jeu pour ne pas être en reste… pour donner du sens à un choix qui écartait le divorce (juste une impression, hein).

    Enfin bref, ce que je veux dire c’est que la raison, eh bien ça ne fonctionne pas si bien que ça. Il faut sentir, et sentir ça demande du temps… Je te dis bravo pour l’aide que tu apportes à voir, ou à sentir autrement la vie de couple. Je ne manquerai pas de donner ton lien autour de moi. Et à revenir si j’ai besoin…

    Bises et bonne chance dans ta vie amoureuse 😉

  9. Donc, je reprends :

    Il y a 3 mois, chez ouam (là : http://belleblonde.net/je-suis-en-couple-libre-et-vous/), tu nous disais ne pas être amoureux – mais alors pas du tout, hein, même pas en rêve, si j’ai bien suivi le fond de ta pensée.
    Et là, tu nous annonces fièrement que ça fait 1 an que tu fonds de plaisir à chaque SMS, etc…

    Permets-moi donc de me demander si nous vivons effectivement dans le même espace-temps ?

    • J’avais écrit très exactement ça : « Tout ça pour dire que la réalité de mon polyamour (encore jeune, laissons-lui sa chance), c’est que j’arrive assez bien à ressentir beaucoup d’attirance pour quelqu’un et même une grande proximité de coeur, sans être obnubilé par l’absence, et même sans déprimer quand ça s’arrête. »
      Et ça n’a pas changé.

      • Oui, je sais bien ^^

        Juste, tu as aussi dit « que tu as hâte que les vacances finissent pour pouvoir la retrouver… ».
        Moi je trouvais que ça ressemblait 100% à du manque.
        Ce qui, pour moi, pourrait commencer à devenir vraiment problématique.

        Mais c’est vu de ma lorgnette, encore une fois.
        Donc peut-être juste n’a-t-on pas le même référentiel, tout simplement ?

        Peu importe, je te souhaite beaucoup de bonheur, et longue vie à tes polyamours.

        ++

  10. Polyamoureux.
    Je decouvre ce terme grace a différent blog dont le tiens (le votre? ou Audren est le seul auteur ?)
    Les commentaires de ce genre d’articles sont toujours interressants, Sky par exemple lisait ce blog pour se faire une idée de ce que pourrait etre le polyamour, apparemment. Et il a raison, c’est quelque chose qu’on sent, quelque chose qu’on vit, pas quelque chose qu’on fait parce que l’argumentaire est valable.
    Quel est l’interet pour toi, Audren, de partager sur le sujet ?

    • Ma motivation principale est de donner de la visibilité à des formes alternatives de relation de couple – j’ai espoir qu’en élargissant l’horizon de leurs possibles, certains couples ou certaines personnes pour qui le modèle exclusif taille unique ne marche pas puissent s’inventer autre chose qui leur convienne avant de se séparer (à répétition, généralement).
      Et je pense que si : il est tout à fait possible de commencer par « l’argumentaire valable », ce qui fait mentalement de la place au ressenti pour s’installer tranquillement (ou pas). En tout cas, ce fut mon parcours.

      • J’ai exactement commencé par là : « argumentaire valable » en lisant le livre de F. Simpere « Aimer plusieurs hommes ». Je voulais comprendre et accepter que mon épouse aime plusieurs hommes. Et j’ai essayé 1 an ! Nous avons essayé 1 an. Aujourd’hui cette « expérimentation » est en stand-by car « les autres » m’accaparaient l’esprit bien trop souvent (en fait chaque minute, 7j/7). Il faut dire que notre expérience du polyamour n’était pas équilibré : mon épouse a 2 autres amoureux, moi je n’en ai pas, je n’en ai jamais eu en fait. Je me sens profondément monogame (la lecture de Le sexe ni la mort d’André Comte-Sponville m’a conforté dans ce sentiment : pour le coup j’ai vraiment senti ce bouquin comme collant à ce que je ressens au plus profond de moi). Aujourd’hui la question qui subsiste est : mon épouse est-elle profondément polyamoureuse ou bien ces relations étaient le fruit classique d’une vie de couple qui de délite dans le quotidien familial dans ce qu’il a de moins intéressant ? Nous le serons au prochain épisode 😉

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  12. Bonjour, je ne savais où laisser mon commentaire, ni s’il arriverait comme un cheveu sur la soupe. et me connaissant, je savais que si je le laissais seulement là, j’ allais le perdre.
    Alors, tu vois, te lire m’ a rendu la main!
    J’ai écrit dans mon espace une petite réponse à ce que j’ ai pu lire au hasard des sujets choisis chez toi.
    Tu écris si bien. je passais d’un texte à l’ autre, sans me rendre compte du temps qui passe et après avoir été très bouleversée par tes témoignages, j’ ai eu envie d’ouvrir un dialogue , mais chez moi, pour me remettre à l’ ouvrage sur mon :
    NiD’ ange-need’ aimons: Un polyretour.

    Si cette pratique t’a dérangé, dis-le moi, je supprime sans souci ce que j’ ai dit là.
    Au plaisir d’avoir de tes nouvelles, un avis?

    • Je t’y ai répondu. Merci de la mise en garde.

      Je transcris pour tous les autres : c’est bien d’être compréhensif, aimant, patient, résilient dans une situation d’infidélité mais il ne faut pas se laisser aveugler par l’envie d’avoir le beau rôle (donc protégez vos arrières — votre polyamoureux de mari infidèle pourrait aussi bien se barrer avec la caisse — et ne dites pas que ça n’arrive qu’aux autres, c’est arrivé à des gens très bien)

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  14. Vaste et complexe débat que représente le partage et la liberté des sentiments … Merci pour ce beau témoignage, et pour l’ensemble des articles du site. Obtenir des éléments de réponse et pistes de réflexion, c’est exactement ce qui m’a amené dans le coin ♥ Bonne continuation. Lovely Yours, Audrey

  15. Je réponds plus bas, car on ne m’en laisse pas l’opportunité juste en dessus de ta propre réponse… je parlais surtout de faire passer une relation secondaire en relation principale parce que justement, c’est « mieux » 😉 mais oui, il existe l’exemple que tu donnes aussi, maintenir la relation principale telle quelle et jouir de la seconde…

  16. Pingback: Youpi ! un kilo d’abonné(e)s ! | les fesses de la crémière·

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  19. Je découvre ce blog et ces articles des années après , et comme certains je suis septique . Le temps est important , le comparer au temps passé aux obligations professionnelles et autres est vain , c’est ce qui reste de temps libre justement qui est précieux et pas facile à partager …si la nouvelle amoureuse est importante alors non on ne peut pas la considérer comme un hobby .
    Je suis la nouvelle amoureuse d’un homme marié , qui a instauré une double vie , et tous les écueils tournent autour du partage du temps , c’est là que ça coince pour elle , pour moi, et même pour lui . La seule solution viable pour moi c’est 50/50 (comme certains ménages polygames !). Là pas de discussion .
    Mais je pense que de toute façon ce système est voué à l’échec , car une des relations prend ou reprend plus de place .. vous avez vous même perdu votre reine , qui ne vous considérait plus comme son roi .
    La reine de mon amant (sa femme officielle ) n’a pas supporté de perdre ses privilèges de reine (we, vacances …)

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